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Gaëlle Lecomte: "mobilisée pour défendre les intérêts des Français"

gaelle lecomtegaelle lecomte
Écrit par Mathilde Dumur
Publié le 10 février 2019, mis à jour le 10 février 2019

Gaëlle Lecomte est conseillère consulaire en Espagne depuis 2014, pour la circonscription rattachée à Madrid. Au plus près des citoyens français expatriés, elle s’occupe de répondre à leurs interrogations et requêtes et de faire remonter les différentes demandes auprès des parlementaires.

 

Gaëlle Lecomte, c’est une boule d’énergie et de motivation. Cette jeune franco-espagnole est née en France et a fait des études de management. Après plusieurs stages effectués dans divers pays d’Europe, comme la Belgique, l’Irlande et le Royaume-Uni, elle vient s’installer il y a 8 ans à Madrid. Aujourd’hui, elle est conseillère consulaire au Consulat général de Madrid, dans une circonscription qui couvre 80% du territoire. Gaëlle a toujours été intéressée par la politique et adhère à son arrivée en Espagne au Parti Socialiste. "C’est le modèle qui se rapproche le plus de mon idéologie", explique-t-elle. En 2014 ont lieu les premières élections consulaires, qui permettent aux Français établis hors de France d’élire leurs conseillers et délégués consulaires. Âgée d’à peine 25 ans, elle se présente sur la liste pour être élue. "Ce n’est pas simple à 25 ans, je ne connaissais pas tous les détails du fonctionnement, je me doutais que ça allait être difficile en tant que jeune d’être élue, mais justement, c’était important pour moi, je voulais représenter tous ces jeunes Français d’Espagne, leur donner une voix. Pareil pour les binationaux, en tant que Franco-espagnole je voulais pouvoir les représenter".

 

Un conseiller consulaire qu’est-ce que c’est ?

Mais concrètement, un conseiller consulaire qu’est-ce que c’est ? "Nous sommes l’échelon le plus près des citoyens dans la représentation de l’État et des Français à l’étranger. Il y a certes les députés et sénateurs, mais eux siègent au Parlement. Nous, on est directement au contact des gens. En bref, l’idée c’est que nous sommes là pour faire le lien entre les Français établis hors de France et d’une part les parlementaires, et d’autre part les institutions comme l’ambassade ou le consulat par exemple". Pour ce faire, chaque Français qui a une interrogation ou une requête peut prendre directement contact avec l'un des 7 conseillers consulaires de la circonscription. Des réunions sont organisées afin d’aborder différentes thématiques, toujours dans l’optique d’améliorer les services rendus aux Français. Plusieurs fois par an, des conseils consulaires sont organisés, en présences des conseillers, d’experts et de membres du Consulat afin de faire remonter les problématiques rencontrées par les citoyens français. Il y a aussi deux fois par an des réunions en conseil des bourses des lycées français. À ce moment-là tous les dossiers des familles demandeuses de bourse sont étudiés, en collaboration avec le Consulat et les administrations des lycées français. D’autres conseils ont lieu concernant la protection et les actions sociales. "On y aborde les questions de financements des associations d’entraides, les allocations pour les Français dans le besoin ou de passage", décrypte Gaëlle. "On est polyvalents, même si nos actions tournent beaucoup autour de la protection et des actions sociales, de l’éducation et des services rendus aux Français". Cependant, "il faut bien retenir que notre rôle n’est que consultatif. En tant que conseiller consulaire, on ne gère pas de budget par exemple. Les hommes et femmes qui occupent ce poste travaillent pour la société et au service des citoyens. Personnellement, je travaille beaucoup avec les associations, surtout culturelles et sociales pour mettre en place des événements ou conférences notamment".


L’AP 2022, la priorité dans ses missions

"Je suis mobilisée pour défendre les intérêts des Français. Cela signifie lutter contre les coupes budgétaires qu’il y a dans l’Éducation pour les lycées français et au sein du ministère des Affaires Étrangères dans le cadre de l’Action Publique 2022, pour la transformation du service public. Cette action publique prévoit la suppression de 13% de la masse salariale dans les ambassades, les consulats et les Instituts français, ainsi qu’une diminution de 16% des effectifs en Espagne dans ces mêmes structures", avance-t-elle. "À Séville, le Consulat risque de fermer", dénonce-t-elle encore. Gaëlle s’y est déplacée pour rencontrer les associations qui se mobilisent pour lutter contre cette cessation. "L’AP 2022 va dégrader considérablement le service public pour les Français, car des licenciements signifient moins de personnels, donc des travailleurs débordés et du coup des temps d’attentes plus long, pour la création de passeports par exemple".


Les difficultés de son statut, Gaëlle les connaît. "Être conseillère consulaire n’est pas mon métier, je travaille à côté pour pouvoir vivre. Seulement, je pense que c’est important que cette activité ne soit pas à temps plein. Parce que c'est aussi mon au quotidien, je connais la situation de tous les Français, les papiers à faire, les problématiques etc. Par contre, justement, le temps est une contrainte, puisque mes déplacements en tant que conseillère consulaire se font sur mon temps libre. Mais ça ne me dérange pas. Pour le futur, je veux faire plus encore, travailler plus pour répondre aux attentes de mes concitoyens", défend elle.


Les Français d’Espagne, une communauté qui se diversifie

En Espagne, on compte environ 90.000 Français. "L’Espagne est le 7e pays où vivent les Français de l’étranger. Il faut savoir qu’ils sont plus nombreux que ce que les chiffres annoncent, car le nombre 90.000 recense seulement les Français inscrits au registre des Français de l’étranger", éclaire Gaëlle. Aujourd’hui, la communauté se diversifie de plus en plus. "Historiquement, on parlait des expats comme les Français qui venaient s’installer à l’étranger, mais qui travaillaient dans des entreprises françaises. Maintenant de plus en plus ont des contrats dans des entreprises locales, il y a énormément de jeunes qui arrivent, pour des stages, pour l’université. D’ailleurs la Complutense et l’Université de Grenade sont les deux premières universités dans le classement à accueillir des étudiants français Erasmus. Certains viennent aussi pour travailler, notamment en VIE (Volontariat International en Entreprise) et VIA (Volontariat International en Administration). Ce sont des contrats de six à 24 mois, pour les moins de 28 ans. Il y a aussi beaucoup de jeunes binationaux, qui reviennent dans le pays de leurs grands-parents etc. Ces dernières années, la communauté s’est vraiment diversifiée".
 

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