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ALITALIA – La fin, un choc pour l'Italie

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Écrit par Marie-Astrid Roy
Publié le 1 mai 2017, mis à jour le 15 janvier 2018

Au bord du gouffre, un avenir très sombre se profile pour Alitalia. Aujourd'hui, les actionnaires se réunissent à Fiumicino pour approuver la demande d'administration extraordinaire. Le gouvernement sera alors ensuite chargé de trouver des repreneurs ou d'organiser la liquidation de la compagnie aérienne italienne. Retour sur une agonie de plus de 30 ans.


Après 30 ans de pertes, pour la troisième fois en 10 ans, Alitalia est de nouveau au bord de la faillite.
Suite au rejet la semaine dernière par les salariés d'un plan de restructuration prévoyant 1.700 suppressions d'emplois (sur 12.500) et une baisse des salaires de 8 %, qui aurait dû aider à relancer Alitalia, la compagnie a vu son avenir s'assombrir lourdement. Les banques ? qui ont déjà perdu environ 500 millions d'euros investis dans la compagnie ces dernières années ? ont refusé de concéder de nouveaux financements.
Le conseil d'administration se réunit aujourd'hui pour approuver la demande d'une administration extraordinaire. L'Etat italien devra alors nommer des administrateurs chargés de trouver des repreneurs pour sauver la compagnie ou d'organiser la liquidation de la compagnie.

« La fin d'Alitalia serait un choc pour l'économie italienne », a averti dimanche dernier le ministre de l'Industrie Carlo Calenda. Aussi, l'Etat va demander à l'Union européenne d'accorder un prêt relais de 400 millions d'euros afin de permettre à la compagnie de continuer à voler pendant six mois, jusqu'à son éventuelle reprise, a expliqué le ministre.
Et il y a urgence. Si le plan de vol n'a pas encore été affecté, la compagnie ne disposerait d'une trésorerie suffisante pour fonctionner que quelques semaines seulement encore. Elle n'a quasiment plus de liquidités pour acheter le carburant nécessaire pour faire voler ses avions. Et pour cause, courant 2016, Alitalia a perdu près d'un million d'euros par jour !

Enième soubresaut
Les années d'or de la compagnie italienne, vecteur officiel des jeux Olympiques de 1960, la première d'Europe à voler avec des avions à réaction en 1969, la troisième compagnie du Vieux continent après British Airways et Lufthansa dans les années 90, sont bien loin.
Alitalia a depuis connu deux privatisations, de nombreuses augmentations de capital, l'arrivée d'Etihad en 2014 comme actionnaire avec une participation de 49 %. La compagnie des Emirats arabes unis, alors considérée comme la clé de voute pour un futur sans perte, espérait faire d'Alitalia une compagnie rentable en 2017. Même l'actionnaire aux poches profondes jette aujourd'hui l'éponge.

Les gouvernements italiens successifs ont dû injecter pas moins de 7,4 milliards d'euros dans Alitalia au cours des années, a rappelé Carlo Calenda, tout en excluant toute participation de l'Etat à une recapitalisation.

Et un rachat d'Alitalia ne semble pas intéresser les compagnies aériennes concurrentes.
Une faillite mettrait en péril quelques 20.000 emplois, les 12.500 salariés de la compagnie et environ 8.000 sous-traitants.

 

MAR
Publié le 1 mai 2017, mis à jour le 15 janvier 2018

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