Ronan Le Gleut a interpellé le gouvernement français lors des questions au Sénat pour proposer trois pistes d’améliorations en vue des prochaines élections consulaires. Le sénateur LR nous les présente dans cette interview exclusive.
Je propose qu’il y ait donc un maximum de bureaux de vote
Vous souhaitez qu’il y ait davantage de bureaux de vote mis à disposition des Français de l’étranger. Est-ce possible, selon vous, dans cette situation sanitaire ?
Je souhaitais avec mon intervention au Sénat évoquer plusieurs pistes afin d’améliorer le taux de participation des Français de l’étranger aux élections. L’une de ces pistes est le nombre de bureaux de vote. Il peut y avoir dans certains pays, comme ce fut le cas en France, des contraintes de mobilité au sein d’un même pays. Cela peut donc entraver la mobilité vers le bureau de vote. Je propose qu’il y ait donc un maximum de bureaux de vote. Dans ma question orale au gouvernement, j’ai pris l’exemple d’Al-Khobar, en Arabie Saoudite, où il y avait un bureau de vote hébergé par le consulat honoraire de France sur place. Lors des élections européennes, ce bureau était fermé. Voici un exemple concret de bureau de vote que l’on devrait réouvrir.
Donnons le maximum de possibilités aux électeurs, là où cela est possible.
Vous proposez également de permettre le vote par correspondance. Pensez-vous que le vote électronique ne soit pas une solution suffisante ?
Il y a deux types de votes par correspondance, le vote électronique et le vote papier. Je prône les deux. Le vote par correspondance papier a existé pour les Français de l’étranger et a été supprimé récemment. Or, il y a des pays pour qui la poste fonctionne à merveille. Donnons le maximum de possibilités aux électeurs, là où cela est possible.
Il faut également insister sur le vote par procuration. Pour établir une procuration, il est important d’avoir des tournées consulaires. Il faut que les consuls honoraires de nationalité française qui sont compétents pour établir des procurations, soient sensibilisés à ce besoin. Ne nous privons d’aucune possibilité de voter.
Vous souhaitez également que les Français de l’étranger puissent recevoir une carte électorale. Pourquoi cette volonté ?
C’est une idée nouvelle au Parlement, qui avait été évoquée à l’Assemblée des Français de l’étranger. Les Français qui vivent en métropole ou en Outre-mer ont tous une carte électorale. Les Français de l’étranger sont les seuls Français à ne pas en avoir. Je considère que cette carte démontre un attachement à la citoyenneté. Quand quelqu’un accède à la nationalité française, lors de la cérémonie d’accueil à la nationalité française, la carte d’électeur lui est remise dans un acte symbolique fort. Je considère que le lien que les Français de l’étranger ont avec la citoyenneté doit être symbolisé par cette carte d’électeur, entre autres éléments.
Si le coût financier fait peur au gouvernement, je propose qu’elle soit dématérialisée, soit via une application, soit par l’impression de la carte par l’électeur lui-même.
Il faut travailler à sensibiliser les Français de l’étranger aux élections consulaires
Au delà des questions de logistiques et de modalités du scrutin, pensez-vous que les Français de l’étranger ont suffisamment conscience de l’enjeu de ces prochaines élections consulaires ?
Il faut travailler à sensibiliser les Français de l’étranger aux élections consulaires, notamment par des campagnes de communication institutionnelles qui doivent passer par des médias qui s’adressent aux Français de l’étranger. Je pense que ces médias doivent être des plateformes utilisées par le gouvernement pour montrer l’importance que jouent les conseillers des Français de l’étranger.
Nous pourrions également imaginer la mise en place de panneaux électoraux virtuels, comme le suggèrent astucieusement Jacky Deromedi, Christophe Frassa et Jean-Yves Leconte dans leurs « 16 propositions pour garantir les élections consulaires en 2021 ». En plus du panneau physique présent au consulat, un site pourrait permettre de consulter la liste des candidats et de leur profession de foi.