Le principal parti d'opposition du Cambodge, et le seul adversaire crédible du dirigeant de longue date du pays, Hun Sen, s'est vu interdire de participer aux élections de juillet.
Le Candlelight Party *(CP) avait recueillit 22 % des voix lors des élections communales de l'année dernière, mais il représente néanmoins le défi le plus crédible pour Hun Sen, qui règne sur le pays depuis 1985.
Des raisons administratives
Le CP n'a pas pu s'enregistrer pour les élections nationales qui auront lieu en juillet, en raison d'un changement de procédure selon lequel un parti doit soumettre des documents d'enregistrement originaux, alors que des copies avaient été acceptées pour les élections nationales de 2017.
Or, les membres du CP ont déclaré avoir soumis leurs documents originaux au ministère de l'Intérieur, qui leur a donné des copies et a conservé les originaux.
Le Candlelight Party a publié une déclaration indiquant que le 12 mai à 15 heures, ses représentants avaient rencontré la Commission électorale nationale (CEN) pour soumettre des documents supplémentaires. La CEN a demandé au parti d'opposition de fournir la version originale du certificat d'enregistrement du parti délivré par le ministère de l'intérieur, qui est certifié par les administrations de la capitale, de la province, de la municipalité et du district.
Le 13 mai, Rong Chhun, vice-président du Candlelight Party, a confirmé que la réunion avec la CEN avait eu lieu, que les documents avaient été soumis et que les membres du parti attendaient la réponse de la CEN. Il a déclaré que la lettre du ministère de l'intérieur confirmait que le Candlelight Party était un parti politique légitime, mais que la CEN continuait d'exiger les documents originaux.
"La CEN dispose de sept jours pour vérifier les documents", a déclaré M. Chhun. Il a ajouté que si la CEN rejetait toujours le droit du parti à participer aux prochaines élections, les dirigeants, les membres, les militants et les sympathisants du parti dans tout le pays se rassembleraient pour demander le droit de participer aux élections nationales.
Se tenir prêt à arrêter tous les manifestants
Le Premier Ministre Hun Sen a menacé tous ceux qui seraient tentés de manifester pour que le Candlelight Party puisse participer aux prochaines élections.
Le Premier Ministre a déclaré qu'une "main de fer" serait utilisée contre les dirigeants du Parti de la Lumière des chandelles et ses partisans si une manifestation était organisée pour protester contre le fait que le parti n'a pas obtenu ses papiers d'enregistrement pour les prochaines élections nationales.
Le Premier Ministre a ajouté que les chefs des forces armées à tous les niveaux dans le pays, doivent se tenir prêts à arrêter toute personne qui oserait manifester pour protester à ce sujet.
J'ordonne à toutes les autorités, où qu'elles se trouvent, de ne pas autoriser les rassemblements contraires à l'ordre public, car le Cambodge accueille les Jeux de l'Asie du Sud-Est,
a-t-il déclaré.
"Je vous conseille d'être prudents dans vos activités", a-t-il déclaré sur sa page Telegram officielle le 13 mai. Il a demandé à tous les directeurs de prison de préparer des lieux d'accueil pour les dirigeants du CP s'ils osent commettre des crimes.
« Ne vous laissez pas intimider par le recours à des mesures légales pour répondre aux actions dangereuses du Candlelight », leur a dit le Premier Ministre.
L'avertissement de Hun Sen est intervenu alors que le CP a prévu d'organiser des manifestations si la Commission électorale nationale refuse d'accepter ses documents d'enregistrement pour les prochaines élections nationales.
Plusieurs heures après avoir donné l'ordre à la police et aux forces armées dans tout le pays d'arrêter tout membre du Candlelight Party qui manifesterait, le Premier Ministre Hun Sen a annoncé sur sa page officielle Telegram le 13 mai qu'il rencontrerait les dirigeants du PC Party le 30 juillet au Palais de la Paix après les élections nationales.
Sources : Cambodianess
* Candlelight Party , -Bien que nous soyons dans notre ADN des défenseurs de la langue française, la rédaction a préféré garder le nom en anglais de ce parti pour deux raisons
- C’est le nom qui est utilisé au Cambodge , qui n’est pourtant pas un pays anglophone et même membre fondateur de la francophonie.
- Une traduction française s’approcherait de « Parti de la lueur d’une bougie »… ce qui est assez lourd. Reconnaissons que l’anglais (et le Khmer aussi d’ailleurs) ont se génie du raccourci qui parfois nous manque un peu.
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