Le pays hôte de l’Exposition Universelle 2030 sera connu le 28 novembre 2023. En lice, la République de Corée (Busan), l’Italie (Rome), et l’Arabie Saoudite (Riyad). Trois beaux projets, non sans impact environnemental…Qui a la plus grande empreinte carbone ? Qui a les meilleurs engagements environnementaux ?
En attendant le verdict le 28 novembre prochain au cours de la 173e Assemblée Générale de l’Organisation, une plateforme leader mondial de la comptabilité et gestion carbone des entreprises nommée Greenly s’est lancée dans une étude comparative du bilan environnemental des trois villes candidates. Trois postes principaux ont été étudiés, en se basant sur la communication des candidats : la construction, la consommation énergétique et le transport des visiteurs attendus. Certains domaines excellent, d’autres interrogent quant à la faisabilité et les promesses tenues d’ici 2030.
La Corée du Sud met le paquet à Paris pour sa candidature à l’Exposition Universelle
Il y a des critères de réemploi et de durabilité des projets d’infrastructures mais l’impact carbone semble exclu des candidatures.
L’Exposition universelle va-t-elle dans le sens de l’environnement ?
La “data story” de Greenly essaye de mettre le curseur de bilan carbone d’un événement tel que l’Exposition Universelle, qui a lieu tous les 5 ans, se posant, au passage, la question de l’ampleur d’un tel événement. “ Est-ce que cela va dans le sens des Accords de Paris ?” Autre interrogation à la genèse de l’étude comparative réalisée, l’impact environnemental quasi absent des critères de sélection du Bureau International des Expositions (BIE) : “ Il y a des critères de réemploi et de durabilité des projets d’infrastructures mais l’impact carbone semble exclu des candidatures. C’est pourquoi, avec nos équipes de chercheurs et experts climat, nous avons voulu creuser” explique Laetitia Carle, Directrice générale de Greenly France.
Greenly souligne un point de vigilance sur les engagements pris par les trois villes : “Il est très important de voir ce qu’il va se passer en réalité” insiste Laetitia Carle. “Il y a des promesses, seront-elles tenues ? L’Italie, par exemple, s’engage à développer un parc photovoltaïque, ce qui serait excellent - et certainement rentable - pour la consommation énergétique italienne même après 2030”.
Busan serait la grande gagnante de l’empreinte carbone mais…
Au global, selon les annonces et les prévisions de chaque candidat, la ville de Busan est la gagnante de l’empreinte carbone avec une estimation de 6.772.177 tCO2e. En seconde position et presque avec le double de l’estimation de Busan, se place Rome avec 12.916.923 tCO2e. Riyad ferme la marche avec 14.686.139 tCO2e. Mais le podium n’est pas si simple. Dans le détail, Busan prévoit la construction de 238 pavillons d’exposition contre 225 pour Riyad et 203 pour Rome. Avec une base ADEME d’empreinte carbone, en prenant en compte la superficie des pays et des projets, la ville coréenne est la mauvaise élève. En revanche, au regard du transport et du voyage des visiteurs, Busan s’en sort bien mieux : “La Corée du Sud prévoit 31 millions de visiteurs nationaux et 2 millions de visiteurs internationaux, lorsque Rome attend 10 millions de visiteurs internationaux. Avec des hypothèses de voyage en train, en voiture et en avion, Busan émet deux fois moins.” explique Laetitia Carle.
La plateforme Greenly n’a pas soumis ses résultats aux comités des villes candidates mais ne s’empêche pas de suivre de près la ville élue. “Nous avons la capacité de conseiller la ville choisie ou le BIE pour réduire l’émission carbone, changer les comportements, et recommander des plans d’actions.”
Finalement, pour l’Exposition Universelle 2030, la ville gagnante du bilan carbone sera celle qui tiendra ses engagements…