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Gazprom réduit d’un tiers l’approvisionnement à l’Italie : les conséquences à prévoir

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Écrit par Lepetitjournal Milan
Publié le 11 juillet 2022, mis à jour le 12 juillet 2022

L’ENI a annoncé dans un communiqué ce lundi que l’Italie ne recevra que 21 millions de mètres cubes de gaz contre 32 prévus en moyenne, alors que le gazoduc russe Nord Stream ferme pendant 10 jours. Faut-il s’attendre à un rationnement du gaz dans la Péninsule ?

Le gazoduc russe Nord Stream 1 restera fermé jusqu’au 21 juillet, officiellement pour des « travaux de manutention », mais l’Europe craint que le stop puisse durer bien davantage. De quoi faire penser que l’Italie et l’Europe se rapprochent d’une « crise énergétique très grave », comme l’a déclaré le sous-secrétaire à la présidence du Conseil, Roberto Garofoli.

Deux pays pourraient être particulièrement touchés. L’Allemagne – dont l’approvisionnement a déjà été coupé de 60% au cours des dernières semaines – importe encore de la Russie 35% du gaz qu’elle utilise. L’Italie, reste également fortement dépendante, même si elle a réussi à réduire sa dépendance au gaz importé de Russie à désormais 25 % contre 41 % l'an dernier. Cela, grâce aux efforts de diversification des fournisseurs entamés après l'invasion de l'Ukraine. La Péninsule a notamment signé en avril un important accord avec l'Algérie sur des fournitures accrues de gaz, et des discussions ont été menées avec le Qatar, l'Angola, le Congo et le Mozambique.


Accumuler des réserves de gaz, indispensables pour l’hiver

Dans la perspective de l’hiver,  l’Italie s’attèle à accumuler frénétiquement des réserves avant l’automne. Selon le ministre de la Transition écologique Roberto Cingolani, les stocks italiens sont actuellement à 55 % et devraient atteindre 90% d'ici la fin de l'année. Mais l’annonce avait été faite avant que la Russie ne coupe les robinets.

Vers le deuxième niveau du plan d’urgence ?

Bien qu'elle soit pour l'instant encore au premier niveau d'alerte, en cas de suspension définitive et totale des approvisionnements, l'Italie pourrait être contrainte de déclencher la phase d'urgence. Le plan prévoit le rationnement du gaz aux industries énergivores et une plus grande utilisation du charbon pour la production d'électricité. L'impact serait également important sur la consommation, avec un chauffage limité (deux degrés en moins dans les habitations et les bureaux) et des économies sur l'éclairage public, du moins jusqu'à ce que le gaz russe soit remplacé par des approvisionnements en provenance d'autres pays producteurs.
L'Italie est l'un des plus gros consommateurs européens de gaz, qui représente 42% de sa consommation énergétique, et elle en importe 95%.

Dans son communiqué, l’Eni s’est engagée à fournir des informations supplémentaires en cas de nouvelles et significatives variations des flux.

 

lepetitjournal.com Milan
Publié le 11 juillet 2022, mis à jour le 12 juillet 2022

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