Me Alain Fouquet est l’avocat des victimes du procès d’Angers. (Photo : AFP)
Depuis mardi, les premiers interrogatoires des accusés ont débuté dans le procès des pédophiles d’Angers, à la cour d’assises de Maine-et-Loire. Au total, 66 personnes comparaissent pour viols, agressions sexuelles sur mineurs et proxénétisme.
Le procès, débuté en février, a d’abord donné la parole aux 45 victimes. Agés de seulement quelques mois à douze ans, les enfants ont été entendus en huis-clos, en présence de psychologues et d’éducateurs. Pour la plupart, ils ont été abusés par leur propres parents, ou par des adultes de leur entourage. Leurs témoignages filmés ont été visionnés jusqu’à vendredi dernier, à l’abri de leurs agresseurs.
D’après les divers témoignages, les agressions se sont déroulées entre janvier 1999 et février 2002. Elles ont été perpétrées en réunion, et certaines d’entre elles ont été photographiées ou filmées.
Tensions parmi les accusés
Au cœur de ce réseau composé d’adultes liés par des relations amicales ou familiales, Franck V., est la figure clé du procès et aurait organisé l'ensemble du réseau. L’homme de 35 ans est accusé d’avoir abusé de ses propres enfants, ainsi que d’autres victimes. Son père, Philippe, fait également partie des agresseurs.
Depuis le début de la semaine, la tension est montée, dans ce procès de l’horreur. Certains accusés, dont justement Franck V., nient catégoriquement les faits. D’autres, au contraire, acceptent de décrire les agressions. D’autres encore, décidés à parler lors des premiers interrogatoires de la police se rétractent, déclarant qu’ils ont reçu des menaces.
Me Alain Fouquet, avocat des victimes, résume parfaitement la situation, décrivant trois tendances, entre « ceux qui ont compris qu'il fallait prendre leurs responsabilités, ceux qui n'auraient jamais dû se trouver là, et puis les blaireaux, ceux qui disent qu'il ne s'est rien passé ».
Le procès promet d’être long, et douloureux. Le verdict devrait tomber mi-juillet.
Julie Samit. (LPJ) 6 mai 2005