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Avec une croissance de 4,14% au second trimestre, le Vietnam « peut mieux faire »

De l’aveu même de certains membres du gouvernement, l’objectif annuel - 6,5% - va être difficile à atteindre. Sans être catastrophique, ce taux de croissance de 4,14% pour le second trimestre reste en deçà de ce qui était attendu et espéré.

Economie et croissance pour le second trimestre au vietnamEconomie et croissance pour le second trimestre au vietnam

3,3% au premier trimestre, 4,14 au second…

On est loin, très loin des taux d’avant la crise sanitaire, lorsque le Vietnam affichait des moyennes insolentes de 6 ou 7% par an. On est loin aussi de l’année 2022 et de ses 8% de croissance, qui semblaient conjurer les années covid et remettre le pays sur le chemin du progrès à marche forcée.

Un ralentissement effectif au Vietnam

Ce ralentissement est avant tout un ralentissement de la demande étrangère, notamment pour les vêtements et l’électronique, qui constituent l’épine dorsale du secteur manufacturier au Vietnam.   

Avec 4,14%, le pays enregistre son plus faible taux de croissance pour un second trimestre depuis 2011, exception faite de l’année 2020 et de son 0,34%, mais on était alors au creux de la vague.

Si l’on regarde de plus près, il apparaît qu’au cours des mois d’avril, mai et juin, le secteur agriculture - aquaculture - sylviculture enregistre une croissance de 3,25%, celui de l’industrie et de la construction une croissance de 2,5% et celui des services une croissance de 6,11%.

Pour ce qui est du tourisme, le nombre de visiteurs étrangers en juin atteint un million : c’est quatre fois plus qu’en 2022 à la même période, mais que 70% du niveau moyen de l’avant-covid.

Au niveau des exportations du mois de juin, il faut s’attendre à une baisse de 11,4% en glissement annuel, en raison notamment d’une baisse mondial des ventes de smartphones et d’ordinateurs portables. A cela, il faut ajouter les pénuries d’électricité qui ont frappé le nord du pays : certains grands groupes - on pense notamment à Samsung - en ont pâti.

L’objectif annuel pourrait être compromis

Dans ce contexte, il va être difficile au gouvernement vietnamien d’atteindre l’objectif qu’il s’est fixé pour l’année 2023 en termes de croissance. Certains économistes ont d’ores et déjà revu leurs prévisions à la baisse. Dans les couloirs de l’Assemblée nationale, plusieurs députés se sont également montrés sceptiques : pour eux, il est clair que  le Vietnam ne pourra pas atteindre un taux de croissance de 6,5% en 2023. Il faut dire à leur décharge que de plus en plus d’entreprises doivent vendre des actifs à vil prix pour tenter de se maintenir la tête hors de l’eau et que de manière générale, les indicateurs sont plutôt en berne.

Nguyen Chi Dung, le ministre du Plan et de l’Investissement, veut rester optimiste et croire que les deux trimestres à venir seront bien meilleurs. Il table, pour cela, sur les mesures prises par la banque centrale, qui a accepté de réduire ses taux d’intérêt de façon à stimuler la croissance, mais également sur une baisse de la TVA destinée à soutenir l’activité commerciale et la consommation.

« S’il veut pouvoir atteindre son objectif de croissance, le Vietnam va devoir restructurer ses entreprises publiques, miser davantage sur le privé, diversifier ses marchés d’exportation, accélérer sa transformation numérique et surtout connecter des partenaires étrangers à ses chaînes de valeurs », estime Le Dang Doanh, économiste de son état.

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