Transport for London (TfL) a constaté une baisse importante du nombre de personnes portant un masque sur son réseau depuis la levée des restrictions le 19 juillet dernier.
Cette baisse a été observée par Mike Lynch, secrétaire général du syndicat National Union of Rail, Maritime and Transport Workers (RMT). Au total, le syndicat estime que seuls 20% des passagers portent encore un masque durant leurs trajets contre 80% avant la levée des restrictions au début de l’été.
Le port du masque n’est plus une obligation légale en Angleterre
Légalement, il n’existe plus de loi qui contraint les usagers à porter un masque en Angleterre. Cependant, TfL a maintenu cette condition, sauf exemption, pour accéder à son réseau et se laisse le droit de refuser le voyage à toute personne qui refuserait de s’y soumettre. Pourtant, durant les sept semaines qui ont suivi l'assouplissement des restrictions, seuls 221 passagers se sont vus refuser le voyage et 53 personnes ont été priées de descendre de leur transport, rapporte le Guardian.
Ce choix suit les recommandations du gouvernement qui recommande de porter un masque si l'on entre en contact avec des personnes que l'on ne connaît pas, dans des espaces clos et très fréquentés. Toutefois, ces conseils ne font pas office de règle et le ministère a décidé de laisser les opérateurs de transport appliquer leurs propres politiques en la matière. Les compagnies de transport écossaises, galloises et irlandaises ont, elles, maintenu l’obligation de porter un masque dans les transports publics.
Un retour des mesures sanitaires en cas de recrudescence des cas cet hiver
Le gouvernement l’a annoncé il y a peu : le port du masque pourrait redevenir obligatoire en cas de recrudescence des cas de Covid-19 cet hiver. Sajid Javid, le Ministre de la santé, craint un effet boule de neige si les londoniens persistent à délaisser le masque dans les transports. Il s’est exprimé à ce sujet en expliquant que : "Même dans les transports londoniens, où le port du masque est censé être une condition de transport, au même titre que le paiement d'un billet, la politique sanitaire est en train de s'effondrer et, comme de plus en plus de personnes voient d'autres personnes ne pas s’y conformer, la situation va rapidement s'aggraver au cours de l'automne."
Siwan Hayward, le directeur du maintien de l'ordre et de la conformité pour TfL, a appuyé la déclaration du ministre en affirmant pour sa part que : "Le COVID est toujours là” et que “nous avons tous un rôle à jouer pour faire ce qu'il faut et assurer la sécurité de chacun”. Il craint que les usagers ne délaissent le masque même si les cas de Covid venaient à s’intensifier durant l’hiver.
Le maire de Londres, Sadiq Khan, a pour sa part exhorté le gouvernement à rendre de nouveau obligatoire le port du masque dans les transports publics. Comme Siwan Hayward, il s'inquiète du nombre trop important de londoniens ayant abandonné ce réflexe sanitaire. Il estime que ce système basé sur le volontariat et la responsabilité individuelle « ne fonctionne pas aussi efficacement qu’avant ».
Les chauffeurs de bus se sentent en danger
Unite, le principal syndicat des chauffeurs de bus, a déclaré dans un communiqué que ses membres étaient "mis en danger" lorsqu'ils sont conduits, en bus, pour être emmenés aux points de rendez-vous pour récupérer le bus qu’ils conduiront la journée.
Le porte-parole a ajouté qu’en « raison de l'augmentation du nombre de bus, ils ne peuvent pas s'éloigner socialement et estiment que leur santé est mise en danger par les personnes qui ne portent pas de masque ».
Pour tenter de les rassurer, un des porte-paroles du Rail Delivery Group a affirmé que des mesures étaient mises en place pour minimiser les risques de transmission du Covid au sein des bus. Parmi elles, un nettoyage amélioré des véhicules et une ventilation qui rafraîchit l’air toutes les six à neuf minutes. Il a également ajouté qu’en heure de pointe, la plupart des usagers respectent le protocole sanitaire et portent un masque.