Les forces cambodgiennes ont obtenu le retrait de barbelés et d'engins de chantier thaïlandais dans la zone disputée d’An Ses, mais les divergences de récit alimentent toujours les tensions.


Le 5 août, le ministère cambodgien de la Défense a annoncé le retrait des fils barbelés posés par les forces thaïlandaises dans la zone d’An Ses, province de Preah Vihear. Ce retrait fait suite à des discussions militaires directes sur le terrain, engagées après l'installation jugée illégale d’infrastructures sur le sol cambodgien.
« La zone d’An Ses se situe en territoire cambodgien et est sous plein contrôle des Forces armées royales cambodgiennes, conformément à l’accord de cessez-le-feu entré en vigueur à minuit le 28 juillet », a rappelé le ministère dans un communiqué.
Selon Phnom Penh, les équipements — dont du béton, des pneus et des tuyaux — avaient été acheminés le 4 août pour fortifier des tranchées. Des documents militaires cambodgiens détaillent même les horaires précis des incursions et des travaux menés à seulement 15 mètres d’un avant-poste cambodgien.
Deux récits opposés
Côté thaïlandais, le commandement de la 2e région militaire affirme que ses troupes avaient déjà sécurisé la zone de Chong An Ma, située juste en face d’An Ses, avant la mise en place officielle du cessez-le-feu. Cette version alimente une méfiance persistante entre les deux armées.
Pour Phnom Penh, la présence d’attachés militaires étrangers récemment dépêchés dans la zone d’An Ses confirme le caractère cambodgien de ce territoire. Les autorités cambodgiennes ont donc exigé, et obtenu, le retrait immédiat des infrastructures.
Une vigilance toujours accrue
Malgré ce désengagement partiel, la situation reste tendue sur l’ensemble du front. Les forces des deux pays demeurent en état d’alerte maximale, alors que les réunions du General Border Committee (GBC) se poursuivent à Putrajaya, en Malaisie, jusqu’au 7 août.
Parallèlement, un décret royal daté du 4 août autorise officiellement le président du Sénat, Hun Sen, à appuyer le Premier ministre Hun Manet dans la coordination des affaires de défense nationale. Ce geste est sensé renforcer la gestion stratégique du conflit tout en réaffirmant la souveraineté du Cambodge.
Une paix encore fragile
Bien que la situation à An Ses ait connu un apaisement visible avec le retrait des installations thaïlandaises, les divergences de perception territoriale et les tensions persistantes sur d’autres points de la frontière laissent présager une paix encore précaire.
Les prochains jours seront cruciaux pour l’avenir du cessez-le-feu, alors que le dialogue diplomatique se poursuit, sous haute surveillance de la communauté internationale.
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