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SOCIAL – Le Père Ponchaud, et la vie améliorée des villageois

Écrit par Lepetitjournal Cambodge
Publié le 27 juin 2010, mis à jour le 8 février 2018

On vous a déjà maintes fois parlé du père François Ponchaud, témoin de l'arrivée des Khmers rouges, soutien à la communauté khmère réfugiée, traducteur de la Bible et auteur de plusieurs ouvrages sur le Cambodge. Ce nouveau chapitre veut plutôt vous parler de ses actions sociales.

Père François Ponchaud rencontre le LPJ (Elodie LLanusa)
C'est au sud de Suong, dans la Province de Kampong Cham que le père a installé ses quartiers. Dans sa maison du village qui fait face à la jolie église, se trouve le siège de son association "Espace Cambodge". Grâces aux dons, il  aide à améliorer la qualité de vie des villageois.

Père François Ponchaud, Kompong Cham (Elodie LLanusa)
Sanitaires et gaz naturel

Depuis que le père a fait construire près de 55 latrines chez les plus pauvres dans 17 villages, il y a 3 ans, les riches ont suivi, et la vie a changé.  Les 165 toilettes construites par la suite  ont considérablement augmenté le niveau de la santé des habitants puisque désormais, les meilleures conditions d'hygiène empêchent la propagation de maladies intestines.

Mais le père n'en est pas resté là. Chez les familles paysannes, soit celles qui possèdent  environ 6 vaches ou 4 buffles, le père a développé des installations de biogaz. "Une solution qui a de multiples intérêts" explique notre homme. En effet,  les excréments humain et animal sont récupérés dans une sorte de puits. Une fois le contenu bien mélangé, celui-ci s'écoule dans les tuyaux et fermente. En fermentant, il dégage du méthane pur que les villageois peuvent récupérer par un autre système de tuyauterie. Avec cette installation, les femmes de la maison peuvent éclairer deux lampes, puis cuisiner pour toute la famille. "Je fais même le riz des cochons avec le gaz", nous confie une de ces femmes, visiblement ravie.

Fermenté, le résidu est récupéré dans deux cuves à compost pour y sécher. Une fois sec, il sert d'engrais, « un excellent engrais, facile à répandre», précise le père.Quant aux odeurs, elles sont inexistantes. La solution n'a donc que des points positifs.

 


Père François Ponchaud, rizière à Kompong Cham (Elodie LLanusa)
Agriculture
Niveau agriculture, le père Ponchaud ne s'intéresse pas seulement aux engrais. Ces derniers temps, son but est d'essayer de convaincre les paysans d'en venir à une nouvelle technique de culture de riz. Une manière plus productive, et nécessitant moins d'eau. Pourquoi est-ce difficile de les convaincre alors ? Eh bien parce que les Cambodgiens se sont transmis leur savoir faire oralement de père en fils. Il n'est donc pas facile de les faire changer des notions inculquées par les anciens.

Afin de ne pas se présenter en homme blanc plus savant que tous les autres, le père a fait appel à un agronome cambodgien. Celui-ci sillonne les rizières accompagné d'un paysan converti aux nouvelles techniques et tentent ensemble de convaincre les agriculteurs.

La nouvelle technique du père ne cherche pas à seulement  à améliorer le rendement des terres, il a surtout conscience que les sécheresses répétées depuis quelques années ne sont pas prêtes de s'espacer. Il  souhaite donc donner les moyens aux Cambodgiens de cultiver leurs terres dans les nouvelles conditions climatiques. Sur ce point encore, le père Ponchaud a fait fort. Ce dernier a réussi à faire rénover les canaux construits durement sous le régime des Khmers rouges, et même d'en améliorer les œuvres. Désormais, 100 hectares supplémentaires de rizières peuvent être irrigués. Une réussite dont le père Ponchaud est très fier car convaincre les villageois n'a pas été une mince affaire. Construits au prix de milliers de morts, les canaux portaient sur eux la marque terrible des Khmers rouges que tous souhaitaient oublier.

Autre avantage de ces travaux, l'amélioration des chemins. En creusant, les villageois ont dégagé une importante quantité de terre qui a servi à faire des chemins hors d'eau en toutes saisons

Bien sûr, le père ne se targue pas de faire ça tout seul. Les villageois sont prêts à faire des efforts pour améliorer leurs conditions de vie, et les chefs de village se démènent dans ce sens. Cela n'empêche pas que beaucoup continuent de partir en ville ou à l'étranger pour trouver un meilleur travail, mais au moins, ceux qui restent, ne sont plus totalement démunis. Une idée qui réconforte pour l'avenir du pays.

Elodie LLanusa (www.lepetitjournal.com/cambodge.html) lundi 28 juin 2010

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Publié le 27 juin 2010, mis à jour le 8 février 2018

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