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JEAN-FRANÇOIS BERTE - "Certaines mesures mises en place par le PP devraient inspirer l'UMP en France"

Écrit par lepetitjournal.com Madrid
Publié le 1 janvier 1970, mis à jour le 18 décembre 2013

Il a pris la relève après la défaite des Législatives et le départ de Laurence Sailliet, il y a 18 mois environ. Depuis, le délégué UMP Espagne coordonne les actions d'une fédération dont le nombre d'adhérents est "en constante hausse", avec dans le viseur les échéances européennes et les élections des conseillers consulaires, en mai prochain. C'est aussi un rôle informatif qu'entretient Jean-François Berte, aussi bien avec ses bases qu'avec la direction nationale à Paris, surveillant avec intérêt les mesures du gouvernement Rajoy qui pourraient inspirer les dirigeants de droite en France.

(Photo DR)

Centralisée à Madrid, l'UMP Espagne s'articule autour d'une architecture régionale, avec des responsables en Castille (Joëlle Sée), en Catalogne (Raphaël Chambat, également en charge des jeunes UMP Espagne), à Alicante, à Valence, à Malaga et à La Corogne. Une organisation qui, à l'image de la majorité des partis politiques français d'Espagne, compte sur des équipes réduites mais mobilisées, et fonctionne sans budget propre, ni structure de droit espagnol. A la guerre comme à la guerre, l'UMP Espagne pratique un activisme d'avant-poste, depuis des territoires étrangers peu encore valorisés par les partis de métropole. Les enjeux sont pourtant de taille, même si la mobilisation des Français de l'étranger n'est pas toujours évidente. On l'a vu avec l'élection des députés des Français de l'étranger, en mai 2012. On le verra encore au printemps prochain, avec deux échéances simultanées : les Européennes et les toutes premières élections des conseillers consulaires.

"Notre député à l'Assemblée nationale..."
Pour Jean-François Berte, les besoins des Français d'Espagne sont pourtant au centre de la question. Plus précisément, "la défense et la protection des intérêts des individus". Avec l'inquiétude que les représentants actuels n'aient pas  les coudées franches pour se dédier à cette mission : "Notre député à l'Assemblée nationale ne remplit pas le rôle pour lequel, de mon point de vue, il a été élu", juge-t-il, "il est constamment requis pour conduire des missions spécifiques qui n'ont aucun lien avec les Français de l'étranger". Et d'ajouter : "Je pense qu'il faudra à l'avenir redéfinir le statut de ces députés". Une préoccupation que la refonte de l'Assemblée des Français de l'Etranger (AFE), n'est pas prête d'apaiser : "Pour faire court, l'actuelle Assemblée était obligatoirement consultée pour avis sur toutes questions et thématiques intéressant les Français de l'Étranger ; dans sa nouvelle 'mouture' elle ne le sera que si le gouvernement le juge opportun", lance Jean-François Berte. "On n'entend par ailleurs plus parler que de diplomatie économique", relance-t-il. "La ministre déléguée aux Français de l'étranger fait de la diplomatie économique, les consulats s'y mettent aussi... Ça commence à m'inquiéter. Les entreprises ont d'autres organes pour être écoutées, il ne faudrait pas privilégier leurs problématiques, au détriment de celles des individus".

Conseillers AFE : les places seront chères
A cet égard, l'élection des conseillers consulaires devrait constituer l'occasion d'élire des représentants directement impliqués dans le quotidien des Français d'Espagne. L'UMP Espagne prépare peu à peu le terrain. Objectif : présenter des listes respectant la parité et l'alternance homme / femme, avant fin février. Avec à la clé un nombre réduit de conseillers consulaires qui devraient pouvoir compter sur le vote de leurs pairs, pour être élus conseillers AFE (6 conseillers AFE sur l'ensemble de la circonscription, pour 26 conseillers consulaires -dont 19 en Espagne). Un statut qui aiguise certaines convoitises sur l'ensemble du spectre politique. A gauche comme à droite, les intéressés jaugent leurs chances. On estime, de part et d'autre, que les 3 premiers de liste gardent des chances d'être élus conseillers AFE. Les têtes de liste sont les mieux placés : les places seront donc chères. D'autant que les conseillers consulaires qui n'iront pas à l'AFE (c'est à dire la majorité d'entre eux), s'engageront à titre bénévole.

Une élection à caractère très politique
Et l'heure des alliances a sonné : pas toujours facile de susciter des vocations pour ces postes exigeants. "Il faut qu'on s'assure qu'on trouve suffisamment de candidats qui s'engagent pour 6 ans", rappelle notre interlocuteur. On devrait donc connaître des rapprochements allant des partis divers gauche au PS en passant par l'ADFE d'un côté, tandis que des alliances UMP / UFE pourraient voir le jour sur l'ensemble du territoire. Les têtes de liste ne devraient pas tarder à se faire connaître. "Cette élection aura un caractère très politique", estime Jean-François Berte. "Du côté de l'UMP, aucune décision n'a encore été prise". Patience donc, les discussions sont en cours.
En attendant l'appel des urnes, l'UMP continue au quotidien ses missions d'information, organisant des conférences, remontant à Paris les informations concernant l'Espagne. "Plusieurs mesures courageuses voire impopulaires mises en place par le PP pourraient inspirer l'UMP pour son programme futur", avance Jean-François Berte, "à l'image de la remise en cause d'un certain mode de fonctionnement du marché du travail, des problématiques liées à la retraite ou encore à l'épargne de long terme". Des 'best practices' que le bureau Espagne transmet à ses contacts de métropole, non sans effet : "L'UMP, en la personne de Xavier Bertrand par exemple, a commencé à regarder l'Espagne comme un pays jeune dans l'UE, qui a des pratiques plus dégagées des contingences qu'on peut avoir en France, au niveau des avantages acquis notamment", explique le délégué Espagne.


Vincent GARNIER (www.lepetitjournal.com - Espagne) Mercredi 18 décembre 2013
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Publié le 17 décembre 2013, mis à jour le 18 décembre 2013
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