Depuis mars 2025, les autorités d’Ho Chi Minh-Ville ont introduit de nouvelles réglementations concernant la location de logements de courte durée dans les bâtiments résidentiels au sein de l’agglomération. En effet, il est désormais interdit pour les propriétaires d'appartements de louer leur bien pour une courte durée, ce qui met en péril des organismes comme Airbnb dans la région d’Ho Chi Minh-Ville.


Au cours du mois de mars 2025, l’administration d’Ho Chi Minh-Ville a décidé de mettre fin à la possibilité pour les propriétaires d’appartements de louer leur bien pour une courte durée. Cette mesure découle d’une volonté de mettre fin aux services non autorisés tels qu'Airbnb afin de laisser le monopole de l’exploitation de ces appartements à des organismes spécialisés et autorisés à offrir des services touristiques. Toutefois, la ville n’a donné aucune précision sur ce qu’elle entendait par “courte durée”.
Le phénomène de location d’appartements pour une courte durée a explosé à Ho Chi Minh-Ville au cours des dernières années, notamment du fait de la construction d’un grand nombre de tours d’habitation. Ces appartements résidentiels visent principalement une clientèle touristique. Les propriétaires d’appartements profitent des applications d’hébergement comme Airbnb et des groupes de médias sociaux pour entrer en contact avec les clients et bénéficier d’un revenu locatif généralement non imposé.
Une plaie pour la ville
Ce modèle de location, très prisé des touristes étrangers, a engendré de nombreux conflits avec les résidents locaux permanents des résidences (généralement haut de gamme) envahies par de touristes de passage. Certains se plaignent notamment du bruit que font les hôtes tard dans la nuit ainsi que de leur manque de propreté.
L’exemple du complexe résidentiel Masteri Millennium, situé dans le district 4 de la ville, est assez parlant. On peut y voir des gens faire la queue pour prendre les ascenseurs pendant les week-ends, dont beaucoup de touristes qui ne restent que quelques jours.
Thu, une occupante, dit que pendant les jours de semaine, elle n'a besoin d'attendre que cinq minutes pour un trajet d’ascenseur, mais la durée grimpe à 15-20 minutes pendant les week-ends. Hung, un autre habitant du complexe, affirme qu'il y a des nuits où les visiteurs sont bruyants jusqu'à 2 heures du matin : "Notre complexe de bâtiments haut de gamme est maintenant devenu un hôtel.

Les gens vont et viennent librement." Masteri Millennium a reçu près de 1 300 visiteurs en octobre, dont 78 % d'étrangers qui ont causé pas moins de quatre perturbations sur cette période, selon Le Truong Son, son vice-président.
Le statut juridique de la location de courte durée
En vertu de la loi de 2023 sur le logement, les appartements résidentiels doivent être utilisés uniquement pour vivre, et l'utilisation abusive à des fins commerciales peut avoir de graves conséquences. De plus, depuis août 2024, il existe une loi sur le logement qui interdit les locations de courte durée.
Toutefois, ces dernières n’étaient pas véritablement surveillées, ce qui permettait aux propriétaires de louer leur appartement en résidence sans difficulté. Or, depuis mars 2025, l’administration d’Ho Chi Minh-Ville entend bien renforcer la surveillance de ce genre de pratiques, interdisant totalement ce type de location aux particuliers.
La location d'appartements pour des séjours de courte durée ou à des fins touristiques nécessite un respect juridique spécifique, y compris l'enregistrement des invités auprès des autorités locales. La nouvelle loi sur le logement, entrée en vigueur le 1er août 2024, renforce ces restrictions en classant les locations quotidiennes ou horaires dans les exploitations hôtelières exigeant des licences appropriées.
Une perte énorme pour les investisseurs
À la suite de l’interdiction annoncée en mars, plusieurs complexes d’appartements (dont Masteri Millennium) ont interdit aux propriétaires de louer leur appartement pour une courte durée.
Hoang Tuan, un agent gérant plus d’une centaine d’appartements Airbnb dans toute la ville, prévoit des pertes de centaines de millions de dongs du fait de cette interdiction (100 millions de dongs = 2.770 €). "Notre revenu mensuel devrait chuter en raison de la nouvelle politique." A court terme, certains pourraient vendre leur bien, augmentant l’offre sur le marché de l’immobilier et faisant potentiellement baisser les prix des appartements.
Sur le même sujet
