Conférence de presse, rencontre de ministres, animations sur les quais de seine, communications jusque sur les transports parisiens… La Corée du Sud est en pleine opération de séduction à Paris pour que Busan devienne la ville organisatrice de l’Exposition Universelle en 2030.
Trois projets sont considérés par l’Assemblée Générale pour l’élection du pays hôte de l’Exposition Universelle 2030 : la République de Corée (Busan), l’Italie (Rome) et l’Arabie Saoudite (Riyad). L’élection est prévue pour le 28 novembre 2023 Lundi 9 octobre, la première candidate citée a convié la presse sur une péniche quai Gustave - autrement dit en face de la Tour Eiffel - pour présenter en grandes pompes à quel point Busan serait le meilleur choix pour cet évènement. Reportage.
Busan veut avoir un « impact sur le monde »
Sous un soleil radieux, nous arrivons sur les quais de seine à Paris. Très vite, un slogan saute aux yeux « Busan is ready » De grandes structures gonflables en forme d’ours se dressent devant nous « Bonjour » « Busan ». Deux mascottes - un poussin semble-t-il et un poisson jaune - nous font signe d’approcher. Et pour cause, derrière elles se trouve un engin volant, à l’arrêt « il a fait le voyage depuis la Corée du sud » nous assure-t-on. « Mais pas (encore) en volant ». Intrigant, nous reviendrons jeter un oeil après la conférence de presse.
Direction la péniche, pour écouter ce que les représentants du comité candidature souhaitent nous présenter. Le Premier ministre coréen est présent, ainsi que le maire de Busan, Park Heong-Joon, face à une vingtaine de journalistes.
« Nous souhaitons que l’Exposition à Busan soit aussi, voire plus, impactante que les expositions universelles dans le passé »
Dans un anglais parfait, les représentants parlent d’une « candidature qui regarde vers le futur » et que, par sa puissance culturelle, sa résilience, son hub d’affaires mondial, sa culture K-pop influente, mais aussi par sa tradition d’organisation d’évènements emblématiques, Busan a de grandes qualités pour être choisie. Une vidéo d’images magnifiques du pays et de la ville le prouve. « Nous souhaitons que l’Exposition à Busan soit aussi, voire plus, impactante que les expositions universelles dans le passé » explique l’un des représentants du comité, mettant en avant l’Exposition Universelle de Paris en 1900. « Désormais, c’est au tour de Busan d’avoir un impact sur le monde ». Puis, Han-Duck-Soo rappelle les éléments phares : Busan est la seconde grande ville de Corée du Sud après Séoul. Nous voyons grand et pouvons inviter le monde entier au cœur de la ville, dans le respect de l’environnement. ». Selon le communiqué de presse, 34,8 millions de visiteurs seraient attendus.
« Transformer notre monde, Naviguer vers un avenir meilleur »
Le thème choisi est « Transformer notre monde, naviguer vers un avenir meilleur ». Tout un symbole pour un pays qui s’est considérablement transformé ces dernières décennies pour devenir une des plus grandes puissances économiques au monde. Insistant sur le fait de devenir un « pivot mondial », la ville de Busan mise sur une plateforme innovante nommée « K-Wave », rappelant ainsi les vagues du logo de candidature mais aussi la célèbre culture « K » que l’on retrouve dans la musique (K-pop) ou encore la gastronomie (K-food). En quoi consiste cette plateforme numérique qui va donc faire « naviguer vers un avenir meilleur ? » Réponse en images pendant la conférence de presse :
L’outil se veut un espace de discussions jusqu’à 2030 mais surtout un projet de coopération mondiale qui vise à trouver des solutions aux enjeux actuels comme l’eau, l’alimentation, l’énergie, le dérèglement climatique, la santé etc… L’utilisateur clique sur le drapeau d’un pays, et se retrouve face à de multiples témoignages vidéos qui racontent une problématique, une solution ou une idée. De quoi alimenter la réflexion commune et « entretenir les échanges concrets entre 128 nations du monde ».
5,7 milliards de dollars alloués pour l’exposition universelle 2030
Direction l’engin volant devant la péniche. Casque vissé sur la tête et nous nous envolons l’espace de 5 minutes à Busan en réalité virtuelle. Nous découvrons les projets de construction, l’accès par l’eau, l’air ou la terre de Busan, les dispositifs environnementaux prévus, les activités, mais surtout… la construction d’une ville flottante « soutenue par les Nations Unies » qui pourrait accueillir 12.000 personnes. Son but, « participer à la préservation de l’environnement et au maintien d’un futur durable ». L’expérience donne un peu le tournis au vu de l’investissement annoncé : 5,7 milliards de dollars de budget alloué mais surtout 520 millions de dollars pour soutenir les pays en voie de développement. Un chiffre plus élevé que les deux concurrents, un argument que le comité n’hésite pas à mettre en avant lors de la conférence de presse.
Le Premier ministre coréen a rencontré dans la soirée le ministre Olivier Becht à l’hôtel de Matignon
A Paris, les évènements se succèdent puisque un concert de K-pop est organisé le 15 octobre à Paris La Défense Arena. Le Premier ministre Han-Duck-Soo, lui, a enchaîné lundi 9 octobre avec la présentation d’un symposium au Pavillon Gabriel (congrès de spécialistes scientifiques) puis rencontré dans la soirée le ministre Olivier Becht à l’hôtel de Matignon. En rentrant à la rédaction, nous avons croisé un VTC estampillé « World Expo 2030 Busan, Korea ».
La Corée du Sud met décidément le paquet pour « transformer notre monde ». Convaincra-t-elle le Bureau International des Expositions (BIE) ? Réponse le 28 novembre 2023, mais il est certain que « Busan is ready »…