La France s'est engagée à porter le montant du financement annuel de coopération à 100 millions d'euros sous forme de prêt de concession* au Cambodge en se concentrant sur le développement du pays.
Des discussions se sont aussi déroulées sur la stratégie de l'Agence Française de Développement (AFD) qui sera élaborée au deuxième trimestre 2021 et qui devrait reprendre le même objectif pour les années à venir.
C’est ce qu’on a appris à l’issue de la rencontre Mardi en après-midi par visio-conférence entre Vongsey Vissoth, ministre délégué auprès du Premier ministre et secrétaire d'Etat permanent à l'Economie et aux Finances ; Rémi Genevey, représentant de l’AFD et Mme Eva Nguyen Binh, ambassadrice de France au Cambodge.
Cet évènement qui s’est tenu en ligne a permis de réunir, depuis Phnom-Penh, Paris et Bangkok, 90 participants des parties françaises et cambodgiennes.
Une relation franco-cambodgienne de longue date
Vongsey Vissoth a souligné que la France n'était pas seulement un ami et un pays leader contribuant à ramener la paix au Cambodge, mais aussi un partenaire au développement important apportant un soutien technique et financier après les Accords de paix de Paris.
Présente au Cambodge depuis 1993, l'AFD soutient le pays autour de deux axes clés depuis 2017 : la promotion d'un développement territorial équilibré (en finançant des activités dans les secteurs suivants : accès aux services de base, gestion des ressources en eau, adaptation au changement climatique…) d'une part, et le soutien au secteur productif dans le respect des normes environnementales et sociales (avec une attention particulière sur le sujet de la formation technique et professionnelle) d'autre part.
« Avec plus de 880 millions d’euros engagés depuis l’ouverture de l’agence et 77,6 millions d’euros en 2020, cette coopération est une contribution essentielle à l'opérationnalisation des ambitions de développement du président français Emmanuel Macron, qui s’est engagé à consacrer 0,7% du revenu national brut de la France à l'aide publique au développement d’ici à 2030 »,
a rappelé l’ambassadrice de France au Cambodge, Mme Eva NGUYEN BINH.
De 2018 à 2021, la France a, à travers l'AFD, fourni au Cambodge plus de 240 millions d'euros pour soutenir les projets d'eau potable, d'éducation et de rehaussement des compétences, de rénovation des infrastructures rurales, de développement agricole, d'atténuation du changement climatique et de relance du tourisme post-COVID-19.
Les fonds ont activement contribué à soutenir le développement et à stimuler la croissance économique conformément aux principaux programmes et lignes politiques du gouvernement royal du Cambodge
a précisé Vongsey Vissoth
De belles perspectives pour les années à venir
Les discussions ont permis d’aboutir à un accord sur une liste de projets communs pour la période 2021-2022. Répondant aux besoins et priorités de l’Etat cambodgien tout en prenant en compte les orientations de la politique de développement française, l’activité de l’AFD se concentrera ces prochaines années sur les secteurs de l’agriculture, la gestion des ressources naturelles dont l’eau, l’énergie et la formation professionnelle. Un objectif d’environ 100 millions d’euros d’engagements par an a été fixé.
Des perspectives dont s’est réjouie Ophélie Bourhis, directrice de l’AFD au Cambodge :
« Ces discussions nous permettent de poser les premières pierres de notre stratégie pays 2022-2026, en réponse aux besoins exprimés par le Ministère de l’économie et des Finances. Nous sommes pleinement engagés pour accompagner le Cambodge dans la mise en œuvre des Objectifs de développement durable et de l’Accord de Paris, ainsi que dans ses priorités d’actions post Covid-19. »
*Le prêt à conditions préférentielles, autrement appelé « concessionnel », est un prêt dont le taux d’intérêt est inférieur aux taux du marché.
L’AFD peut proposer ce type de financement lorsque le projet est une réelle opportunité pour le pays : il est le moyen d’aller plus loin que les pratiques habituelles ou que la réglementation nationale dans un domaine spécifique.
C’est la contribution budgétaire de l’État français qui permet de proposer ce type d’outil. Toutefois, afin d’éviter toute concurrence déloyale, l’intervention de l’AFD est conditionnée au principe de subsidiarité. En clair : l'AFD n’intervient qu’après s' être assurés que le système financier local n’a pas la capacité de financer seul l’intervention envisagée.
Source AFD, AKP