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1 an à Chiang Mai: Retour sur nos rencontres avec les expats anciens et nouveaux

Couple-Masselis-ThailandeCouple-Masselis-Thailande
Catherine VANESSE - Lyse Kong et Damien Masselis, un jeune couple de Français a tout quitté en France pour lancer un projet de permaculture à Paï
Écrit par Catherine Vanesse
Publié le 12 septembre 2021, mis à jour le 12 novembre 2021

Voilà 1 an que Lepetitjournal.com a ouvert un bureau à Chiang Mai ! Une année riche en rencontres avec des dizaines d’interviews d’expatriés qui donnent un bon aperçu de la communauté étrangère. 

Qu’ils soient expatriés, résidents ou voyageurs au long court, de nombreux étrangers sont installés à Chiang Mai. Selon les estimations, Chiang Mai abriterait entre 30 et 40.000 expatriés toutes nationalités confondues. Parmi eux, l’ambassade de France en Thaïlande compte 765 Français résidents à Chiang Mai inscrits sur ses registres. 

Selon le consul honoraire de France, Thomas Baude, cette communauté pose "très peu de problèmes". Après un début de carrière à l’Alliance française de Bangkok en tant que professeur de français, Thomas Baude est venu s’installer à Chiang Mai à la fin des années 1980, une ville qu’il affectionne beaucoup, en particulier pour la gentillesse et l’amabilité de la population locale. Il y a pris la fonction de directeur de l’Alliance française, qu'il a occupée jusqu'à l'an dernier. Aussi, depuis 1995, il est consul honoraire.

Thomas Baude
Le consul honoraire de France à Chiang Mai, Thomas Baude est une figure bien connue de la communauté. Photo Catherine Vanesse

L'art de vivre des gens de Chiang Mai fait partie des raisons qui ont poussé nombres d'expats francophones à quitter Bangkok.

D’autres ont préféré remonter encore un peu plus dans le nord. Installé depuis 30 ans en Thaïlande où il a résidé à Pattaya, Buriram, Phayao, Jean-Baptiste Fournier vit désormais dans la petite bourgade de Pai.

 

Chiang Mai, ville culturelle

Un de nos précédents articles rétrospectifs pointait la richesse culturelle et créative de Chiang Mai, une caractéristique que la Rose du Nord doit bien entendu à ses habitants et à laquelle de nombreux expatriés apportent leur pierre.

En construisant le musée d’art contemporain MAIIAM dans le district de San Kamphaeng, à l’est de Chiang Mai, la famille Bunnag-Beurdeley a largement contribué à placer Chiang Mai sur la liste des villes où l’art contemporain tient une place de choix. Lepetitjournal.com a rencontré Jean-Michel Beurdeley pour revenir sur l’origine de ce musée privé et parler de l’évolution de l’art contemporain en Thaïlande. 

Jean-Michel Beurdeley
Le MAIIAM est considéré comme l'un des meilleurs musées d'art contemporain en Asie du Sud-Est. Photo Catherine Vanesse

Dans le district de Doi Saket, à l’est de Chiang Mai, un couple de français, Alain Lalisse et Bernard Le Du a lui aussi choisi de partager sa collection d’art privée avec le public en ouvrant le ABK Museum, une sorte de cabinet de curiosité où les oeuvres d’artistes français côtoient celles de Thaïlandais. 

Curatrice et artiste, Myrtille Tibayrenc a fondé la galerie d’art Toot Yung en 2010 à Bangkok avant de s’installer à Mae Rim, au nord de Chiang Mai en 2018. Si la galerie Toot Yung est malheureusement fermée depuis février 2021, Myrtille continue de se consacrer à sa carrière d’artiste et envisage de continuer à organiser des événements artistiques ponctuels. 

Egalement curateur, mais aussi historien, professeur d’histoire de l’art à l’Université de Chiang Mai, conseiller culturel de l’Alliance française et auteur, Sébastien Tayac est un homme multicasquettes dans le secteur culturel à Chiang Mai. 

Louis Gabaude
Louis Gabaude a dirigé l’École française d’Extrême-Orient de Chiang Mai de 1995 à 2005. Photo Catherine Vanesse

Spécialiste du bouddhisme theravada d’Asie du Sud-Est, Louis Gabaude vit depuis 50 ans en Thaïlande, et plus précisément à Chiang Mai. Érudit, chercheur, passionné, Louis Gabaude est surtout un passeur d’histoire et n’hésite pas à dire que “nous vivons sur une arnaque intellectuelle depuis le 19ème siècle” . Une interview à lire ou relire! 

 

Chiang Mai, ville gourmande

Malgré la crise économique liée à l’épidémie du coronavirus, plusieurs Français ont profité de cette période pour se lancer dans de nouvelles activités. Nithaphon Boriboun, Française d'origine laotienne a ouvert Wishbeer, un bar du quartier Nimman en décembre 2020, tandis que Benjamin Ropert s’est lancé dans la gastronomie avec A la Maison et Thierry Settimo a ouvert sa propre boucherie après son licenciement de chez Big C. 

Ces reportages ont permis aussi de réaliser à quel point la scène culinaire de Chiang Mai était riche et que les Français ne manquaient pas de choix pour déguster un bon plat ou une bonne baguette. C’est ainsi que l'on compte pas moins de cinq boulangeries françaises à Chiang Mai . 

Brice Renaud
En proposant une belle gamme, Brice Renaud essaye d'élever la qualité du fromage en Thaïlande. Photo Catherine Vanesse

Pour agrémenter un bon morceau de pain, rien de tel que du fromage de qualité. Depuis Chiang Mai, Brice Renaud s’est lancé dans la production locale de fromages selon le savoir-faire français avec pour objectif d’en élever la qualité et d’élargir la gamme existante. 

De son côté, l’ancien chef étoilé, James Douglas Noble a décidé de remettre l’agrotourisme au goût du jour. Son projet Ori9ins est à la fois une ferme qui fournit de nombreux restaurants en Thaïlande en légumes et fruits organiques mais aussi une attraction touristique avec un labyrinthe géant dans un champ de maïs. 

Angelique Labrune et Olivier Rymer
Professionnels du tourisme installés à Chiang Mai, Angélique Labrune et Olivier Rymer ont réduit l'activité le temps de la crise du Covid et concentrent leurs effort sur la reprise. Photo Catherine Vanesse

Chiang Mai, plus largement le Nord de la Thaïlande, abrite d'ailleurs aussi de nombreux adeptes de la permaculture comme les Masselis, famille française qui a tout quitté pour s’installer à Paï avec ses enfants, ou encore Xavier Bruzeaud-Grille qui nous racontait en novembre 2020 comment il avait réussi, en tant qu’étranger, à se faire prescrire du cannabis médical en Thaïlande, encore très réglementé.

Enfin, si la crise touche de nombreux secteurs d’activités et entrepreneurs, la période doit aussi être envisagée comme un puits d'pportunités. Comme l’explique Martin Venzky-Stalling, consultant en technologies et innovations pour le Parc scientifique et technologique de l'université de Chiang Mai, il ne faut pas gaspiller une bonne crise.

Un état d’esprit qui permet à Angélique Labrune et Olivier Rymer, professionnels du voyage en Asie du Sud-est installés à Chiang Mai, de garder le moral et se maintenir en activité en attendant le retour des touristes.

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