Le Cambodge et la Thaïlande renforcent leur engagement à éviter toute provocation militaire à la frontière et à faire respecter un cessez-le-feu avec l’appui d’observateurs régionaux.


Engagement mutuel à la désescalade
Réunis le 7 août en Malaisie dans le cadre d’une session extraordinaire du Comité général frontalier (GBC), les deux pays ont réaffirmé leur volonté d’éviter toute provocation.
« Les deux parties doivent s’abstenir de toute attaque non provoquée contre les positions ou troupes adverses. Cet accord ne doit en aucun cas être violé », précise la déclaration conjointe. Aucun déplacement de troupes ni patrouille vers les lignes opposées ne sera autorisé.
Le texte interdit également tout renforcement militaire à la frontière, jugeant que cela « ne ferait qu’aggraver les tensions et compromettre les efforts de résolution à long terme ».
Surveillance aérienne et constructions militaires interdites
Le cessez-le-feu impose des restrictions strictes : aucune violation de l’espace aérien, aucune activité militaire transfrontalière, ni construction ou amélioration d’infrastructures militaires au-delà de la ligne de démarcation.
Traitement des prisonniers et respect du droit international
Les deux pays se sont engagés à respecter le droit humanitaire international concernant les soldats capturés : « Les prisonniers doivent bénéficier d’un hébergement, de soins médicaux, de nourriture et de protection ». Leur libération est prévue dès la fin des hostilités, conformément à l’article 118 de la troisième Convention de Genève de 1949 et à la règle 128(A) du droit international humanitaire coutumier.
Le Premier ministre HUN Manet a demandé la libération immédiate de 18 soldats cambodgiens actuellement détenus en Thaïlande.
Par ailleurs, les parties s’accordent à organiser le rapatriement des personnes décédées dans des lieux définis conjointement, dans le respect de leur dignité.
Mécanismes de prévention en cas d'incident
L’accord stipule qu’en cas d’incident armé — qu’il soit volontaire ou accidentel — les autorités locales devront se consulter immédiatement via les mécanismes bilatéraux existants pour éviter toute escalade.
« Un conflit prolongé mettrait en danger les civils et les soldats des deux côtés, et rendrait plus difficile toute solution pacifique », rappelle la déclaration.
Un suivi régional prévu dans les prochaines semaines
Pour garantir l’application du cessez-le-feu, les deux pays ont convenu d’organiser une réunion du Comité frontalier régional (RBC) dans les deux semaines, et une nouvelle session du GBC dans un délai d’un mois. Une réunion exceptionnelle dans le même format reste envisageable si nécessaire.
Ils ont aussi promis de renforcer les canaux de communication entre leurs forces militaires et de définir un cadre opérationnel pour le mécanisme de surveillance.
Une équipe d’observateurs provisoire, dirigée par un officier de liaison malaisien, sera déployée immédiatement dans les deux pays, en attendant l’arrivée d’une équipe complète d’observateurs de l’ASEAN.
Le Premier ministre HUN Manet a salué cet accord comme une suite logique à la réunion spéciale du 28 juillet, qui avait jeté les bases du cessez-le-feu.
Le ministre de la Défense, TEA Seiha, a pour sa part remercié la Malaisie, présidente actuelle de l’ASEAN, ainsi que les États-Unis et la Chine, pour leur rôle d’observateurs durant la réunion du GBC.
Avec l'aimable autorisation de Cambodianess, qui nous permet d'offrir cet article à un publuc francophone.
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