À Londres, le climat met le gouvernement britannique en alerte maximale

“Il s’agit de remettre les faits au centre de la conversation”, déclare en ouverture le professeur Mike Berners-Lee, spécialiste reconnu du carbone. Le ton est donné : la matinée s'annonce placée sous le signe de l’urgence.

La sonnette d’alarme tirée par les experts du climat

Près du Central Hall de Westminster, 9 scientifiques se sont mobilisés et ont livré un diagnostic sans détour : sans adaptation rapide et réduction massive des émissions, le Royaume-Uni s’expose à des bouleversements économiques, sanitaires et sécuritaires majeurs. Kevin Anderson, climatologue aux universités de Manchester, résume la situation :  “mener une décarbonation rapide et équitable ou poursuivre des demi-mesures menant à un basculement brutal, chaotique et violent”. Sur le terrain écologique, la professeure Nathalie Seddon (Université d’Oxford) rappelle que l’effondrement des écosystèmes prive le pays de ses protections naturelles. “L’économie est intégrée à l’environnement”;

Plus préoccupant encore, Tim Lenton, directeur du Global Systems Institute (Exeter), évoque le risque de défaillance de la circulation océanique Atlantique (AMOC), un scénario susceptible de plonger Londres dans des hivers à -20 °C tout en aggravant les vagues de chaleur estivales. Le pays deviendrait alors entièrement dépendant des importations alimentaires. L’acteur Mark Rylance met plutôt en lumière le rôle amplificateur des inégalités et dénonce l’influence de l’ultra-richesse dans la diffusion de la désinformation climatique.

Un risque devenu stratégique pour le Royaume-Uni

L’ancien général Richard Nugee rappelle que le changement climatique représente désormais “une menace stratégique plus sérieuse que les risques géopolitiques traditionnels”. Le manque de résilience des infrastructures britanniques devient, selon lui, une faiblesse visible à l’étranger : “Si nous voulons éviter les conflits, nous devons renforcer notre résilience”.