Édition internationale
Radio les français dans le monde
--:--
--:--
  • 0
  • 0

Yan Chantrel : "La politique doit s’exercer de bas en haut et non l’inverse"

Yan Chantrel, candidat aux sénatorialesYan Chantrel, candidat aux sénatoriales
Écrit par Damien Bouhours
Publié le 12 juillet 2021, mis à jour le 26 septembre 2021

Yan Chantrel a été réélu conseiller des Français de l’étranger de la 4e circonscription du Canada, mais brigue aujourd’hui le poste de sénateur des Français établis hors de France. Dans cette interview exclusive, il évoque sa liste de rassemblement social, écologiste et solidaire et les enjeux de cette campagne très disputée.

 

 

Ces résultats sont le fruit d’un travail de terrain constant au service de la défense et de la conquête de nouveaux droits

 

Quel bilan tirez-vous des dernières élections consulaires ?

La gauche et l’écologie sont sorties renforcées des dernières élections consulaires. Celles-ci auront permis certaines percées remarquées et le maintien de nombreux sièges. Dans ma circonscription électorale, alors que 14 listes étaient en compétition, notre liste est arrivée largement en tête des suffrages permettant l’élection de nouveaux élus et délégués consulaires. Ces résultats sont le fruit d’un travail de terrain constant au service de la défense et de la conquête de nouveaux droits pour nos compatriotes établis hors de France.

 

Il est donc particulièrement important que les nouveaux sénateurs et sénatrices connaissent déjà les dossiers pour être immédiatement opérationnels

 

Pourquoi avez-vous souhaité vous présenter aux prochaines élections sénatoriales ?

Depuis ma réélection, j’ai échangé avec de nombreux élus et différents partenaires de gauche qui m’ont fait part de la nécessité de nous rassembler autour de candidates et candidats ancrés et résidant dans leurs circonscriptions depuis plusieurs années, dotés d’une forte expérience du terrain. D’ailleurs la situation de crise sanitaire, économique et sociale que nous vivons depuis un an et demi en raison de la pandémie COVID-19 a servi de miroir grossissant à cette nécessité d’expérience de terrain. Il est donc particulièrement important que les nouveaux sénateurs et sénatrices connaissent déjà les dossiers pour être immédiatement opérationnels. Cette nécessité n’a jamais été aussi impérative.  Avec un grand nombre d’élu.e.s, nous avons mené des actions ces dernières années, notamment à l’Assemblée des Français de l’étranger, afin de défendre nos compatriotes contre les reculs votés par le gouvernement actuel, que ce soit en termes de fiscalité, d’accès à la santé et en matière éducative. C’est tout naturellement que nous nous retrouvons pour poursuivre ces combats à l’occasion de l’élection sénatoriale.

 

D’ores et déjà nous réunissons des élu·es qui représentent l’ensemble des zones géographiques de notre circonscription monde

 

Qui souhaitez-vous réunir autour de votre liste de rassemblement social, écologiste et solidaire pour la sénatoriale ?

D’ores et déjà nous réunissons des élu·es qui représentent l’ensemble des zones géographiques de notre circonscription monde tout en représentant la diversité de la gauche et des écologistes. Ce sont des élu·es reconnu·es pour leurs actions mêlant expérience et renouvellement et représentant la diversité de la gauche et défendant ardemment l’union des partis de gauche.

Nous croyons également que la politique doit s’exercer de bas en haut et non l’inverse. Tout part du terrain, notre représentation politique doit être à l’image de la diversité des élu·es qui les représentent hors de France. Même si l’élection sénatoriale est réservée à un collège de grands électeurs, nous tenons à engager le dialogue avec tous les citoyens et à faire ainsi mieux connaître le travail de cette assemblée parlementaire, mal connue du grand public.

Nous tendons évidemment la main et échangeons avec d'autres partis et mouvements de la gauche et de l'écologie en vue de la constitution d'une véritable liste d'union, car nous sommes fermement convaincus de la nécessité et de l’importance d’une telle union. C’est d’ailleurs ce que bon nombre de nos compatriotes de gauche et de l’écologie nous signalent. Chaque personne engagée dans cette campagne est attachée à contribuer et à travailler à l’union avec l’ensemble de nos partenaires de gauche.

 

J’ai constamment défendu des avancées en termes de droits, d’éducation, de santé, de visas, d’emploi et de fiscalité

 

Qu’est-ce que votre expérience en tant que conseiller des Français de l’étranger apporte à votre candidature ?

Dans le cadre de mon mandat auprès de nos compatriotes, j’ai constamment défendu des avancées en termes de droits, d’éducation, de santé, de visas, d’emploi et de fiscalité. L’avantage est de connaître les problématiques pour avoir exercé ce mandat pendant 7 ans. J’en connais les prérogatives, les limites et surtout la nécessité d’avoir des relais forts au sénat pour être entendus et défendus au plus haut niveau.

Il est essentiel également, pour les avoir vécus et travaillés, de connaître les sujets de préoccupation de nos compatriotes, que ce soit en matière sociale, sanitaire, économique, éducative, ou culturelle.

Il est plus facile de représenter nos compatriotes hors de France lorsque nous vivons au quotidien les mêmes problématiques qu’eux.

 

Une possibilité offerte aux élu·es de désigner des représentants et représentantes à leur image tout en permettant un renouvellement de génération au Sénat

 

Vous avez évoqué le « parachutage et les candidatures hors sol », qui visez-vous par ces propos ?

En tant que Français·es établis hors de France, nous rejetons, encore plus massivement qu’en France, tout parachutage. Nous sommes pour la plupart riches de plusieurs cultures, nous vivons des défis et des problématiques bien particulières. Voter pour des personnes les ayant vécues, c’est la garantie qu’elles seront défendues.

Cette exigence d’avoir des personnes issues du terrain nous a d’ailleurs été rappelée par certains de nos électeurs pendant la campagne consulaire. Cette élection ne doit pas être considérée comme l’aboutissement ou la récompense d’une carrière mais comme une possibilité offerte aux élu·es de désigner des représentants et représentantes à leur image tout en permettant un renouvellement de génération au Sénat.

 

Nous nous posons en combattant et combattantes pour la défense et la conquête de nouveaux droits pour les Français de l’étranger

 

Si vous êtes élu, comment voyez-vous votre futur rôle de sénateur ?

Tout au long de la campagne sénatoriale, nous allons co-construire avec l’ensemble des partenaires et des élus un projet participatif qui reflète l’éventail des problématiques rencontrées par les Français établis hors de France et qui proposera des approches de solutions. Ce programme constituera le socle de ce que nous défendrons quotidiennement au parlement et vis-à-vis du gouvernement.

Nous souhaitons également porter plus haut les combats que nous avons déjà pu mener ces dernières années notamment en nous mobilisant contre les mesures iniques du gouvernement, relatives à l’interdiction d’entrée sur notre propre territoire, les reculs sociaux concernant la carte vitale pour les retraités, une fiscalité injuste et le manque de moyens alloués aux instances consulaires ainsi qu’aux institutions vouées à promouvoir le rayonnement culturel français à l’étranger.

Nous avons pu constater que nos droits, en tant que Français·es de l’étranger, sont fragiles et peuvent être remis en cause de manière brutale.

Nous nous posons en combattant et combattantes pour la défense et la conquête de nouveaux droits pour les Français de l’étranger.