Le nouveau Premier ministre britannique Rishi Sunak a annoncé qu’il ne se rendrait pas à la COP27 en Egypte. Il souhaite se concentrer sur les enjeux intérieurs britanniques.
La conférence des Nations Unies sur le climat, qui réunit chaque année des dizaines de pays, se tient cette année à Charm el-Cheikh du 7 au 18 novembre 2022, en présence de 35.000 participants.
Sunak priorise « d’autres engagements nationaux urgents »
Rishi Sunak ne sera pas présent à la COP 27. En poste depuis sept jours, le nouveau Premier ministre souhaite se concentrer sur les intérêts de son pays, a-t-il fait savoir via une porte-parole du n°10 Downing Street. « Il s'agit d'une reconnaissance d'autres engagements nationaux urgents, notamment la préparation du budget d'automne », a expliqué sa porte-parole. « Nous restons déterminés à atteindre le niveau zéro et à mener des actions internationales et nationales pour lutter contre le changement climatique. Le Royaume-Uni a une longueur d'avance sur de nombreux autres pays en ce qui concerne le zéro émission. »
Déception d’Alok Sharma et vives critiques de l’opposition
Alok Sharma, ancien président de la COP 26 de Glasgow en 2021, a fait part de sa déception face à cette décision du Premier ministre dans le Sunday Times. Le Britannique a néanmoins assuré de sa présence aux côtés de plusieurs ministres du gouvernement de Sunak, pour continuer à porter la voix du Royaume-Uni sur les enjeux climatiques.
Le parti travailliste a vivement critiqué la décision de M. Sunak de ne pas participer au sommet. Son porte-parole pour la politique en matière de changement climatique, Ed Miliband, a considéré qu’il s’agissait là d’une « grande erreur ». Ajoutant sur Sky News que « ce n'est pas du leadership. C'est abdiquer le leadership que de ne pas y aller ».
Rishi Sunak attendu sur la politique climatique après un désintérêt notoire de Liz Truss
Si Liz Truss, la prédécesseure de Rishi Sunak, était censée se rendre à la COP 27, elle avait néanmoins demandé au roi Charles III de ne pas y assister, alors que le monarque avait préparé un discours pour le sommet. L’ancienne Première ministre britannique avait montré peu d’intérêt pour les enjeux environnementaux, nommant même Jacob Rees-Mogg ministre de l’Économie, remarqué pour des prises de paroles à la limite du climatoscepticisme. La situation inquiétait les associations environnementales. Peu après son élection, Rishi Sunak a cependant assuré aux députés son engagement à tenir les accords de la COP 26 de Glasgow « parce que nous tenons à donner à nos enfants un environnement dans un meilleur état ». Il a ainsi déclaré vouloir réintroduire le moratoire sur la fracturation hydraulique supprimé par Liz Truss. Les prochaines semaines détermineront à quel point Rishi Sunak s’éloigne de la ligne environnementale de sa prédécesseure.