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Joëlle Sée: "Il faut démocratiser le Rotary en Espagne"

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Écrit par Vincent GARNIER
Publié le 8 avril 2018, mis à jour le 8 avril 2018

Membre du Rotary depuis 7 ans, Joëlle Sée lance ce printemps un nouveau club dans la capitale, le Rotary Club Madrid International, avec pour objectif de créer une structure flexible, ouverte aux profils internationaux et permettant de promouvoir des projets en local, tournés, comme le veut la charte du club, vers l'aide sociale et humanitaire.

 

Après 18 ans en Espagne dédiés notamment à l'accompagnement des entreprises dans le pays, avec une forte expertise en fusion et acquisitions, cette ingénieure électronique de formation fait preuve depuis de nombreuses années, en parallèle d'un parcours professionnel hors norme comme femme dirigeante, d'un investissement fort dans le tissu associatif et dans l'engagement au service de l'autre. Secrétaire Générale de l'ANMONMFE (Association Nationale des Membres de l'Ordre National du Mérite Français en Espagne), membre du Conseil d'Administration de la Chambre franco-espagnole de commerce et d'industrie, Conseillère consulaire sur la circonscription de Madrid jusqu'en 2020, référente en Espagne de Bruno Le Maire lors de la dernière campagne présidentielle, Joëlle Sée n'a de cesse de mettre son énergie au service de causes -politiques, philosophiques, associatives ou humanitaires- qui illustrent un caractère bien trempé, une attitude de "fonçeuse" et un esprit à la fois travailleur, pragmatique et aux deux pieds sur terre. Après 3 ans comme membre d'un des 22 clubs Rotary que compte la Communauté de Madrid, et une expertise acquise dans le montage d'un projet "global ground" visant à construire un réseau d'assainissement des eaux usées dans un village du sud marocain, la Parisienne se lance un nouveau défi : fonder le premier club  à la fois présentiel et virtuel de Madrid.

 

Paralysé sous le franquisme, le Rotary a repris son activité en Espagne à la fin des années 70

 

"Le concept du Rotary me convient parfaitement", avance-t-elle, "car tout l'argent récolté est destiné aux projets humanitaires qui sont définis". Et de préciser : "Les Rotariens sont des bénévoles, ils paient une cotisation annuelle qui permet de financer des frais de structure minimes. Ce bénévolat assure que les fonds récoltés soient versés à 100%  aux projets dans la plus grande transparence". Créé par Paul Percy Harris en 1905 aux Etats-Unis, le Rotary International a eu dès son origine une mission sociale inscrite dans son ADN, au service de l'intérêt général, en plus de son rôle plus restreint de solidarité entre hommes d'affaires. Aujourd'hui, avec près d'1,2 millions de membres dans le monde, l'action du Rotary est structurée autour des axes suivants : la paix dans le monde, l'éducation, la protection de la mère et de l'enfant, l'aide au développement des économies locales, l'eau et la lutte contre les maladies. La mise en place d'un programme d'erradication de la poliomyélite (polio), en partenariat entre autres avec l'OMS, l'UNICEF et Bill Gates, constitue ainsi l'un de ses plus grands succès. Et en 2017, l'organisme américain d'évaluation de la santé financière et de la transparence des organisations de bienfaisance Charity Navigator, notait la Fondation Rotary à hauteur de 100 sur un maximum de 100. Pourtant la structure ne jouit pas toujours d'une réputation à la hauteur de ses réussites. Entre amalgames en tous genres, soupçons de franc-maçonnerie ou réduction à un simple club d'affaires, le Rotary club est particulièrement mal connu au sud des Pyrénées, où seulement 5.000 membres environ sont recensés dans le pays. "Il faut démocratiser le Rotary en Espagne", estime Joëlle See, qui relève que paradoxalement, le premier club d'Europe occidentale a été créé... à Madrid, dans les années 20. Paralysée sous le franquisme, l'initiative n'a de fait repris son activité qu'à la fin des années 70.

 

Il faut vraiment avoir une tournure d'esprit humanitaire pour intégrer le Rotary, et pas seulement venir pour se faire un réseau de relations

 

"Nous travaillons depuis plusieurs mois sur la fondation d'un nouveau club, le Gouverneur du district nous en remettra la charte au cours d’un dîner officiel le 21 mai prochain", explique la future Présidente du Rotary Club Madrid International, qui sera parrainé par le club Madrid Serrano. Avec pour obligation de compter avec un minimum de 20 membres pour se lancer, le club doit également présenter un plan stratégique incluant notamment les projets, les moyens et le fonctionnement de la structure. "Nous souhaitons recruter de nouveaux membres, qui ne soient pas forcément déjà des Rotariens", éclaire Joëlle See, "avec une prédilection pour des personnes jeunes (entre 35 et 55 ans), actives professionnellement, ouvertes sur l'international". Et d'avertir : "Il faut vraiment avoir une tournure d'esprit humanitaire pour intégrer le Rotary, et pas seulement venir pour se faire un réseau de relations". Le Rotary est donc un club exigeant, non seulement dans les missions que l'organisme s'est dès l'origine fixé, mais aussi dans son fonctionnement, qui à l'image de tout engagement associatif et bénévole, implique du temps et des convictions. "Pourtant, il faut des membres qui aient pignon sur rue, pour être en mesure de faire jouer les connections et les appuis nécessaires à la mise en place de nos projets", décrypte-t-elle encore, "avec un mélange de professions qui évite toute mise en concurrence entre Rotariens du même club". Une adhésion réduite à 50€ (en plus de la cotisation trimestrielle très raisonnable) pour attirer les plus jeunes, des réunions présentielles allégées, sous des formats plus flexibles, et des réunions virtuelles bimensuelles constituent la formule qui devrait permettre de recruter au-delà du vivier habituel des clubs, vers d'autres horizons, plus propices à générer une dynamique en accord avec les ambitions des fondateurs. "Nous sommes ouverts à ce que les Rotariens en puissance viennent nous rejoindre et souhaitons accueillir ceux qui cherchent un club plus international". 

Les premiers projets sont déjà définis, dont l'organisation d'une avant-première cinématographique dans toutes les salles partenaires d'Espagne, qui devrait permettre une fois par an de soulever des fonds pour la recherche sur les maladies du cerveau, à l'image d'un projet qui a fait ses preuves en France. Les personnes intéressées peuvent déjà se mettre en contact avec le club, par mail : secretario@rotarymadridinternational.com