Tout comportement illégal, comme l’agression ou le harcèlement, commis contre une personne en raison de son genre serait alors lourdement condamné.
La Law Commission, organisme parlementaire indépendant, a proposé dans un rapport publié ce mercredi 23 septembre de rajouter la misogynie, le mépris des femmes, à la liste des crimes de haine au Royaume-Uni. Cette qualification juridique regroupe les violences verbales, intimidations, menaces, harcèlements, agressions, et les dommages matériels, commis contre une personne en raison de son appartenance à une certaine catégorie de la population.
La liste comprend en son sein pour l’instant l’handicap, la race, la religion, l’orientation sexuelle, et la transidentité. Si un des crimes préalablement cités est commis à l’encontre d’une personne en raison de son appartenance à une de ces minorités, un facteur aggravant sera retenu en cas de condamnation, entraînant une sanction plus lourde.
L’harcèlement de rue, comme les sifflements, ne sera quant à lui pas compris dans cette mesure. La qualification de crime de haine ne s’applique qu’aux comportements déjà condamnés par la loi, ce qui n’est pas le cas du harcèlement de rue au Royaume-Uni.
Le genre de manière générale pourrait être ajouté à la liste
L’objectif de la proposition de la Law Commission est surtout d’augmenter la confiance des femmes victimes de violence envers les services de police. Mais le rapport propose de protéger de manière générale le genre afin d’englober les infractions commises à l’encontre des hommes. La commission réfléchit aussi à inclure à l’avenir les personnes âgées, les sans abris, les travailleurs du sexe, ou encore les membres de cultures alternatives, dans la liste des caractéristiques protégées.
Seulement 10% des crimes de haine font l’objet d’une condamnation
Selon les chiffres de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE), en 2018 plus de 110 000 crimes de haine ont été recensés par la police britannique. Cependant, seulement 18 055 personnes ont été poursuivies et 10 817 condamnées. 71% des crimes de haine constatés sont liés au racisme et près de la moitié concerne des actes violents. Au regard de la difficulté morale et physique pour les femmes de porter plainte et du fait que seulement 10% des crimes de haine enregistrés engendrent une condamnation, l’efficacité de cette proposition reste à questionner.
Les députés britanniques font cependant savoir que des expérimentations ont déjà eu lieu et qu’elles ont donné des résultats positifs dans la lutte contre les violences faites aux femmes. La consultation est ouverte jusqu’au 24 décembre aux victimes, policiers, juristes, ou encore aux associations de défense des libertés. Suite à cette période, la commission rendra ses recommandations officielles au gouvernement britannique.
Pour ne rien perdre de l’actu londonienne, abonnez-vous à notre newsletter en deux clics !