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Le Cambodge et le Père Ponchaud se disent au revoir

Conférence du Père Ponchaud à Phnom Penh 2Conférence du Père Ponchaud à Phnom Penh 2
Écrit par Lepetitjournal Cambodge
Publié le 15 décembre 2021, mis à jour le 16 décembre 2021

Ils étaient nombreux, jeunes et moins jeunes, ceux qui sont venus écouter le père François Ponchaud à l’Institut Français à Phnom Penh mardi soir. Il quitte en effet le Cambodge le 17 décembre pour goûter en France, une retraite bien méritée à l’âge de 83 ans. Arrivé au Cambodge en 1965, il a passé 56 ans aux cotés des Cambodgiens.

 

François Ponchaud est né en 1939, septième enfant dans une famille de petits paysans de Haute Savoie qui en comptait douze. François Ponchaud choisit d'intégrer le séminaire, puis la Société des Missions étrangères de Paris. Sa hiérarchie l'affecta au Cambodge en 1965. Il y arriva par bateau le 8 octobre 1965, il y a 56 ans... Il y officia dans différentes provinces.


En 1975, il était à Phnom Penh. et chaque jour, du haut de la cathédrale, il constatait l’évolution des combats et l’avancée des Khmers rouges.

 

Témoin du génocide Khmer rouge

 

Il fut le témoin privilégié des heures sombres de l'évacuation de Phnom Penh en avril 1975. Il fut, avec le Vice-consul, le dernier à sortir de l’ambassade.

 

En 1977 il publia, Cambodge année zéro, qui fit découvrir au monde l'horreur du régime génocidaire. il déclare :

 

 

Je ne pouvais pas rester silencieux sur ce que j’avais vu et ce qu’avaient fait les Khmers Rouges. Ce n’était pas par soucis idéologique, mais simplement parce que ce qui était relaté était faux.

 

 

Le 15 septembre 1978, il déposa son témoignage à la commission internationale des droits de l'homme de l'ONU

 

« Je suis vraiment passé pour un extraterrestre. "Mais qu'est-ce qu'il vient faire celui-là ?". C'est à peine si on me croyait. » a-t-il confié au Petit Journal en 2010

 

Rentré au Cambodge auprès des plus pauvres.

 

Revenu au Cambodge au début des années 1990 après être passé par les camps de réfugiés en Thaïlande, il fait face à la misère du peuple cambodgien. Il nous confie :

 

Une pauvreté comme je n’ai jamais rencontré au monde !

 

 

Le père Ponchaud poursuivit son travail auprès des plus démunis. Il créa un réseau d’écoles, fit creuser une vingtaine de kilomètres de canaux d’irrigation et aménagea des latrines dans 17 villages.

Il obtint la nationalité cambodgienne en 2014.

 

Des positions critiques sur les tribunaux internationaux

 

Ses positions sur les Chambres extraordinaires au sein des tribunaux cambodgiens destinées à traduire en justice les principaux dirigeants du régime khmer rouge, dénotèrent avec le discours général ambiant. Il critiqua notamment ce qu’il appelait l’hypocrisie internationale, rappelant que les occidentaux jugeaient ceux qu’ils avaient eux-mêmes soutenus pendant dix ans au nom de la géopolitique.

 

L’avenir du Cambodge

 

Quand on l’interroge sur l’avenir du Cambodge, le père Ponchaud souligne les progrès économiques qui ont été accomplis ces dernières décennies, mais il met en garde les Cambodgiens sur le niveau de corruption qui gangrène le pays. 

Il les invite, notamment les jeunes, à réfléchir et concevoir un changement de mode de fonctionnement qui soit propre au Cambodge.

 

Conférence du Père Ponchaud à Phnom Penh
Ils étaient nombreux, jeunes et moins jeunes, ceux qui sont venus écouter le père François Ponchaud à l’Institut Français à Phnom Penh mardi soir.

 

L’ensemble de la conférence est visible sur le Facebook de L’Institut Français.

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