Le gouvernement italien a finalisé son projet de budget 2021, prêt à l’envoyer à la Commission européenne. Dans ce contexte de récession sans précédent, près de 40 milliards supplémentaires sont mobilisés pour lutter contre la crise. Le point sur les principales mesures envisagées.
Alors que l’Italie va affronter une récession équivalente à 10% de son PIB cette année, le gouvernement planche sur la répartition des dépenses publiques pour les prochaines années, en vue de l’adoption définitive de la loi de finances avant la fin 2020.
En plus des 100 milliards d’euros d’emprunts requis pour modérer l’impact de la crise économique, le gouvernement Conte prévoit 39 milliards d’euros de dépenses supplémentaires, dans son projet de budget adopté en conseil des ministres le 18 octobre 2020.
Pour cela, l’Italie s’appuie sur le Plan de relance européen et les 209 milliards d’euros qui lui seront attribués entre subventions et prêts, ainsi que sur la suspension exceptionnelle du Pacte de stabilité cette année. Cette mise en parenthèse permettra à la Péninsule de laisser courir son déficit public à hauteur de 10,8% de son PIB (au lieu de devoir se limiter à 3%).
Des embauches et un nouveau fonds pour la santé
Face à la crise sanitaire, le gouvernement investit une enveloppe de 4 milliards d’euros dans la santé. Une partie est allouée à l’embauche de 30 000 médecins et soignants à durée déterminée, promise et désormais confirmée par l’exécutif. Un milliard est injecté dans le système sanitaire national. Le texte prévoit également d’ouvrir un nouveau fonds de 400 millions d’euros dédié à l’acquisition des futures doses de vaccin contre le Covid-19.
Des allégements fiscaux
L’Etat entend mobiliser 2,5 milliards d’euros pour assumer une réduction des taxes. Dans l’objectif de favoriser l’insertion des jeunes, les employeurs embauchant de nouveaux entrants sur le marché du travail âgés de moins de 35 ans seront exonérés de cotisations pendant les trois prochaines années. Les travailleurs ayant des activités dans le Sud bénéficieront d’une déduction de 30% des cotisations sociales, mesure à laquelle s’ajoute un crédit d’impôt pour les investissements effectués dans les régions méridionales. Le recouvrement des impôts par les contribuables reste lui suspendu jusqu’au 31 décembre 2020.
Des subventions pour les entreprises
Le « fonds Covid » venant en aide aux commerçants et petites entreprises en difficulté est renouvelé pour 4 milliards d’euros. Il pourra être perçu au cours de l’année à venir, ses modalités devant encore être précisées selon les prochaines restrictions mises en place dans les secteurs les plus touchés comme le tourisme, la restauration et les transports. Dans sa version initiale, la subvention était réservée aux entreprises dont le chiffre d’affaires était inférieur à 5 millions d’euros et qui avait baissé d’au moins un tiers par rapport à avril 2019. Une aide spécifique pour soutenir l’emploi dans les domaines du cinéma et de la culture est aussi prévue, à hauteur de 600 millions d’euros par an.
Des moyens pour l’éducation
En tout, 6,1 milliards d’euros supplémentaires par an sont attribués aux écoles et universités. Parmi lesquels 1,2 milliards d’euros financeront l’embauche de 25 000 enseignants de soutien et 1,5 milliards reviendront à l’entretien des établissements scolaires et universitaires, souvent vétustes.
Les mesures, jugées « ambitieuses » par le ministre italien de l’Economie, Roberto Gualtieri, seront désormais jugées par Bruxelles, à la lumière du projet de relance que souhaite l’Union européenne.