Interview d’Olivier Cadic, Sénateur représentant les Français établis hors de France, en visite à Phnom Penh du 22 au 24 février 2023.
Comment se portent les relations entre la France et le Cambodge ?
J’ai reçu un accueil chaleureux au Sénat de la part de M. Mom Chim Huy, président du groupe sénatorial d’amitié Cambodge-France. Ce groupe d’amitié est le plus performant au Sénat cambodgien avec de nombreux projets de coopération : échange d’expertises, séminaires, projets de formation des fonctionnaires, etc. Nous avons évoqué de nombreux sujets concernant la relation bilatérale et la situation internationale. J’ai félicité le Cambodge pour la fermeté de ses positions sur le conflit en Ukraine et ses votes à l’ONU en faveur du respect de la souveraineté de l’Ukraine face à l’invasion de la Russie.
Sur le plan économique, L’AFD (Agence Française de Développement) a célébré ses 30 ans d’action au Cambodge durant lesquels elle a engagé un milliard de dollars au travers de 92 projets. L’eau et l’assainissement constituent 40% des engagements et un projet important de modernisation du réseau électrique est en cours. L’AFD a aussi financé deux écoles de formation professionnelle pour le tourisme à Sihanoukville et Phnom Penh qui prévoient d’accueillir chacune 2.000 étudiants. Ce sont de beaux succès !
Vous avez assisté à l’assemblée générale de la Chambre de Commerce et d’Industrie France-Cambodge (CCIFC), qu’en avez-vous retenu ?
La CCIFC est à l’image du marché cambodgien : dynamique et en croissance. Avec 162 membres, nos entrepreneurs participent à l’animation de notre diplomatie économique avec de beaux succès comme Confluence qui accueille les entreprises françaises souhaitant prendre pied sur le marché cambodgien, ou la French Tech, dont on célèbre les 10 ans et qui change l’image de la France des affaires en la rendant plus technologique. Sans oublier la BRED, seule banque européenne du Cambodge créée en 2017 à Phnom Penh et qui emploie aujourd’hui 380 salariés au service de 12.000 clients dont 1.000 entreprises.
Les CCEF m’ont décrit le Cambodge comme un pays très dynamique, en croissance, qui est classé numéro 2 en Asie parmi les pays ayant le mieux supporté le Covid. Des entreprises qui souhaitent sortir de Chine pourraient trouver au Cambodge un lieu favorable pour leur relocalisation en Asie !
Comment se porte la communauté française du Cambodge ?
5.269 personnes sont inscrites sur le registre consulaire. Les attentes de notre communauté en matière de solidarité sont importantes : le service des affaires sociales du consulat est très sollicité au Cambodge avec 230 bourses scolaires pour un budget de plus de 1.125.000 euros. Certains compatriotes s’abstiennent de souscrire à une couverture santé, ce qui s’est avéré fatal pour l’un d’entre eux récemment. Des solutions restent à trouver pour ces situations difficiles.
Un moment fort à souligner ?
J’ai emporté de Phnom Penh l’image de deux réussites exceptionnelles : l’École française internationale (EFI), fondée par Carolyne Phuong et Amaury de Saint Blanquat, ainsi que l’organisation Pour un Sourire d’Enfant fondée par Christian et Marie-France des Pallières qui ont donné un avenir à des milliers d’enfants en les sortant de la plus grande misère.
Enfin, je garde une amitié particulière pour l’Alliance française de Siem Reap : sa création conduite par Arnaud Darc était ma priorité lors de mon premier mandat, sa renaissance sera la priorité du second mandat pour le Cambodge.