Le roi mandate Hun Sen pour épauler Hun Manet sur les questions de défense

Le roi Norodom Sihamoni a signé un décret royal, daté du 4 août 2025, autorisant officiellement Hun Sen à soutenir le Premier ministre Hun Manet dans les questions liées à la défense et à l’armée. Ce texte confère à l’ancien Premier ministre – aujourd’hui président du Sénat, général cinq étoiles et conseiller personnel du roi – un rôle actif aux côtés du gouvernement pour garantir la souveraineté et l’intégrité territoriale du pays.

Cette annonce intervient dans un contexte tendu avec la Thaïlande, et suscite des critiques, notamment de la part de certains universitaires thaïlandais qui évoquent un risque de dépassement constitutionnel. Hun Sen a balayé ces accusations.

« N’interrogez pas mon rôle dans la défense nationale – j’ai tous les droits, même en tant que simple citoyen, de défendre mon pays face aux agresseurs », a-t-il déclaré. « Pourquoi vous alarmez-vous de ma participation aux affaires militaires au point de parler d’ingérence ? »

Un rôle d’appui, pas d’ingérence

Hun Sen insiste sur la nature consultative de sa mission. Selon lui, son expérience accumulée pendant plus de 38 années à la tête du gouvernement est un atout pour le pays. « Mon rôle de conseiller auprès du roi inclut naturellement le soutien à notre défense nationale. Il ne s’agit pas d’intervenir dans la prise de décision gouvernementale », a-t-il expliqué.

« Et qu’on soit clair : il n’y a jamais eu de lutte de pouvoir entre le gouvernement civil et l’armée au Cambodge », a-t-il ajouté, avant de conclure : « J’invite mes compatriotes à me faire confiance pour renforcer notre sécurité nationale. »

 Ce qui est clair également, c'est que l'ancien Premier ministre a encore beaucoup d'influence sur la politique que mène le Cambodge actuel.

Tensions persistantes à la frontière avec la Thaïlande

Cette mise au point intervient alors que les tensions restent vives à la frontière entre le Cambodge et la Thaïlande. Phnom Penh accuse Bangkok de violer le cessez-le-feu signé fin juillet, notamment en posant des barbelés dans la zone disputée d’An Ses. Ce territoire, que le Cambodge considère comme sien, a été visité le 30 juillet par plusieurs attachés militaires étrangers – un geste que les autorités cambodgiennes interprètent comme un soutien implicite à leurs revendications.

La Thaïlande, de son côté, affirme que ses troupes occupaient déjà la zone de Chong An Ma avant l’annonce officielle du cessez-le-feu, niant ainsi toute nouvelle avancée militaire.