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La cour d’appel de Paris rejette l’extradition de dix anciens terroristes italiens

Cour d'appel parisCour d'appel paris
Wikimedia commons @Benh LIEU SONG
Écrit par Lepetitjournal Milan
Publié le 29 juin 2022, mis à jour le 29 juin 2022

La justice française a rejeté la demande d’extradition de dix anciens terroristes italiens des Années de plomb, ce mercredi. Qui sont ces anciens militants installés en France, pour certains depuis plus de 30 ans ?

Plus d’un an après le début de la procédure, la cour d’appel de Paris a rejeté la demande de l’Italie, d’extrader les dix anciens militants d'extrême gauche pour des actes de terrorisme commis lors des "années de plomb" entre 1970 et 1980. Les huit hommes et les deux femmes réclamés par l’Italie, avaient été arrêtés au printemps dernier par les autorités françaises, suite au feu vert donné par l’Elysée malgré la « doctrine Mitterand ». Cette dernière, qui encadrait l’accueil ces réfugiés italiens anciens terroristes arrivés en France dans les années 1980, a toujours fait l’objet de polémiques en Italie.

Les motivations du rejet de la Cour d’appel

La Cour d’appel a rappelé les articles 8 et 6 de la Convention européenne des droits de l’Homme sur le respect de la vie privée et familiale et sur le jugement par contumace.
"Je respecte les décisions de la justice française, qui agit en toute indépendance. J'attends de connaître les motifs d'une condamnation qui nie toutes les extraditions sans distinction. Il s'agit d'une condamnation très attendue par les victimes et par tout le pays, qui concerne une page dramatique et toujours douloureuse de notre histoire", commente la ministre de la Justice, Marta Cartabia.

Il revient désormais au procureur général français de décider dans un délai de deux mois s'il y a lieu de faire un recours en Cassation. A défaut, la procédure sera archivée, et mettra fin au bras de fer entre la France et l’Italie sur les extraditions.

Qui sont les anciens terroristes réclamés par l’Italie

Parmi les anciens terroristes faisant l’objet d’une demande d’extradition par l’Italie, six sont d’anciens membres des Brigades Rouges, quatre sont issus d'autres groupes armés d'extrême gauche.

  • Marina PETRELLA: née à Rome le 23 août 1954, l’ancienne dirigeante des Brigades rouges à Rome aurait dû être extradée fin 2008, mais le président de la République de l’époque Nicolas Sarkozy avait bloqué le décret pour motif de santé. Condamnée à perpétuité en Italie, Marina Petrella est assistante sociale en France depuis 1993.
  • Roberta CAPPELLI, née à Rome le 5 octobre 1955. Cette brigadiste est, elle aussi condamnée à la perpétuité, pour "association à finalité terroriste" et pour des "homicides aggravés". Alors que la justice française s'était prononcée en faveur de son extradition en 1995, le décret n'a jamais été appliqué par le président Jacques Chirac. Roberta Cappelli est réfugiée en France en 1993, où elle est éducatrice spécialisée.
  • Sergio TORNAGHI, né à Milan le 24 mars 1958. Cet ancien brigadiste milanais a été condamné à la perpétuité en son absence. A deux reprises déjà (en 1986 et en 1998), la justice française a rejeté son extradition. Ce père de famille vit en Dordogne où il est chef de projet informatique à la retraite.
  • Giovanni ALIMONTI, né à Rome le 30 août 1955. Condamné à plusieurs années de prison, il doit encore purger encore 11 ans pour "participation à une bande armée" et "association à finalité terroriste". En 1992, la justice avait émis un avis favorable à son extradition la justice, mais aucun décret n’y avait donné suite. Il vit réfugié en France depuis 1983, où il est père de deux enfants.
  • Enzo CALVITTI, né à Mafalda 17 février 1955. Ancien brigadiste condamné à 18 ans par contumace, la justice française avait accepté son extradition en 1990. Mais aucun décret n'avait été signé. Ancien psychothérapeute, il est désormais retraité.
  • Maurizio DI MARZIO, né le 6 juillet 1960. Ancien responsable des Brigades rouges, il a été condamné à 14 ans de réclusion. Il a passé six ans en prison avant de s’installer en France au début des année 1990. Ce restaurateur parisien devrait encore exécuter une peine de près de six ans de prison.
  • Narciso MANENTI, né le 22 novembre 1957 près de Bergame. Il a été condamné à la perpétuité pour le meurtre d'un gendarme en mars 1979 à Bergame, mais vit réfugié en France depuis près de 40 ans. Père de famille (et aujourd’hui grand-père), la justice française avait refusé son extradition en 1987.
  • Giorgio PIETROSTEFANI, né le 10 novembre 1943 à L'Aquila. Il a été condamné à 14 ans de réclusion pour son rôle dans le meurtre du commissaire Luigi Calabresi à Milan (1972). Son état de santé nécessite d'être hospitalisé régulièrement, suite à une greffe du foie.
  • Luigi BERGAMIN, né en 1948 près de Padoue. L’ancien militant est un ancien militant est exilé en France depuis 1982 où il est devenu traducteur.
  • Raffaele VENTURA, né en octobre 1949. Condamné à 24 ans de prison pour son implication dans le meurtre d'un policier, Raffaele Ventura est réalisateur en France. Il a renoncé à la nationalité italienne en se faisant naturaliser français.

 

lepetitjournal.com Milan
Publié le 29 juin 2022, mis à jour le 29 juin 2022

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