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10 visages qui ont marqué les Jeux Olympiques, Paralympiques et l’Histoire

L’Olympisme est aussi une histoire d’individus et de gestes. Un poing levé, un bras d’honneur, la main tendue entre des athlètes de pays ennemis, la lutte du genre du sport, la contestation d’un conflit… Qui sont ces champions qui ont particulièrement marqué les JO…et l’Histoire du monde ?

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Écrit par Capucine Canonne
Publié le 4 août 2024, mis à jour le 5 août 2024

 

Suzanne Lenglen

 

Suzanne Lenglen, icône française des Jeux d’Anvers en 1920

En 1920, les Jeux Olympiques sont organisés à Anvers, en Belgique. Symbolisés comme les “Jeux de la Paix” après la Première guerre Mondiale, le drapeau olympique y est hissé pour la première fois, avec cinq anneaux entrelacés sur un fond blanc. Une jeune française de 21 ans participe aux Jeux : Suzanne Lenglen. Déjà deux fois gagnante du tournoi de Wimbledon, la joueuse de tennis décroche trois médailles dont deux en or. Sa popularité, sa détermination et son style la transforment en une icône internationale et inspirante. Habillée par le couturier Jean Patou, elle bouscule les codes vestimentaires avec des jupes plissées plus courtes que les concurrentes. 

 

 

 

Johnny Weissmuler, une destinée hors du commun

 

Johnny Weissmuller, le champion sans papiers des Jeux 1924 

Né en Roumanie, émigré aux Etats-Unis, Johnny Weissmuller décide d’emprunter les papiers en règle de son frère pour participer aux Jeux Olympiques de Paris en 1924. Des jeux impressionnants, puisque 600.000 spectateurs sont attendus dans les tribunes ainsi qu’une large couverture médiatique, notamment à la radio. Johnny remporte 4 médailles dont 3 en or notamment sur le 100 mètres nage libre. Il obtient dans la foulée la nationalité américaine et entame une carrière à Hollywood. Il incarne Tarzan dans une douzaine de films et devient une star mondiale du grand écran ! 

 

 

Tous les regards sont tournés vers le sprinteur africain-américain et petit-fils d’esclave, Jesse Owens. Ses quatre victoires discrédite la prétendue supériorité des aryens blancs. 

 

 

 

Jesse Owens, qui défia l'allemagne nazie

 

Jesse Owens, le sprinteur qui défia l’Allemagne hitlérienne aux Jeux 1936 

Organisés 3 ans après l’accession au pouvoir d’Adolf Hitler, les JO de Berlin de 1936 représentent la plus grande rencontre sportive jamais tenue : nouveau stade olympique, cérémonies grandioses, dépenses colossales…Le tout sur fond d’idéologie raciale nazie, où les athlètes juifs allemands sont exclus de la compétition. Tous les regards sont tournés vers le sprinteur africain-américain et petit-fils d’esclave, Jesse Owens. Ses quatre victoires (100 mètres saut en longueur, 200 mètres et relais 4x100 mètres) discrédite la prétendue supériorité des aryens blancs. 

 

 

Juif algérien déchu de la nationalité française par Vichy, il est déporté avec sa femme et sa fille à Auschwitz.

 

 

 

Alfred Nakache survit aux camps et redevient champion

 

Alfred Nakache, déporté et champion de natation en 1948 

En 1943, la vie d’Alfred Nakache, alors champion de France de natation aux JO de Berlin bascule : Il est arrêté par la Gestapo. Juif algérien déchu de la nationalité française par Vichy, il est déporté avec sa femme et sa fille à Auschwitz. Seul rescapé de sa famille, il revient en France en 1945. Avec un acharnement et une détermination sans pareille, il retrouve son niveau de champion et est sélectionné aux JO de Londres en 1948 en 200 mètres brasse et en water-polo. La revanche de sa vie. 

 

 

 

Le porteur de flamme symbolique

 

Yoshinori Sakai, le symbolique porteur de flamme en 1964 

Les Jeux Olympiques de Tokyo en 1964 sont les premiers à être organisés en Asie. Pays vaincu lors de la Seconde Guerre Mondiale, le Japon profite de l’occasion pour prouver sa puissance internationale et sa place parmi les leaders du monde. A ces Jeux d’ailleurs, le Japon se hisse au troisième rang du tableau de médailles, notamment grâce au Judo, sport emblématique de la culture nippone. Le choix du dernier porteur de la flamme est particulièrement symbolique. Il s’agit de Yoshinori Sakai, un athlète né le 6 août 1945, jour du bombardement atomique à Hiroshima par les Etats-Unis. Yoshinori brandit alors cette flamme, 19 ans plus tard, et incarne la paix retrouvée. 

 

 

Sur le podium du 200 mètres, Tommie Smith et John Carlos décident de lever le poing, en référence au Black Panther Party qui lutte contre l’égalité raciale.

 

 

 

les champions contre l'apartheid

 

Tommie Smith et John Carlos brandissent le poing en 1968

En 1968, les JO sont organisés à Mexico, une nation vue comme “émergente” mais néanmoins sous la coupe d’un régime répressif. A cette même époque, aux Etats-Unis, la ségrégation raciale a pris officiellement fin mais des discriminations envers les Afro-américains persistent. Sur le podium du 200 mètres, Tommie Smith et John Carlos décident de lever le poing, en référence au Black Panther Party qui lutte contre l’égalité raciale. Une image très forte qui restera dans l’Histoire. Ils sont alors suspendus et expulsés des Jeux. l’Australien Peter Norman, à la 2nde marche du même podium arbore, quant à lui, un badge “Olympic Project for Human Rights” ce qui ne plaît pas non plus à son pays qui l'écarte des compétitions suivantes… 

 

 

 

le bras d'honneur le plus célèbre des JO

 

Le bras d’honneur de Wladyslaw Kozakiewicz à Moscou en 1980 

Plus qu’un visage, un geste. A Moscou, en 1980 ont lieu les Jeux Olympiques, boycotté par les Etats-Unis pour dénoncer le non-respect en URSS des droits humains. En saut à la perche, le polonais Wladyslaw Kozakiewicz bat le record du monde face au Sovietique Konstantin Volkov. Au public hostile, le champion fait un bras d’honneur qui fera le tour du monde. L’URSS demande au CIO de retirer la médaille du Polonais, élu sportif de l’année dans son pays. L’insulte symbolise encore aujourd’hui la contestation autour du bloc de l’Est. 

 

 

Son geste le plus marquant reste son tour d’honneur après sa victoire sur le 400 mètres où elle brandit à la fois le drapeau australien et le drapeau aborigène. 

 

 

 

Cathy Freeman

 

Cathy Freeman, tour d’honneur pour une Australie réconciliée en 2000

Les Jeux de Sydney de 2000 permettent à l’Australie de montrer au monde entier la réconciliation engagée avec les populations natives, les aborigènes. L’occasion de mettre en lumière la lutte pour les droits autochtones partout ailleurs. Cathy Freeman, athlète aborigène originaire de l’Etat du Queensland, dont la grand-mère avait été arrachée à sa famille pour être élevée par des blancs, allume la flamme. Mais son geste le plus marquant reste son tour d’honneur après sa victoire sur le 400 mètres où elle brandit à la fois le drapeau australien et le drapeau aborigène. 

 

 

 

Usain bolt

 

Usain Bolt, coureur hors normes qui a marqué les JO 2008 

Il marque l’Histoire par ses performances hors normes. Après un record du monde, le Jamaïcain Usain Bolt est l’un des favoris des Jeux de Pékin en 2008. Pour sa première finale, il établit un nouveau record du monde du 100 mètres. Très à l’aise, relâchant même l’effort dans les derniers mètres, il réitère un record en s’imposant au 200 mètres et gagne la médaille d’or en relais 4x100 mètres. Le bilan sportif des JO de Pékin est aussi en faveur du pays hôte puisque la Chine termine en tête. Une vraie démonstration de force face au monde. 

 

 

L’équipe olympique des réfugiés de retour pour les Jeux olympiques de Paris 2024

 

 

l'équipe des JO à Rio en 2016

 

Le visage de l’équipe des réfugiés des Jeux de Rio en 2016 

Les droits humains prennent à chaque compétition un peu plus de place. En 2016, les JO sont organisés à Rio de Janeiro. Le mouvement olympique décide de créer une équipe d’athlètes sous l’égide du drapeau olympique. Parmi les 10 champions, deux nageurs syriens, deux judokas de la République démocratique du Congo, un marathonien éthiopien et cinq coureurs de demi-fond du Soudan du Sud. Un hommage aux réfugiés du monde entier qui échappent aux conflits ou à la persécution. Sont ainsi soulignés la résilience et le talent de  Rami Anis, Yolande Mabika, Paulo Amotun Lokoro, Yusra Mardini, Yiech Pur Biel, Rose Nathike Lokonyen, Popole Misenga, Yonas Kinde, Anjelina Nadai Lohalith, James Nyang Chiengjiek. En 2024, 36 athlètes font partie de l’équipe des réfugiés. 

 

 

 

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