EKARIEACH, un concours d’artistes sur le thème de l’indépendance

Lepetitjournal.com  : Jean Morel, on vous connaît comme un administratif et en particulier comme conseiller du gouvernement, mais ce mois-ci vous semblez vous agiter dans une compétition d'art. C'est un concours ?

Jean Morel : Oui, au-delà de l'action permanente du Ministère de la Culture, j'observe qu'il y a des progrès a faire en matière de créativité artistique et d'ouverture sur un marché de l'art qui est régional !

Lepetitjournal.com  : Les Khmers seraient-ils moins artistes que leurs grands voisins ? 

Jean Morel : Sûrement pas au regard de la grandeur du passé de l’Empire historique khmer ! Pourtant, hormis dans quelques traditionnelles pagodes à travers le Royaume, l’art pictural des temps modernes a souffert autant de la quasi-ruralité du pays que des divisions marquant ses élites. Les peintres s’inspiraient de la tradition des temps angkoriens et rien de plus, depuis trop longtemps.

La paix revenue, le renouveau des arts plastiques a mis du temps à ressurgir. 

À mon arrivée dans le Royaume il y a trente ans, l'art visuel était une poésie de la copie et des traditions apsaradantesques, à vendre aux touristes comme des cartes postales ! À tel point qu’une génération d’étudiants sortie de l’Université des Beaux-Arts de Phnom Penh, voire deux ou trois, n’a pas estompé l’habitude de l’inspiration classique (angkorienne) des œuvres nouvelles. Encore aujourd’hui, en-dehors d’une vingtaine de bons artistes professionnels, la créativité reste assez pauvre, limitée ou méconnue, alors que le marché de l’art semble s’ouvrir aux dires des premiers galeristes de la capitale…

Lepetitjournal.com : Où est l'art moderne cambodgien ?

Jean Morel  : Alors, pour les arts, de la peinture à la sculpture, pour les nouveaux arts visuels, il fallait une impulsion à la créativité et c’est à l’initiative de quelques amateurs d’art dont mes amis Rol et Chevet, que vient de se créer le premier concours national cambodgien des arts plastiques, appelé  “EKARIEACH 2023” !  

Ouvert à tous, pour tous les arts, avec des œuvres de toutes dimensions, mais une règle précise sur le thème de l’indépendance assurant la crédibilité d’une telle compétition, le concours vise à encourager les Khmers à créer une œuvre d’art avec imagination et talent. Selon le nombre de candidats inscrits, ce seront entre 20 et 30 lauréats qui pourront voir leurs œuvres exposées durant tout le mois de janvier 2024 dans un des plus grands palaces de la capitale (Sofitel Phnom Penh Phokeethra ). Trois prix à représentant 5 000 USD récompenseront les vainqueurs de la compétition.

Lepetitjournal.com  : Alors les artistes ou les jeunes talents peuvent tous concourir ?

Jean Morel  : Oui, Administrativement, il faut s'inscrire avant le 31/10/23.

Chacun peut candidater gratuitement à EKARIEACH 2023 sur le site : “recreation-cambodia.com”, d’ici la fin du mois d’octobre. Les règles sont publiées en langue khmère.

Artistiquement, il faut créer quelque chose, petit ou grand, sur canevas, sur bois, sur papier, ... , fixe ou mobile, avec un peu d'imagination, et beaucoup de talent, sur le thème indépendance et dépendance. durant le mois de novembre 2023. En effet, en novembre les autorités cambodgiennes et françaises fêteront le soixante-dixième anniversaire de cet événement !

Un Jury de concours fiable, de sept experts, garantira l’objectivité des résultats (durant le mois de décembre 2023). L’unique but de cette compétition ouverte à tous les artistes, est d’encourager à la créativité artistique et de faire surgir de une génération de jeunes talents tirés par les leaders incontestés actuels que sont Nou Sary, Channy, Tang Sothea, Thun Dina …

Voilà, oui, nous administrons un "concours d'art" pour que naisse une nouvelle génération et qu'elle soit à la hauteur des attentes connues dans la région tout entière.