La photographe Anama se relance dans une aventure en partageant la célébration d’un mariage avec la communauté Cham du Cambodge.
Anama est curieuse du monde, elle aime la rencontre, elle aime les partages. Nous l’avions rencontré il y a un peu plus d’un an, dans sa première exposition au Cambodge. Elle présentait ses photos d’un village khmer et de ses habitants. La voilà qui se prépare à réapparaître. Toujours dans les sentiers de la photo humaniste, elle prépare une exposition avec des portraits, bien sûr, mais pas que.
Invitée pour passer deux jours dans la communauté chame, elle a eu l’honneur d'assister à un mariage dans la pure tradition.
Qu’est ce qui fait tant bouger cette photographe, qui ne lâche jamais son appareil photo ?
J’ai envie de vivre chaque instant et le voyage fait pétiller mon cœur. Je cherche les rencontres. Partager mon vécu, mon regard et le leur, dans ces rencontres… partager les émotions. Ce n’est pas juste une photo, c’est un instant de vie, des émotions, la joie d’une rencontre, d’un silence, un instant sacré, simplement.
En voyageant, en allant vers l’autre, je suis la première personne que je rencontre.
Pourquoi avoir photographié la communauté chame ?
On ne grandit jamais seul mais bien en rencontrant l’autre. S’ouvrir à l’autre c’est s’ouvrir à soi. J’aime ce moment où je prends mon appareil photo et je déambule, je contemple… je rencontre.
Tous ceux qui vivent au Cambodge ont déjà rencontré cette communauté, sur les rives du Mékong, dans les quartiers autour des mosquées.
J’ai rencontré Maii une jeune femme chame, très impliqué dans sa communauté. Et me voilà en route pour Oudong vers Kampong Chhang.
C’est parti pour deux jours pour les mariés, mais la famille s’affère depuis un mois. Ce qui m’a touché c’est l’entraide. J’avais la sensation que tout le village était là. Tout le monde est impliqué. Et surtout les anciens… Le savoir circule et les jeunes sont attentifs pour accueillir chaque mot, chaque geste, chaque rituel et bien plus.
C’est la communauté Cham Kan Iman San, plus connue au Cambodge par Cham Pani. A cet instant, je suis pleine de gratitude, d’être avec eux. Je croise un sourire, un regard, je pense avoir reçu leur approbation pour une photo. À la fin, j'espère que ceux qui les regarderont sentiront toutes les émotions que j’ai vécues, qui m’ont été offertes à vivre.
Je ne cherche pas à savoir le pourquoi du comment, juste passer un instant… une rencontre.
Et ce fut ainsi, dans la communauté Cham Pani, j’ai rencontré les anciens, les jeunes, leur foi, leur joie, leurs rituels… le partage d’une communauté qui a trouvé sa place au Cambodge.