Édition internationale

LITTERATURE – Rencontre avec l’écrivain congolais Christian SM Mughemuzi

 

Ils viennent d'ailleurs, quittent leurs pays d'origine pour s'enraciner dans un monde nouveau où quelques fois les vicissitudes de la vie font germer des clichés sur la probabilité de réussir sa vie à l'étranger. Une fois encore la communauté congolaise bien connue pour sa marmaille de médecins et infirmières dans les structures médicales sud-africaines, fait découvrir un autre secteur : la littérature.
Nous avons rencontré Christian Salum Mwimule Mughemuzi, diplômé de langues et littérature, écrivain et activiste politique, Il nous parle de son nouveau roman intitulé : Nous autres les humains avec son premier tome intitulé La commune mesure publié en février 2012 aux éditions ODEM à Libreville au Gabon

Lepetitjournal.com: Qui est Christian SM Mughemuzi ?
Christian SM Mughemuzi:
D'origine congolaise (République Démocratique du Congo), je suis diplômé des langues et littérature à l'Ecole des langues vivantes de la faculté de droit à l'université de Kinshasa, diplômé des sciences commerciales à l'Institut Supérieur de Commerce de Kinshasa et enfin un ingéniorat commercial à l'Université de Johannesburg en République d'Afrique du Sud en 2010.
Je me consacre désormais à la littérature ainsi qu'au combat politique imposé par les conditions inacceptables prévalant en RDC. Comme vous le voyez, je ne fais qu'un bref aperçu biographique d'un homme à qui le parcours jonché d'obstacles ne cesse d'imposer discipline, ténacité et abnégation.

Depuis combien d'années vivez-vous en Afrique du sud ?
Je vis en Afrique du Sud depuis août 1998.

Les écrivains africains sont souvent taxés de gênants dans les démocraties africaines. Est-ce la raison de votre exil en Afrique du Sud ?
Je n'étais encore rien sur le plan de l'écriture. C'est plutôt mon activisme politique qui me force vers l'exil mais sur place ce sont plutôt mes écrits qui dérangent. J'ai écrit un éditorial incendiaire dans une revue dénommée (Ingunga) parue une seule fois. J'ai écrit des chroniques acérées sur la politique congolaise dans le Messager Afrikain ainsi que dans certaines publications en ligne. Et depuis 2006, je me suis penché sur la rédaction de cet édifice littéraire (Nous autres les humains) dont nous parlons aujourd'hui et dont le premier tome (La commune mesure) est déjà paru chez ODEM à Libreville. Il semble que je suis gênant à la fois comme écrivain et comme activiste politique, comme homme de pensée et comme homme d'actions. J'ignore lequel de ces deux attributs cause plus de malaise au pouvoir d'occupation en place dans mon pays.

Vous êtes à votre premier roman. Le titre parait accusateur si pas provocateur. A qui s'adresse votre roman ?
Nous autres les humains est une remise en question du schéma suivi par les sociétés africaines sur le chemin rocailleux d'une tentative de passage de l'état primitif vers l'état moderne. Des considérations identitaires annihilées comme dans le premier tome (la commune mesure) aux tentatives d'adoption d'une nouvelle culture politique, économique comme dans les deuxième et troisième tomes (les conspirateurs et les arrivistes) jusqu'à  l'entrée dans l'ère scientifique  et technologique  traité par le dernier tome (la ruine de l'âme), le livre s'adresse aux Africains sans distinction de pays.

Quelle est la position de votre roman par rapport à l'avenir de la RDC en particulier et du continent africain en général ?
Comme cela vient d'être décrit en haut, ce livre n'est qu'une œuvre romanesque avec des personnages fictifs véhiculant néanmoins un message des réalités vivantes des sociétés africaines. Après cinquante ans d'existence pour la plupart des pays africains, il est important de questionner les différentes voies suivies par ces pays dans leur maturation. Sont-ils au courant de la place a réserver à l'humain ? Sont-ils au courant de la commune mesure des humains ? Seule une étude fouillée de ce livre aide à y répondre.

Le roman est écrit en quatre volumes. Quel est l'impact de chacun sur le lecteur comme « La commune mesure » qui est le premier tome paru à ce jour ?
Le roman est écrit en quatre volumes avec les titres suivants : Tome1 : la commune mesure, déjà paru. Tome 2 : les conspirateurs, tome 3 : les arrivistes et tome 4 : la ruine de l'âme. Je ne saurai prédire l'impact de mes consignés sur les lecteurs. Toute fois comme tout écrivain, je me crois porteur d'un message destiné à la société. Il appartient à cette dernière de le saisir dans sa teneur afin d'y trouver certains éléments de réponse peut-être à certains tourments de sa vie.

Qu'évoquerez-vous dans les trois prochains tomes ?
Après avoir abordé les aspects socioculturels par La commune mesure, les trois autres tomes ont été chargés de s'occuper des défis et obstacles politiques, économiques et technologiques sur le chemin du départ de la primitivité vers la modernité de l'archaïsme vers le technologique, de l'ère prélogique vers l'ère dialectique.

Christian Eger Taty (www.lepetitjournal.com/johannesbourg.html) Mercredi 21 novembre 2012