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Charles Coste, doyen des médaillés français aux Jeux et titré à Londres, enfin décoré

Les anneaux olympiquesLes anneaux olympiques
Jametlene Reskp - Unsplash
Écrit par Colin Porhel
Publié le 15 avril 2022

Le nonagénaire, vainqueur de la poursuite par équipes en cyclisme sur piste aux Jeux de Londres en 1948, était le seul champion olympique français à ne pas avoir été décoré de la Légion d’honneur.

 

74 ans après sa victoire olympique, Charles Coste est à nouveau dans la lumière. L’ancien cycliste a reçu, mercredi, le titre de Chevalier de la Légion d’honneur des mains de Tony Estanguet, président du comité d’organisation des Jeux de Paris 2024. Une fierté pour le doyen des médaillés français, dernier champion à être honoré de la sorte par l’Etat. Une anomalie expliquée par l’automatisation de la procédure, intervenue seulement en 1952.

« Je ne pensais pas attendre aussi longtemps, mais cela valait le coup. Je suis terriblement surpris qu’il y ait autant de monde autour de moi. Je ne m’attendais pas à ça », a confié Charles Coste, souriant, quelques minutes après la cérémonie. Très ému, il a dédié sa Légion d’honneur à ses anciens coéquipiers, Pierre Adam, Serge Blusson et Fernand Decanali, tous trois disparus aujourd’hui.

 

Charles Coste
 
 

Un duel franco-anglais de haute intensité

Il y a 74 ans, au départ de la course, les quatre fantastiques ne partent pas avec les faveurs des pronostics face aux favoris anglais, soutenus par leur public. Pas de quoi ébranler la confiance de Charles Coste, certain de pouvoir remporter la victoire. « On avait couru plusieurs fois sur la piste à Londres donc nous la connaissions très bien. Nous avions même établi le record de la piste au début de l’année 1948 », confie-t-il à franceinfo : sport.

La suite de l’histoire donnera raison à son intuition. Quatre minutes et cinquante-quatre secondes après le départ, les Français remportent la course, au nez et à la barbe de leurs rivaux d’outre-manche. Un aboutissement pour ces sportifs, encore amateurs à l’époque. L’exploit est savouré par les néo-champions olympiques, mais reste célébré en silence : la Marseillaise, d’ordinaire chantée en l’honneur de tous les vainqueurs français, ne retentit pas. « À l’époque, on nous a expliqué qu’ils n’avaient pas trouvé le disque », explique Charles Coste. Le camp français brise néanmoins le mutisme provoqué par les organisateurs et entonne l’hymne national a cappella.

 

Une médaille d’or…en argent

Devant eux, les cyclistes sourient. Malgré un podium trop petit et les soucis de son, une médaille leur est remise dans un bel écrin. Contrairement à la tradition, le métal qu’ils reçoivent n’est pas de l’or mais de l’argent doré. Un fait peu banal justifié par le contexte de l’époque. Les Jeux de Londres sont les premiers organisés depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, et le Royaume-Uni se remet tout juste du conflit. Les caisses sont toujours vides, et les tickets de rationnement hantent encore le quotidien des Britanniques.

La compétition olympique n’échappe pas à l’austérité ambiante. Les athlètes ne sont pas logés au village olympique, mais dans des bases militaires. Charles Coste et ses camarades de course dorment dans un camp d’entraînement de l’US Air Force qui avait servi pendant la guerre. Des conditions d’entraînement qui forgent encore davantage la légende de ces champions, désormais titrés à leur juste valeur.

 

 

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