En 2024, un tiers des Français entre 18 et 40 ans envisagent de s’expatrier et 29% affirment avoir déjà testé la vie à l’étranger, selon une étude Ipsos*. Preuve que l’expatriation n’est ni une expérience de niche, ni exceptionnelle. Mais pourquoi est-ce une aventure au cœur des projets de la population active française ? Enquête.
Un tiers des Français entre 18 et 40 ans sont déterminés à s’expatrier
Rien ne semble détourner 34% des Français de 18-40 ans de leur envie d’ailleurs, pas même les enfants : 37% des jeunes parents envisagent une expatriation dans les deux ans à venir. Pour ceux qui ont déjà tenté la vie à l’étranger (29% des répondants), celle-ci a un goût de “reviens-y” pour les deux tiers. Bref, l’expatriation attire toujours autant en 2024.
L’expatriation ? Une vie….
…d’aventures et de découvertes de nouveaux horizons avant tout ! Mais c’est aussi une vie d’opportunités (42%), de liberté (28%), et d’aisance financière (19%). C’est aussi - admettent les Français - une vie d’efforts pour s’intégrer (28%), de compromis avec la famille et le conjoint (25%), voire une vie instable dans un pays où tout peut être remis en question à tout moment (20%). Bonne nouvelle, l’expatriation a d’incroyable que, sur place, n’importe où dans le monde, une communauté française ou francophone existe ; L’expatriation, une vie déracinée où de nouvelles racines pousseront ?
L’herbe serait-elle plus verte qu’en France ?
Le podium des raisons pour s’expatrier ? La recherche d’une meilleure qualité de vie pour 46% des répondants, la découverte d’une nouvelle culture pour 32% et une meilleure rémunération pour 27% d’entre eux. Se cachent derrière ces (bonnes) raisons un sentiment que l’herbe est plus verte ailleurs, puisque 22% admettent rechercher plus de liberté qu’en France (impôts, administration…), 21% de nouvelles opportunités professionnelles, et 20% avouent fuir un certain sentiment d’insécurité en France. Oups…
Les Français sortent de la zone de confort, non sans peur…
Ils se projettent à l’étranger d’ici deux ans mais n’en oublient pas qu’un départ n’est pas si évident que cela : 36% avouent avoir peur que leurs proches leur manquent trop. Car oui, la distance avec vos proches n’est pas que géographique. D’autres obstacles s’ajoutent à l’équation comme la barrière de la langue pour 32% ou l’administration et les besoins financiers pour un quart des répondants. Sans parler de la peur de ne pas trouver de travail ou de s'intégrer sur place… Pas la tête dans les nuages, plutôt les pieds sur terre.
Ces Français qui s’expatrient, ces héros !
Par son caractère exceptionnel, l’expatriation demande un certain courage, une capacité d’adaptation et une grande ouverture d’esprit. Beaucoup de spécialistes le disent : tout le monde n’est pas capable de quitter son pays d’origine, temporairement ou non. En 2024, l’expatrié est avant tout perçu par les Français comme un individu courageux (47%), ouvert et curieux (43%), qui a su saisir sa chance (42%) et forcé son destin (23%). Si en plus il/elle participe au rayonnement international de la France … jackpot !
Ces Français qui s’expatrient, ces fuyards ?
Seulement 19% des répondants voient les expatriés comme “des gens favorisés économiquement et socialement” et 10% comme “des gens éloignés de la réalité de la France”. Ces images d'expatriation “instagram”, d’influenceur ou d’exil fiscal sont parfois mises en exergue sur les réseaux sociaux ou dans les débats parlementaires. “La grande majorité des Français perçoivent la part de courage et de prise de risque qu’implique une expatriation. Ils considèrent que ceux qui la réussissent ont dû parfois renoncer à un certain confort. Cela reflète bien la situation des expatriés telle que nous la connaissons, à travers les témoignages de nos 1,5 M de visiteurs uniques mensuels” commente Hervé Heyraud, président et fondateur de lepetitjournal.com.
Va-t-on toujours considérer les Français de l’étranger comme des exilés fiscaux ?
Le continent américain et l’Océanie font les yeux doux
Le Canada est le premier pays cité lorsque l’on demande aux Français où ils aimeraient s’expatrier (51%). Son voisin, les Etats-Unis, suit de près (35%) et l’Australie est le choix de 23% des répondants. “Ces résultats montrent une volonté d’expatriation lointaine, mais en priorité vers des pays de culture occidentale” souligne Hervé Heyraud. L’Amérique du Sud et l’Europe attirent respectivement 28% et 24% des regards des futurs expatriés. Au 1er janvier 2024, la Suisse, les Etats-Unis, le Royaume-Uni, la Belgique et le Canada sont les 5 pays au plus grand nombre de Français inscrits au registre consulaire. A eux seuls, ils représentent 40,5 % de la communauté française résidant à l’étranger et inscrite.
Quitte à changer de pays, autant y rester un peu
Selon le sondage Ipsos, 29% des Français qui pensent à s’expatrier n’ont pas de visibilité sur la durée de leur expérience et 26% souhaiteraient partir de 2 à 5 ans. Difficile souvent d’avoir les idées claires tant qu’on est pas sur place… Dans les faits, selon le ministère de l’Europe et des Affaires étrangères, la communauté française à l’étranger est installée de façon durable : sur la base des Français au registre consulaire, plus de 79% sont inscrits depuis plus de 5 ans dans la même circonscription.
Prendre un expatrié par la main…
Il n’y a aucun tabou à se faire aider dans un tel projet de vie. D’ailleurs, les répondants recherchent en priorité des informations pour trouver un emploi (44%) et un logement (40%). Vient ensuite des questions administratives et fiscales (35%), la recherche d’informations sur la prise en charge sanitaire et les assurances maladie (27%), la communauté française sur place (14%) et les écoles (12%).
L’impatriation en toile de fond du projet d’expatriation
Qui dit départ, dit un jour… retour. Selon le sondage Ipsos, les Français ne l’oublient pas dans un projet concret d’expatriation : 11% craignent que la scolarité des enfants pâtisse d’un départ à l’étranger et 7% craignent de ne pas réussir à se réacclimater à la France à leur retour. 16% d’entre eux ont même peur que la France leur manque trop… Ces interrogations sont très saines et les experts soulignent régulièrement qu’un projet d’expatriation se pense dans sa globalité. “Un retour n’est pas qu’un déménagement et des obligations administratives à gérer. C’est un déracinement de son pays d’accueil, suivi d’un enracinement dans son pays d’origine” souligne Hervé Heyraud. “Des outils existent pour accompagner le retour, comme la Maison de l’Expatriation.”
10 raisons de venir à la Maison de l’expatriation !
*Sondage Ipsos réalisé du 17 au 19 avril 2024 auprès d’un échantillon de 1000 personnes de 18 à 40 ans, représentatives de la population française. Cet échantillon a été constitué selon la méthode des quotas, au regard des critères de sexe, d'âge, de région et de CSP. Il se compose de 94% Français mais interroge aussi 2% d’étrangers et 4% de bi-nationaux.