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En Italie, de moins en moins d’enfants et toujours plus en pauvreté alimentaire

200.000 enfants de moins de cinq ans sont en situation de pauvreté alimentaire en Italie en 2023, s’inquiète Save The Children. Le rapport annuel tire également la sonnette d’alarme quant à la dénatalité et les inégalités dans la Botte.

enfants allongés au pied d'un arbreenfants allongés au pied d'un arbre
Unsplash
Écrit par Lepetitjournal Milan
Publié le 17 novembre 2024

Toujours moins de nouveau-nés, et toujours plus de risque de pauvreté et d’inégalité infantile en Italie. La 15e édition de l'Atlas de l'enfance en danger en Italie décrit un scénario complexe et préoccupant, où les difficultés économiques et sociales touchent les plus petits, avec une incidence alarmante dans le Sud de l’Italie.

En 2023, plus de 200 000 enfants de moins de cinq ans, soit 8,5 % du total (ils étaient 7,7 % en 2021), vivent sans la certitude d'un repas protéiné tous les deux jours. Un pourcentage qui grimpe à 12,9 % dans le Sud et les îles. À cette forme de privation s'ajoute la pauvreté énergétique, qui touche 9,7 % des enfants de la même tranche d'âge, contraints de vivre dans des maisons qui ne sont pas suffisamment chauffées en hiver.

Si l’on considère tous les mineurs, le chiffre est plus alarmant : près de 1,3 millions d’enfants de moins de 18 ans, soit 13,8% du total, vivent dans un état de pauvreté absolue, contre 6,5% des personnes âgées de plus de 65 ans et 11,8% des 18-34 ans.

« Le rapport de cette année nous parle de l'Italie des très jeunes, de ces enfants qui viennent au monde dans un pays fragile, où l'ascenseur social est en chute libre », explique Daniela Fatarella, directrice générale de Save the Children Italie.

Augmentation des coûts

Le rapport pointe l’aspect économique, et notamment le poids de l’augmentation des coûts en 2019 et 2023 sur le portefeuille des familles.
Selon une étude réalisée par le Centro Studi Confindustria et Save the Children, entre 2014 et 2024, les coûts avant la naissance (visites chez le médecin, échographies, vêtements de maternité, etc.) ont augmenté de 37 % pour atteindre plus de 2 740 euros. En 2024, au cours de la première année de vie d'un enfant, une famille pourra dépenser une somme allant de 7 400 euros à plus de 17 500 euros, soit une augmentation de 10 à 22 % par rapport à 2014.
Les produits destinés à la petite enfance tels que le lait et les aliments pour bébés ont augmenté de 19,1 % (1 788 euros par an comme coût minimum), les couches de 11 % (552 euros par an), les crèmes et les lingettes de 14 % (145 euros) et les médicaments (454 euros). Les dépenses pour les crèches, notamment privées, ont également augmenté de 11,3 %.

Petite enfance : les inégalités entre le Nord et le Sud de l’Italie

En 2026, la couverture des services d'éducation de la petite enfance devrait atteindre 41,3 % grâce aux investissements du Plan national de relance et de résilience (PNRR). Le taux reste néanmoins loin des 45 % fixés comme objectif européen pour 2030. La répartition sera surtout très inégale sur le territoire. Dans des régions comme la Campanie et la Sicile, la couverture prévue ne dépassera pas 33 %, malgré des taux élevés de pauvreté et d'abandon scolaire précoce.
Des problèmes se posent également au niveau des soins médicaux, s’inquiète le rapport de Save The Children. L'Italie compte 273 lits de soins intensifs pédiatriques, soit un déficit de 44,4 % par rapport aux normes européennes. Dans le sud et les îles, où les besoins sont les plus importants, il n'y a que 55 places par rapport aux 168 nécessaires.

La population infantile ne représente qu’à peine 2% de la population italienne

Le problème de la dénatalité

La population infantile ne représente qu’à peine 2% de la population italienne totale. Et les prévisions ne laissent pas présager une amélioration à court et moyen terme. En 2023, il y a eu 380 000 naissances et 660 000 décès. Dans 340 communes, il n'y a pas eu une seule naissance et dans 72 villages, il n'y a pas d'habitants de moins de trois ans (34 dans le Piémont, 10 en Lombardie et 8 dans les Abruzzes). Selon les prévisions de l'Institut national de la statistique (ISTAT), la population résidente passera d'environ 59 millions au 1er janvier 2023 à 58,6 millions en 2030, à 54,8 millions en 2050 et à 46,1 millions en 2080. Au sein de cette population, aujourd’hui les mineurs ne représentent qu'un peu plus de 15,3 % du total, mais d'ici 2050, ce pourcentage pourrait être ramené à 13,5%.

 

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