Cela fait plusieurs semaines que des experts appellent le gouvernement vietnamien à assouplir les restrictions de visa pour accélérer la reprise du tourisme. Vont-ils être entendus ?
Le 22 février, lors d’un séminaire entre les dirigeants de Ho Chi Minh Ville et d’associations professionnelles, Alain Cany, Président de la Chambre de Commerce européenne a de nouveau insisté sur la nécessité de « d'étendre le visa à 30 jours par rapport aux 15 jours actuels, et d'appliquer ce régime à tous les citoyens des pays de l'Union européenne". Il n’est pas le seul à demander un assouplissement de la politique de visa. Les experts du tourisme et de l’aviation multiplient les appels du pied au gouvernement.
Des politiques de visa au Vietnam restrictives
Aujourd’hui, la Biélorussie, le Danemark, la Finlande, la France, l'Allemagne, l'Italie, la Norvège, la Russie, l'Espagne et la Suède sont les pays européens dont les citoyens sont autorisés à entrer au Vietnam sans avoir à obtenir de visa touristique pour des séjours allant jusqu'à 15 jours (14 nuits sur place). Une durée trop courte selon l’EuroCham, qui demande à étendre l’autorisation de séjour à 30 jours maximum. A titre de comparaison, le Vietnam dispense de visa les voyageurs d’une vingtaine de pays, contre plus d’une centaine pour la Malaisie et les Philippines et une soixantaine pour la Thaïlande.
Par ailleurs, de plus en plus d’investisseurs étrangers suggèrent que le Vietnam reprenne sa politique de visa de trois mois à entrées multiples (disponible avant le Covid). Aujourd’hui, les touristes étrangers ne peuvent pas rester au Vietnam plus d'un mois, et surtout, ils ne peuvent entrer qu’une seule fois sur le territoire vietnamien ; ainsi, pendant le voyage, il n’est pas possible d’aller visiter un pays limitrophe puis revenir au Vietnam.
Le tourisme au Vietnam reprend mais trop lentement
Selon les chiffres officiels, le Vietnam n'a accueilli que 3,6 millions de touristes étrangers l'an dernier, soit environ 20 % du niveau d'avant la pandémie. Cette année, il vise 8 millions d'arrivées. Selon la presse locale, bien que le Vietnam ait réussi à attirer des touristes de Chine et de Corée du Sud, « le gouvernement devrait se concentrer sur le marché européen afin de réduire cette dépendance [à la Chine et la Corée du Sud] » selon Alain Cany.
De leur côté, des représentants du secteur de l’aviation déclarent n’avoir pas retrouvé leur niveau d’activité d’avant pandémie. Le 8 février, l'Administration de l'aviation civile du Vietnam déclarait que, selon ses prévisions, le marché du transport aérien international devrait atteindre les niveaux de 2019 d'ici la fin de 2023, avec 80 millions de passagers…à condition de revoir les politiques de visa ?
Lors d’un séminaire organisé par Vietnam Aviation Business Association le 24 février dernier, Nguyen Manh Quan, directeur général de la compagnie Bamboo Airways déclarait que : « les efforts de la compagnie aérienne ne suffisent toujours pas car la politique des visas est un goulot d'étranglement. L'État devrait assouplir la politique des visas pour les touristes internationaux (…) ». Un avis partagé par d’autres acteurs du transport aérien.