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Cambodge - Irak : le sursaut d'orgueil n'a pas eu lieu

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Écrit par Thibault Bourru
Publié le 15 octobre 2019, mis à jour le 16 octobre 2019

Le Cambodge n'a pas été en mesure de réagir hier à domicile face à l'Irak (0-4) après la claque reçue en Iran 14-0 jeudi dernier. Battus dans tous les compartiments du jeu, les Royals n'ont pas su se révolter pour changer la donne en seconde période. La sélection est dernière du groupe C à la fin de la phase aller avec un bilan de trois défaites et un match nul.

Les Royals ne sont jamais entrés dans la rencontre hier soir face à des Irakiens venus au stade olympique de Phnom Penh pour prendre la première place du groupe avant le déplacement de l'Iran à Bahreïn. Une certaine attitude dilettante aurait pu être facilement ressentie du côté des Lions de la Mésopotamie après la débâcle vécue par les Cambodgiens en Iran la semaine dernière. Mais les Irakiens n'ont pas sous-joué ce match primordial pour la qualification à la Coupe du monde 2022 au Qatar. Après 20 minutes d'une domination incontestable, perturbée ça et là d'anecdotiques contres cambodgiens, les blancs ont ouvert le score sur coup de pied arrêté, la différence de taille et de gabarit étant en moyenne largement à leur avantage.
 

Un combat physique largement perdu

Car l’aspect physique a pour sûr été l’un des domaines où les Khmers ont péché hier soir. Si forts dans la pression exercée face aux Hongkongais (1-1) en septembre dernier, les rouges et bleus n’ont cependant jamais su réitérer cette prouesse physique face à l’Irak hier, tout comme face à l’Iran ou Bahreïn le mois dernier. La distance de marquage entre les Irakiens et les défenseurs khmers censés les tenir a paru trop grande pour être efficace et les attaquants ont eu, durant tout le match, le loisir de se retourner et de combiner facilement avec leurs coéquipiers. Le défi physique a été trop tendre côté cambodgien, la preuve étant que les visiteurs ont inscrit leurs deux premiers buts de la tête et ont été dangereux sur chacun de leurs coups de pied arrêtés. Les joueurs donnaient aussi l'impression d'être complètement cuits sur le rectangle vert et cela dès la trentième minute en première période. Un léger sursaut a eu lieu au retour des vestiaires avec d'ailleurs une occasion franche qui a terminé sur le poteau irakien, mais rien de plus. La fin de match était pesante pour les joueurs cambodgiens, incapables d'effectuer les efforts adéquats pour mettre réellement en danger l'adversaire.
 

Des erreurs techniques récurrentes

En deuxième période l’Irak n’a pas eu besoin de mettre le pied sur l’accélérateur pour enfoncer le clou. Les Cambodgiens ont même parfois donné le bâton pour se faire battre en perdant bêtement des ballons dans leur moitié de terrain, en ratant des contrôles faciles sans opposition à proximité, ou en manquant des passes clés lors de leurs rares incursions aux abords de la surface adverse. C'est d'ailleurs une perte de balle qui a amené le troisième but irakien, une magnifique frappe des 30 mètres qui est venue se loger dans la lucarne gauche de Keo Soksela, le gardien cambodgien. Le dogmatisme de Félix Dalmas, le sélectionneur argentin de la sélection cambodgienne, régit cette ligne de conduite. Prendre des risques, repartir de derrière, le gardien faisant partie intégrante du jeu, et chercher les petits espaces pour casser les lignes. Elle débouche parfois sur des bévues, surtout lorsque l’équipe adverse est classée une centaine de places au dessus du Cambodge (Irak : 79e), et est donc bien plus expérimentée et compétitive.

Privilégier la technique, la vivacité, et l’explosivité, aux simples caractéristiques physiques des joueurs est noble, mais lorsque l’écart de niveau est trop important, le mental compte, les gestes sont plus approximatifs et le pressing moins intense. Le résultat s’en fait donc sentir. Cela tombe bien car Dalmas, comme ses joueurs, répète constamment en conférence de presse que l’important n’est pas le résultat mais ce que l’équipe produit quotidiennement aux rassemblements ou lors des matchs. Le coach pourrait bien renforcer physiquement ce milieu de terrain très tendre dans ce domaine là en apportant des gabarits plus imposants, mais il veut permettre à ceux qu'il considère comme meilleurs balle au pied d'engranger de l'expérience internationale. Cela fait plus d’un an qu'il s’est assis sur le banc du Cambodge et tout le monde le sait, la mentalité des hommes a changé sur le terrain mais il reste beaucoup de travail, sur le plan technique et physique. En espérant que Dalmas ait le temps de s’exprimer encore quelques années.

À la surprise générale, Bahreïn a dominé l'Iran un peu plus tard dans la soirée 1-0. Les Perses avaient l'occasion de confirmer leurs deux premiers matchs plus que convaincants. Mais c'est un chamboulement qui intervient dans le classement, ils se retrouvent 3e et laissent la première place du groupe à l'Irak suivi, à égalité de points, de Bahreïn qui dispose d'une différence de buts moindre. Hong Kong reste 4e sans avoir joué hier, et le Cambodge complète le classement à la dernière place avec un match de plus que les autres équipes.

Classement groupe C

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Thibault Bourru
Publié le 15 octobre 2019, mis à jour le 16 octobre 2019

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