Après l’annonce d’un second confinement à partir de jeudi, plusieurs publications sur différents réseaux sociaux affirment qu’un article de la Magna Carta autoriserait les commerces non-essentiels à rester ouverts.
La Magna Carta ou Grande Charte, est un texte de loi rédigé en 1215. A cette époque, le roi Jean sans Terre règne sur l’Angleterre mais sa façon de gérer le pays est vivement critiquée. Il est considéré comme un roi cruel et les seigneurs et barons sont mécontents des fortes taxes qui leurs sont imposées pour financer les guerres, notamment contre la France. Ces derniers se soulèvent et marchent sur Londres, forçant le roi à négocier.
Découle de ces négociations l’écriture d’un texte de loi censé garantir le respect d’un certain nombre de principes, établissant ainsi un fonctionnement basé sur la règle de droit. Elle est considérée comme la première manifestation d’un processus conduisant, de longues années plus tard, à la rédaction des premières constitutions. Certaines dispositions incluses dans la Charte sont à l’origine de règles juridiques actuelles comme le droit, pour chaque citoyen, à la justice et à un procès équitable.
Elle demeure aujourd’hui un symbole de la protection des droits individuels et de la liberté. C’est pour cette raison que des commerçants évoquent ces derniers jours un de ses articles pour garantir leur droit à maintenir leurs commerces ouverts malgré le confinement. Le premier d’entre eux, propriétaire d’un terrain de softball à Liverpool, évoque le chapitre 61 de la Charte.
Ce chapitre 61 pose en effet les bases d’un droit à l’insurrection. Si le souverain transgresse les libertés, le peuple peut, conduit par les barons, se soulever pour le ramener à la raison. Afficher un panneau mentionnant ce chapitre sur la devanture d’un magasin donnerait donc à son propriétaire le droit de ne pas fermer lors du confinement mis en place ce jeudi.
Jusqu’ici, cet argumentaire peut sembler logique et crédible. Sauf que ce chapitre 61, bien présent dans la première version de la Charte, est retiré dès 1216 lors de la réécriture de celle-ci. De plus, aucun des articles de la Charte n’est en vigueur aujourd’hui mis à part le premier et le treizième, garantissant la liberté de l’Église et de la Cité de Londres.
Quant à savoir qui sont aujourd’hui les souverains et les barons évoqués dans le chapitre 61, nous laissons libre court à votre imagination...
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