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BD - Diabolik, 50 ans et toujours aussi méchant

Écrit par Lepetitjournal Milan
Publié le 1 janvier 1970, mis à jour le 10 décembre 2012

En cinquante ans, il s'en est pris à vingt-cinq scénaristes et à une cinquantaine de dessinateurs. Ce n'est rien à côté du nombre de personnes sur lesquelles il a laissé la marque de sa dague, au cours des 800 épisodes de ses aventures. A la fois aventurier fantastique et génie du mal, Diabolik est voleur, amateur de bijoux, de Jaguar type E et de technologies. Il porte aussi bien la combinaison noire en latex que le costume de ville. Tel est le personnage mythique de la bande dessinée italienne dont la première aventure, "Le Roi de la terreur", fut publiée le 1er novembre 1962. A l'occasion de cet anniversaire, la rédaction vous propose de découvrir les coulisses de ce "voleur à la combinaison noire"

L'univers de Diabolik
Son origine elle-même mystérieuse émanerait de l'imagination d'Angela et Luciana Giussani, deux s?urs issues de la bourgeoisie milanaise, aujourd'hui disparues. D'après la légende, c'est en observant les habitudes des Italiens dans les trains de banlieue, que ces éditrices eurent l'idée d'une bande dessinée au format poche. Une autre version des faits propose qu'elles auraient été inspirées par un numéro de Fantômas abandonné dans un wagon.

Dans l'Italie des années 1960, l'apparition de Diabolik, dont les traits du visage rappellent celles de l'acteur américain Robert Taylor, fait l'effet d'une révolution. Le "fumetto", bande dessinée jusque-là réservée au jeune public, fait son entrée chez les adultes. Angela et Luciana Giussani, en dames espiègles, s'amusent à inventer des histoires toujours plus délirantes et à multiplier les cadavres, pour le plus grand plaisir de leurs lecteurs. Leur personnage dispose d'un esprit inventif et des astuces les plus incroyables. Doté d'une intelligence supérieure, il réussit grâce à l'emploi de masques en latex et à mille déguisements, à modifier son visage et son corps au point de ressembler parfaitement aux personnages qu'il veut incarner. Il déconcerte ainsi et tient en échec ceux qui ont pour mission de le poursuivre.

Au fil des numéros, un univers se construit : Clerville, mélange de Milan et de Paris, est le théâtre des exploits de Diabolik. Face à lui, des personnages récurrents apparaissent : l'inspecteur Ginko, sa DS 19 et sa fiancée Altea di Vallenberg, qui jamais ne réussira à lui mettre la main au collet, ainsi que la belle Eva Kant. Alter ego féminin de Diabolik, complice et maîtresse, tout aussi intéressée que lui par les diamants, elle lui apportera, aux cours des épisodes, cette humanité qui lui manquait.

 

Les clés de succès d'une bande-dessinée imaginée il y a 50 ans
Sa lecture plus que facile, son graphisme en noir et blanc, son format poche et sa présentation sous forme de roman-photo, assure le succès de la publication. En 1968, le film "Danger Diabolik" est tourné par le maître du cinéma fantastique italien, Mario Bava. On y retrouve Michel Piccoli dans le rôle de l'inspecteur Ginko et la sublime actrice autrichienne Marisa Mell dans celui d'Eva Kant. Pour ses 50 ans, Diabolik aura droit à une nouvelle adaptation en dessin animé, produite par la chaîne de télévision Sky tandis qu'une exposition à sa gloire parcourt déjà la Péninsule. L'heure de la consécration a sonné. En Italie, son nom est passé dans le langage courant pour désigner toute personne se passionnant pour les technologies un peu sophistiquées.

Au cours des décennies, le personnage de Diabolik a subi des métamorphoses et Eva Kant a gagné son indépendance, comme toutes les femmes italiennes. Ces adaptations sont l'une des clés de son succès, témoigne Mario Gomboli, actuel dirigeant de la maison d'édition Astorina "Il y a beaucoup de raisons au succès de Diabolik. Des raisons qui tiennent d'abord au scénario, au soin apporté aux détails et aux mille facettes du personnage principal. Et puis, Diabolik a une éthique. Il tue, bien sûr, mais sans cruauté. Il ne volera jamais d'argent à une petite vieille ni à l'Etat. Il est comme Robin des Bois, il vole les riches. A un détail près : il ne rend pas l'argent aux pauvres."

Désormais les éditions Astorina assurent la publication de Diabolik au rythme de douze parutions par an, sans compter les numéros spéciaux et les rééditions des premiers épisodes.


Claudia Korzeniak (www.lepetitjournal.com/milan) - mercredi 28 novembre 2012

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En savoir plus : www.diabolik.it

(creditphoto : Diabolik©Astorina srl)

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Publié le 28 novembre 2012, mis à jour le 10 décembre 2012
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