Selon le Chartered Institute of Personnel and Development (CIPD) et l’agence Adecco, une grande partie des entreprises prévoient de recruter de nouveaux employés dans les prochains mois.
Après plus d’un an de marasme économique, le Royaume-Uni semble reprendre vie. Parmi les 2 000 sociétés interrogées par l’institut, 56 % déclarent vouloir embaucher au moins un nouveau salarié au cours des trois premiers mois de l’année.
Dans le même temps, 20 % des entreprises envisagent de licencier du personnel, un chiffre en baisse de 10 % par rapport au dernier trimestre 2020. « Nos résultats suggèrent que le chômage pourrait même être inférieur aux prévisions officielles », a affirmé l’auteur de l’enquête, Gerwyn Davies.
Des signaux encourageants
Les secteurs de la santé, de la finance, de l’éducation ainsi que de la communication se montrent ainsi particulièrement attractifs pour les demandeurs d’emplois. Une bonne nouvelle d’après Alex Fleming, le président de la région Europe du Nord du groupe Adecco Workforce Solutions : « Il est toujours positif de voir des signes de reprise du marché du travail, avec une nette augmentation des intentions d'embauches ».
Cette tendance favorable s’explique notamment par le prolongement des aides financières gouvernementales jusqu’à la fin du mois d’avril 2021, alors qu’elles devaient initialement prendre fin en octobre dernier. Un avis partagé par Alex Fleming, selon qui « les dispositifs ont permis à de nombreuses entreprises d'éviter de licencier pendant la pandémie. Toutefois, il est bien trop tôt pour exclure une nouvelle montée du chômage dans le secteur privé plus tard dans l'année si le gouvernement ne prolonge pas les mesures de soutien à l’économie ». Un appel entendu par le Chancelier de l’Echiquier, Rishi Sunak, qui s’apprête à étendre sa politique d’appui aux entreprises jusqu’au 30 septembre.
Les professionnels restent prudents
Un secteur ne semble pourtant pas profiter de ces bonnes nouvelles. D’après le rapport, 36 % des employeurs du secteur de l'hôtellerie et de la restauration ambitionnent de recruter de nouveaux salariés. Les entreprises, largement dépendantes des touristes étrangers, n’ont pour l’instant aucune visibilité sur le long terme. Si Boris Johnson prévoit de faire un premier point sur les restrictions de voyages le 12 avril prochain, rien n’indique en effet que toutes les mesures seront levées. Une situation qui pourrait s’avérer cauchemardesque, d’autant plus que selon Brian Bickell, le directeur général de la société d’investissement immobilier Shaftesbury PLC, les visiteurs pourraient ne pas revenir en masse sur le territoire britannique avant « la fin de 2022, voire 2023, d’un point de vue réaliste ».
Par ailleurs, la nouvelle législation concernant le Brexit laisse les professionnels dans l’expectative. Si, à la demande de l’Union européenne, le gouvernement de Boris Johnson a récemment accepté de prolonger de deux mois l’application provisoire de l’accord commercial post-Brexit, les négociations ne reprendront pas pour autant. Une décision déplorée par le maire de Londres, Sadiq Khan qui, inquiet, appelle désormais les autorités à agir pour sauver sa ville. La capitale britannique a déjà perdu en attractivité depuis le début de l’année 2021, les investisseurs lui préférant désormais Amsterdam pour réaliser leurs transactions financières.
Mais pour Alex Fleming, la solution pour sortir définitivement de la léthargie économique est simple et se résume en un mot : innover. « Les entreprises qui investissent dans le développement de la carrière, l'amélioration des compétences de leurs salariés et le maintien d'une culture positive sur le lieu de travail contribuent à renforcer leur attractivité et pourront ainsi retenir leurs employés les plus talentueux », conclut-il.
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