Le Petit Journal a rencontré Jérémie Montessuis, photographe, consultant en création artistique, designer et créateur d'images qui est installé au Cambodge depuis 2004. Nous avons échangé avec lui à l'occasion de la sortie de ses nouvelles séries d'images générées avec l'intelligence artificielle portant sur le Cambodge des années 1930 d'une part et une projection sur le Cambodge des années 2040 d'autre part.
Jérémie Montesuiss a grandi en France, au Maroc et en Côte d'Ivoire. Mais, c’est au Cambodge qu’il vit et travaille depuis les 20 dernières années. Avec plus de trois décennies d'expérience dans l'industrie créative, il a une expertise inégalée dans le pays.
Sa passion pour la photographie et les Arts a débuté très tôt, alors qu’il était enfant. Il a grandi dans une famille d’artistes. Sa mère, professeure de danse, créait des collages à partir de photographies de mode découpées dans des magazines, une source d'inspiration précoce pour la photographie, le design graphique et la mode. Son père, quant à lui, peignait des icônes religieuses sur bois et continue à pratiquer l'aquarelle en tant que passe-temps. Un de ses oncles est un auteur et romancier. La musique est également présente dans sa famille, avec son demi-frère et son beau-père qui sont des musiciens professionnels, jouant respectivement de la basse et de la guitare.
En 1991, il intègre l'École Nationale Supérieure des Beaux-Arts dont il ressort diplômé en 1994. En 1999, il obtient également son diplôme de design graphique à Toulouse.
En 2004, Jérémie Montessuis décide d’aller vivre au Cambodge, où il a travaillé pour un site web de mode et un magazine en ligne parisiens. Progressivement, il a pris ses marques dans le pays et commença à travailler dans le design graphique et dans la publicité en Asie du Sud-est. En 2012, il fonda Film Noir Studio, devenant rapidement l'un des photographes d'événements, de publicité et de mode les plus influents à Phnom Penh. C'est dans cette ville qu'il a rencontré sa femme cambodgienne avec qui il s'est marié en 2006.
Son choix de s'établir au Cambodge est motivé par son amour pour le peuple cambodgien et son propre attachement au bouddhisme. De plus, il avait la conviction que ce pays connaîtrait une croissance rapide et offrirait ainsi de nombreuses opportunités professionnelles.
Nous l’avons rencontré lors de la sortie de sa nouvelle série de 80 images « Le Cambodge des années 1930 » réalisée grâce à l’intelligence artificielle (IA).
Le Petit Journal : Bonjour, pouvez-vous nous présenter votre nouvelle série d’images sur les années 1930 au Cambodge ?
Jérémie Montessuis : Après avoir travaillé sur une première série d'images en intelligence artificielle sur le thème des années 1960 au Cambodge, j’ai décidé de remonter un peu plus le temps et de travailler sur le thème des années 1930, toujours au Cambodge. J’ai choisi ce thème parce que c’est une époque qui m’a toujours intéressé, que je connais relativement bien personnellement à travers le cinéma, la photographie et l’art moderne. C’est aussi une époque dont il y a peu d’images en couleurs de qualité, la plupart des images existantes sont en noir et blanc. Donc je me suis dit que ce serait très intéressant de créer une série d’images originales et créatives, en couleurs, et que cela aurait probablement un impact positif au Cambodge.
Le Petit Journal : Pourquoi avoir décidé d’utiliser Facebook comme outil de diffusion ?
Jérémie Montessuis : J’ai choisi Facebook comme moyen de diffusion car quasiment tout le monde utilise ce réseau social quotidiennement sur son téléphone au Cambodge. C’est donc un moyen idéal pour toucher un maximum de personnes gratuitement et instantanément…
Le Petit Journal : Quelles sont vos influences ?
Jérémie Montessuis : Mes influences sont très diverses et variées. Tout d’abord pour ce thème des années 1930, les grands photographes de cette époque, Henri Cartier Bresson, Robert Capa, Horst, Alfred Eisenstaedt, Brassai, Bérénice Abbott, Dorothea Lange etc. Mais il y a eu aussi d’autres influences en mode, architecture et design, car pour recréer toute une époque, il faut être très large et s’intéresser à énormément de choses qui dépassent totalement le cadre de la photographie pure. Par exemple, pour les vêtements je me suis inspiré de Coco Chanel et Christian Dior. Pour l’architecture de l’Art déco et de l’architecture française coloniale. Au final, il faut essayer de combiner toutes ces influences et faire pas mal de recherches pour essayer d’être assez fidèle et obtenir un résultat crédible.
Le Petit Journal : Comment travaille-t-on avec l’intelligence artificielle ?
Jérémie Montessuis : Pour créer avec l'IA il a fallu tout d’abord que j'apprenne les commandes de bases pour travailler avec le programme Midjourney. J’ai réalisé tout de suite à quel point cela permet de réaliser out ce qu’on peut imaginer, à condition d’y mettre du temps et de l’attention. Je me suis dit que ce serait intéressant d’être un peu ambitieux et de combiner mon expérience en photo, design graphique et maintenant l'IA pour réaliser une série d’images, un peu comme un film ou une bande dessinée pour recréer une époque au Cambodge. Je vis et travaille ici depuis 20 ans et j’ai envie de travailler sur des projets qui peuvent avoir un impact positif ici, sur un plan artistique. Pour inspirer le public Cambodgien avec un travail de qualité, original et de niveau international. Également pour inspirer les jeunes artistes, car j’ai maintenant 30 ans de carrière derrière moi et j’ai envie de partager une vision artistique et esthétique qui est une synthèse de ce que je sais faire dans différents domaines.
Le Petit Journal : Et quels sont vos nouveaux projets ?
Jérémie Montessuis : J’ai réalisé récemment une autre série totalement différente, un travail de science-fiction sur le thème du Cambodge dans les années 2040. Et j’ai également un autre projet qui est de créer une série d’images, comme un grand film d’aventure épique dans les temps anciens à Angkor Wat avec des héros charismatiques et beaucoup d’aventures spectaculaires. C’est la magie de l’intelligence artificielle qui nous permet maintenant de créer et exprimer tout un monde qu’on peut imaginer dans sa tête. Pour cette nouvelle série j’ai l’intention de vraiment prendre mon temps, 3 ou 4 mois, pour faire beaucoup de recherches artistiques et techniques, afin de créer un travail de qualité et de niveau international qui aura un impact positif au Cambodge. C’est un travail de passionné que je ne fais pas pour l’argent, mais les retombées sont très positives et cela m’amène de nouveaux projets en photo design et I.A également.
Le Petit Journal : Et où peut-on retrouver ton travail ?
Jérémie Montessuis : On peut trouver mon travail sur mon site personnel également sur Facebook, Instagram, Twitter (X) et Patreon.
Merci à Jérémie Montessuis pour cet entretien, dans l'attente de sa nouvelle série d'images disponible en décembre, retrouvez toutes ses précédentes séries sur son compte Facebook.