Travailler quatre jours par semaine au lieu de cinq, bonne idée ou fausse bonne idée ? La période de test de la semaine à quatre jours initiée au Royaume-Uni en juin 2022 affiche des résultats plus que probants. 92% des entreprises participantes ont décidé de conserver ce système de semaine réduite.
A la suite d’une initiative de test de la semaine à quatre jours au Royaume-Uni, 92% des 61 entreprises qui ont pris part au programme souhaitent conserver ce volume de travail. C’est ce que révèle le rapport publié ce mardi 21 février par le groupe de réflexion Autonomy et des universitaires de premier plan de l'université de Cambridge et du Boston College (États-Unis), qui ont porté leur étude sur quelque 2900 employés britanniques sur une période de six mois débutée en juin 2022.
Cette enquête a été réalisée en partenariat avec 4 Day Week, l'organisation nationale britannique faisant campagne pour une semaine de travail de quatre jours et 32 heures, sans réduction de salaire. Universitaires et militants présentaient leurs résultats aux députés le jour même de la publication leur étude au cours d’un événement à la Chambre des Communes.
Franc succès pour le programme 4 Day Week Pilot : 92% des entreprises testées approuvent
Le plus grand programme mondial de test de la semaine à quatre jours a porté sur 61 entreprises britanniques, dont 92% ont décidé d’adopter ce système après sa conclusion. Les salaires n’ont pas changé tandis que les arrêts maladie (- 65%), les burn-outs, le stress et les démissions ont connu une forte diminution. 71% des employés ont ainsi dénoté des niveaux de stress bien moindre au cours de la période de six mois de test, avec un meilleur équilibre entre leur vie personnelle et leur vie professionnelle.
56 des firmes concernées ont donc affiché leur volonté de s’en tenir à la semaine de quatre jours, pendant que 18 d’entre elles sont allées plus loin en déclarant ce changement de politique permanent. Une telle adhésion ne pourrait pas avoir lieu si seuls les employés en ressortent gagnants. Le maintien de la productivité et de la performance au sein des entreprises qui se sont prêté au jeu a bien sûr achevé de les convaincre d’opérer ce changement drastique de leurs habitudes. En moyenne, leur chiffre d'affaires a connu une augmentation de 1,4%.
« C’est une avancée majeure pour le mouvement en faveur d'une semaine de travail de quatre jours », se félicite ainsi Joe Ryle, directeur de la campagne 4 Day Week. « Dans un grand nombre de secteurs différents de l'économie, ces résultats incroyables montrent que la semaine de quatre jours fonctionne réellement. Le moment est venu de commencer à la déployer dans tout le pays. »
Une campagne britannique qui pourrait inspirer la France et d’autres pays
Les résultats positifs de cette étude pourraient avoir un effet boule de neige, notamment parmi les pays qui expérimentent déjà la semaine de quatre jours comme l’Espagne, l'Italie, la Belgique ou encore l’Irlande. L’Islande, de son côté, a été le premier pays à adopter ce système de volume de travail en masse.
Côté français, certains se réjouissent des conclusions tirées de cette expérience outre-Manche, notamment le député européen Pierre Larrouturou : « 92 % ! Parmi les entreprises qui ont testé la semaine de 4 jours, 92 % vont la garder ! Et nous parlons ici d'une vraie semaine de 4 jours, à 32 heures, sans perte de salaire ! [...] En Grande-Bretagne, nous voyons que les performances économiques des entreprises - de tailles et de secteurs très différents - n'ont pas baissé. Par contre, le nombre de démissions et d'absences-maladie, le stress et les burn-outs ont très sérieusement baissé ! Ces résultats confirment ce que nous avons pu voir dans la grande majorité des 400 entreprises françaises qui ont tenté l'expérience ».
Sous son impulsion, la Loi de Robien avait en effet permis à 400 entreprises et 17.000 salariés de basculer sur une semaine à quatre jours en France. Selon lui, le cas du Royaume-Uni doit encourager l’Hexagone à relancer le débat sur la question de la semaine à quatre jours au niveau national. Celle-ci constituerait à ses yeux une alternative à la controversée réforme des retraites proposée par le gouvernement français.