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Classement Shanghai des Universités : la France à la traîne ?

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Écrit par Selma Djebbar
Publié le 21 août 2019, mis à jour le 21 août 2019

La dernière édition du Classement Shanghai des Universités a été publié. Sans surprise, les universités anglo saxonnes culminent au top de ce classement, laissant les Universités européennes loin derrière. Décryptage. 

Comme chaque année, le Classement Shanghai offre un diaporama des meilleures universités du monde. Il n'est plus étonnant d'y rencontrer aux premières places surtout des universités anglo-saxonnes, cette année le top 3 est exclusivement dominé par les universités américaines et britanniques. A la première place, on retrouve Harvard, suivie de Stanford et de Cambridge. 

Il faudra descendre à la 19e place pour trouver un établissement d'Europe continentale, il s'agit de l’École Polytechnique Fédérale de Zurich, suivie de l'Université de Copenhague à la 26e place.Trois établissements français font tout de même partie du Top 100. Paris-Sud décroche la 37e place, Sorbonne Université (36e en 2018) glisse à la 44e place, l’École normale supérieure (ENS) de Paris conserve la 79e position.

 

A quel point faut-il prendre ce classement en considération ? 

Si ce classement a pris une place considérable dans le débat public français, des voix viennent nuancer les résultats, à l'instar de Hugo Harari-Kermadec, maître de Conférence à l'ENS (École Normale Supérieure) et auteur du livre Ce qu'a fait Shanghai à notre Université. Il considère que ce classement n'est pas fait pour mesurer la qualité des universités françaises mais plutôt pour renforcer la polarisation entre les différents établissements, d'un côté des « universités-licence » sans réels pôles de recherche et de l'autre quelques très grandes universités de recherche fusionnées avec les Grandes Écoles.

Classement Shanghai France Etudiants

 

Paris - Saclay : au coeur du repositionnement stratégique de la France

Les Universités à la population étudiante la plus aisée sont les mieux classées au Shanghai, ce qui a pour conséquence d'accentuer une tendance déjà présente : la polarisation sociale des universités. L'adaptation du système français à Shanghai dans une logique de concurrence et de rationalisation économique se fait donc au détriment du service public et des missions académiques.

Dans la logique d'attirer plus d'étudiants chinois, le gouvernement actuel a d'ores et déjà procédé à des réformes, notamment doubler les frais de scolarité et angliciser les programmes universitaires au fur et à mesure, afin de rendre la destination France plus attrayante pour les étudiants asiatiques, plus enclins à dépenser des fortunes pour leur éducation.

Le projet Paris – Saclay, qui verra le jour en 2020, est probablement le plus emblématique du repositionnement stratégique de l'enseignement supérieur français. Ce conglomérat de 3 universités (Paris - Sud, Évry Val-d'Essonne et Versailles - Saint-Quentin-en-Yvelines) et de 4 Grandes Ecoles (CentraleSupélec, l'ENS Paris-Saclay, AgroParisTech, et l'Institut d'optique graduate school) est financé à hauteur d'un milliard d'euros. Les étudiants y sont presque tous sélectionnés, et le campus se veut focalisé uniquement sur les Master et les doctorats avec beaucoup plus de recherche que les universités françaises traditionnelles. 

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