Même si partout ailleurs, le spectre de la récession rôde, le Vietnam, lui, reste un marché attractif, notamment pour les investissements étrangers.
C’est du reste ce qui ressort des analyses de nombreux économistes, mais aussi des dernières prévisions de croissance de la Banque Asiatique de Développement (BAD), qui vient de relever celles du Vietnam, les faisant passer de 6,5 à 7,5%.
Dans un tel contexte, il est clair que les investissements directs étrangers (IDE) devraient continuer d’affluer. Tous les experts semblent en tout cas s’accorder sur ce point. Les chiffres de la croissance du PIB du Vietnam atteignent en effet 8,02 % pour 2022, un record sur les 25 dernières années, signe que l'économie s'est redressée fortement après la pandémie.
Inflation et ralentissement de la consommation
Du côté des investisseurs étrangers, l’optimisme est tempéré par une certaine prudence. La faute à l’inflation, dont le taux était de 4,3% en octobre et de 4,37% en novembre, c’est à dire au-dessus de ce que prévoyait le gouvernement. Une première petite fausse note, donc, mais qui pourrait tourner à la cacophonie l’année prochaine si ce taux continuait à grimper, entraînant avec lui une hausse des taux d’intérêt. Un scénario qui n’est évidemment pas à écarter, loin s’en faut.
Autre source d’inquiétude: les taux de change, qui auront beaucoup fluctué ces derniers mois, alimentant ainsi toutes les interrogations.
A cela, il faut ajouter le risque de récession auquel font désormais face les États-Unis, qui sont tout de même, à ce jour en tout cas, le plus grand marché pour les exportations vietnamiennes. Ainsi il se pourrait bien que la demande des commandes auprès des usines au Vietnam baisse.
L'économie vietnamienne devrait rester florissante
Cela étant, le marché vietnamien devrait rester attrayant pour les investissements étrangers, ne serait-ce qu’en raison de l’industrie manufacturière, qui devrait rester florissante, au moins sur le plan régional.
Si l’on s’intéresse aux investissements directs étrangers, il est clair que l’année qui se termine aura été, de ce point de vue-là, très positive pour le Vietnam, qui enregistre un plus 82%, soit le deuxième taux de croissance en Asie-Pacifique.
Même la récession, si elle se confirmait, pourrait ne pas nuire à cette dynamique. Il faut bien comprendre en effet que les salaires augmenteraient alors peu et que le Vietnam garderait l’un de ses principaux atouts, à savoir une main d’œuvre peu coûteuse.
Il est en tout cas évident que le Vietnam aurait tout intérêt à diversifier ses marchés d’exportations et à sortir au plus vite de sa quasi-dépendance vis-à-vis des États-Unis. L’Australie, la Nouvelle Zélande ou encore l’Inde, sont, dans cette optique, des pistes intéressantes.
Le Vietnam possède sinon des atouts qui lui sont propres, comme les produits agricoles ou aquacoles, et là encore, il reste tout à fait susceptible d’intéresser les investisseurs étrangers, lesquels se montrent de plus en plus sensibles aux projets qui s’inscrivent dans une démarche de développement durable. Sur ce dernier point, ils sont forcément en phase avec le gouvernement vietnamien.