Le gouvernement espagnol accordera jusqu'à 150.000 euros aux PME qui mettent en œuvre une réduction minimale de 10% du temps de travail et maintiennent ce plan pendant au moins deux ans, sans réduire les salaires de leurs employés.
Le projet pilote, qui vise à améliorer la productivité, l'équilibre entre vie professionnelle et vie privée, l'égalité des chances et la santé physique et mentale des travailleurs, dispose d'un budget de 10 millions d'euros, conformément à l'accord conclu l'année dernière entre le gouvernement et Más País, lorsque le parti d'Íñigo Errejón a apporté son soutien au budget général de l'État (PGE) pour 2022 en échange de l'inclusion d'un poste pour étudier la journée de travail de 32 heures.
Les entreprises devront intégrer des mesures d'organisation, des processus de production et de formation pour générer une amélioration de la productivité afin de compenser la hausse des coûts salariaux. Des indicateurs seront également fixés pour mesurer l'évolution de la productivité.
Jusqu'à 150.000 euros
Pour soutenir cet effort initial, le gouvernement prévoit une aide directe temporaire pour les coûts assumés par l'entreprise à la suite de la réduction du temps de travail et de la mise en œuvre de nouvelles formules d'organisation et de formation. Le montant que recevra chaque entreprise pour mettre en place ce projet pilote pourra atteindre jusqu'à 150.000 euros.
Le seul projet pilote similaire qui a été promu par une administration publique espagnole provient de Valence, où la Generalitat a commencé à subventionner des entreprises il y a un an. Il y a aussi des entreprises qui ont proposé une telle mesure à leur personnel, mais dans certains cas en échange d'un salaire moindre.
Il y a quelques semaines, InfoJobs, avait réalisé une enquête sur cette question auprès de la population active. Il en résultait que 62% des travailleurs réduiraient leur temps de travail, sans perte de salaire. Près de 40% refusent catégoriquement de réduire leur temps de travail hebdomadaire si cela devait entraîner une baisse de salaire, que celle-ci soit proportionnelle ou non à la réduction du nombre d'heures.
Premiers résultats positifs d'une étude internationale
Quant aux résultats de la mise en place de la semaine de 4 jours, la première étude internationale, qui compile les expériences de 33 entreprises et 906 employés au Royaume-Uni, aux États-Unis, en Australie, en Irlande, en Nouvelle-Zélande et au Canada révèle des employés plus heureux et des entreprises qui y gagnent.
Ainsi, les résultats récemment publiés par The 4 Day Week montrent que le principal bénéficiaire de la réduction du temps de travail est la santé mentale des employés. Selon les entretiens menés avec les 906 employés participant au projet pilote, le stress, le burn-out, la fatigue et les conflits liés à l'impossibilité de concilier vie professionnelle et vie privée ont diminué de manière générale.
Une amélioration pour les employés qui, du moins dans les cas participant au projet pilote, ne se traduit pas par une perte pour les entreprises. En fait, les entreprises analysées ont augmenté leurs bénéfices, en moyenne, de 8,1% entre le début et la fin du projet pilote. Trois sur quatre disent avoir déjà décidé de poursuivre la semaine de quatre jours au-delà de l'expérience.