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ERASMUS - L’Autriche, douceur de vivre et qualité de l'enseignement

Erasmus Autriche GrazErasmus Autriche Graz
Écrit par Lepetitjournal.com International
Publié le 10 avril 2018, mis à jour le 22 février 2021

Elle se rêvait en Romy Schneider dans Sissi l’impératrice. Marie, étudiante en seconde année de lettres et sciences politiques à Poitiers, s’est envolée pour Graz, en Autriche, afin d’y réaliser un semestre d’échange universitaire. Elle témoigne de son expérience
 

Il était compris dans mon programme que mon quatrième semestre devait fait l’objet d’un séjour d’études à l’étranger. Voulant perfectionner mon allemand et découvrir enfin le pays de Zweig et Klimt, je me suis tournée vers l’Autriche. Car non en Autriche, on ne parle pas l’autrichien mais on y trouve au contraire, dans son histoire comme dans son présent, une riche dynamique culturelle et intellectuelle.  Direction donc la Karl-Franzens-Universität de Graz.
 

Graz ? C’est qui ? C’est quoi ça ?

Graz, malgré ses 280.000 habitants –soit l’équivalent de la ville de Nantes- se trouve être la deuxième plus grande ville d’Autriche, située au sud-est du pays, en Styrie. Chacun se rappelle de la splendide Romy Schneider dans son rôle de Sissi l’Impératrice. L’empire des Habsbourg –la famille de l’Empereur François-Joseph son époux- a eu un impact considérable sur la construction de l'Europe. Ainsi il n’est pas rare de trouver ici des étudiants de République Tchèque, de Slovaquie ou d’Hongrie, pays qui appartenaient avant 1918 à la couronne autrichienne. On rencontre également beaucoup d’Italiens, ce qui s’explique par la proximité géographique avec l’Italie. En effet, la sublime ville portuaire de Trieste ne se trouve qu’à environ 3h de Graz. Mais on remarque également beaucoup de Mexicains parmi les « Incomings ». Serait-ce à cause de Maximilien, frère de François-Joseph et empereur du Mexique avec un règne de seulement cinq années ?

Un bain linguistique pour éviter la douche froide du début des cours

Afin de bien préparer mon semestre dans cette université germanophone, je m’étais inscrite à des cours d’allemand intensifs organisés par le centre de langues. Pendant trois semaines, et ce avant que mon semestre ne commence, trois heures de ma matinée étaient consacrées à apprendre sur l’Autriche à partir de textes et de vidéos. En plus de créer un lien entre les étudiants par la quotidienneté des séances, celles-ci m’ont réellement permise de m’immerger dans un bain « linguistique » d’allemand, chose que je n’aurais peut-être pas réussi à faire seule.  Mon vocabulaire s’est incroyablement enrichi et je me suis penchée avec curiosité sur la construction des mots. Prenons l’exemple du mot : « persuader », que nous pouvons traduire par « überreden ». Il est le résultat de deux autres mots, « über » et « reden », soit « trop » et « parler ». Ainsi, dans la mentalité allemande, persuader, autrement dit,  essayer de convaincre quelqu’un par le biais des émotions, ce serait parler de façon excessive!

L’enregistrement autrichien aux autorités, un test de passage

Le fait de m’être trouvée un mois avant le début des cours à Graz m’a également permise de m’adapter à la ville. Si l’Autriche partage avec la France l’amour pour l’art et la culture, elle a également cette même incompréhensible obsession pour l’administration. J’ai dû me rendre à la mairie, au service des enregistrements de l’UE afin de remplir le « Meldezettel ».  Mais quelle ne fut pas ma surprise d’apprendre que cette fiche d’enregistrement n’était valable que pour une durée de trois mois ! Il me fallait donc me rendre ensuite au service gouvernemental de Styrie afin d’y faire mon « Anmeldebescheinigung » (Certificat d’immatriculation) pour pouvoir résider en toute légalité sur le sol autrichien et ce pour la somme de 30 euros. En revanche, en ce qui concerne l’accueil des Erasmus, la communication a ici été parfaite.

Le Bureau des Relations Internationales, service très disponible, m’a ouvert ses portes plusieurs fois et chacune de mes questions a reçu une réponse précise et rassurante.

1001 cours…

L’université de Graz possède un choix assez incroyable de cours, c’est d’ailleurs une des raisons qui m’avait poussée à sélectionner cette dernière. Tout d’abord nous avons les VO ou Vorlesung. Il d’agit simplement de cours magistraux, dont l’entrée et la présence est, tout comme en France, non sujette à de strictes règles. Leur évaluation se déroule en fin de semestre. Certains d’entre eux peuvent demander des devoirs à rendre.
Viennent ensuite les Proseminar et Seminar. Tous deux s’avèrent des groupes sélectifs. Les Proseminar (PS), sont des cours sur des sujets spécialisés adressés à des débutants alors que les Seminar sont eux, au contraire, dispensés à des étudiants bien plus avertis sur le champ d’études traité. Une présence, une participation et un travail réguliers sont demandés. L’évaluation se fait à travers  le système de contrôles continus. Il en est de même pour les Kurse (KU) ou l’une des meilleures façons de travailler à mon humble avis, car l’effectif de chacun de ces cours se réduit à un maximum de vingt-quatre personnes, ce qui rend l’interaction avec les autres élèves comme avec le professeur, presque une obligation. En effet, il s’agit de progresser en échangeant, en comparant ses travaux et en se conseillant comme c’est le cas pour mon cours d’écriture créative.
Chaque cours dure environ une heure et demie et de nombreux professeurs, à travers la plate-forme « Moodle » de l’université, dépose Syllabus, mots-clés, textes à lire voire parfois même des résumés de leurs cours en ce qui concerne les cours magistraux. Les professeurs sont ici très à l’écoute des Erasmus. Ils adoptent une attitude aidante pour faire progresser à son niveau l’étudiant. En effet, si l’allemand lui est compliqué, il lui sera possible de faire ses travaux et ses lectures en anglais voire dans sa langue natale si le cours le propose. L’objectif est que l’étudiant en apprenne le plus possible avec les capacités qui sont les siennes. Ainsi, le travail reste équivalent mais bien plus cohérent dans son contenu. Cette démarche est tout à fait pertinente car cela permet aux professeurs d’évaluer un travail qui reflète la réalité des connaissances et de l’appropriation de celles-ci par l’élève.

Une valse qu’on ne peut qu’accepter

La vie en Autriche m’a ouvert ses bras et je n’ai pu que les serrer et me laisser entraîner. En tout premier lieu, c’est sa langue qui m’a accueillie. Mes connaissances en allemand se sont nettement améliorées. La vie universitaire Erasmus, c’est aussi beaucoup de rencontres. Certaines d’entre elles sont de véritables pépites. Au détour d’une bière dans un bar, au sein d’un cours en commun ou bien lors d’événements organisés par l’ESN (Erasmus Student Network), on peut trouver de formidables personnes avec une culture différente mais des centres d’intérêts et une curiosité similaires. Au sein de nos discussions, nous déambulons entre Hong Kong, Istanbul, Turku et Bratislava. C’est d’ailleurs à travers ces échanges que nous voyons les inégalités qui parfois nous séparent comme la liberté d’expression ou bien les capacités financières de pouvoir financer ses études.

Ce séjour d’études, dont je n’ai même pas encore achevé la moitié, ne m’a donné qu’une envie, découvrir encore davantage le continent européen !

Texte de Marie Lefebvre de Lattre 

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