Le 11 décembre, les affrontements entre les forces thaïlandaises et cambodgiennes se sont poursuivis tout au long de la journée, avec de nouvelles frappes aériennes, des bombardements visant des zones civiles et une aggravation rapide de la crise humanitaire. Le nombre de morts et de déplacés continue d’augment


Les tensions sont restées extrêmement élevées le long de la frontière cambodgienne le 11 décembre. Dès l’aube, l’armée thaïlandaise a poursuivi ses tirs d’artillerie sur plusieurs zones sensibles, notamment autour des temples de Khnar et de Ta Krabei, ainsi que dans les secteurs de Thmar Daun, Ta Sim, O’Smach et Prey Chan.
Selon le ministère cambodgien de la Défense, des chars et des pièces d’artillerie lourde ont été déployés en nombre dès 5 heures du matin dans la zone de Thmar Daun, avant de nouvelles attaques signalées tout au long de la matinée dans la province de Banteay Meanchey et dans la région militaire 5.
Frappes aériennes et infrastructures civiles touchées
Dans l’après-midi, la situation s’est encore dégradée. À 15 h 54, l’armée thaïlandaise a intensifié le déploiement de ses chasseurs F-16, larguant trois bombes dans la zone d’O’Phluok Damrey, dans la province de Pursat.
Plusieurs infrastructures civiles ont été endommagées. À Oddar Meanchey, des tirs ont touché le secteur d’O’Smach, atteignant notamment une station-service située à environ un kilomètre de la frontière. Dans la province de Banteay Meanchey, l’administration cambodgienne des douanes et accises a subi des tirs de roquettes ayant endommagé son bureau de Beong Trakoun, dans le district de Thma Pouk.
Selon le ministre de l’Information, Neth Pheaktra, des tirs d’armes lourdes ont également visé l’hôpital de Sampov Loun, dans la province de Battambang, dans la matinée du 11 décembre.
Un bilan humain et humanitaire en forte hausse
Le ministère de l’Intérieur indique qu’au 11 décembre à midi, 11 personnes ont perdu la vie depuis la reprise des combats le 7 décembre, tandis que 74 personnes ont été blessées, dont plusieurs grièvement.
Le nombre de déplacés atteint désormais un niveau inédit. Les autorités recensent 65 314 familles, soit 226 997 personnes, contraintes de fuir leur domicile dans les provinces de Preah Vihear, Oddar Meanchey, Banteay Meanchey, Battambang, Pursat et Koh Kong. Les déplacés ont trouvé refuge dans des centres d’accueil répartis dans sept provinces.
Les pertes militaires du côté cambodgien n’ont, à ce stade, pas été rendues publiques.
Écoles fermées et mesures d’urgence pour les élèves déplacés
La crise affecte lourdement le système éducatif. Selon le ministère de l’Éducation, 883 écoles ont été fermées dans six provinces, impactant 208 959 élèves. Plusieurs établissements du district de Mondul Seima, dans la province de Koh Kong, ont également cessé leurs activités.

Patrimoine menacé et inquiétude internationale
L’UNESCO a exprimé sa profonde préoccupation face aux attaques menées à proximité du temple de Preah Vihear, inscrit au patrimoine mondial. L’organisation appelle à des mesures immédiates pour protéger le patrimoine culturel de la région.
Le ministère cambodgien de la Culture et des Beaux-Arts a, de son côté, condamné les bombardements ayant touché le site, soulignant que les frappes ont endommagé certaines structures du temple ainsi que les installations du programme conjoint de conservation mené par le Cambodge et l’Inde.
Sur le même sujet









































