Le gouvernement cambodgien estime qu'il est injuste que les États-Unis aient relégué le Cambodge au dernier rang de leur index sur la traite des êtres humains.
Le 19 juillet, les États-Unis ont ajouté le Vietnam, le Cambodge, Brunei et Macao à une liste noire sur la traite des êtres humains qui compte déjà la Malaisie, alléguant la faiblesse des efforts déployés pour mettre fin au travail sexuel forcé ou aider les travailleurs migrants.
Dans leur rapport annuel 2022 sur la traite des êtres humains, les États-Unis ont fait passer le Cambodge, le Vietnam, Macao et d'autres pays de leur liste de surveillance de niveau 2 au niveau 3, ce qui peut entraîner des sanctions.
Ils ont déclaré que le Cambodge avait été rétrogradé parce qu'il avait fait peu d'efforts et n'avait pas adhéré à la norme d'élimination de la traite des êtres humains.
Le rapport annuel 2022 sur la traite des êtres humains
On peut lire dans ce rapport :
Le gouvernement du Cambodge ne respecte pas entièrement les normes minimales pour l'élimination de la traite des personnes et ne fait pas d'efforts significatifs pour le faire, même en tenant compte de l'impact de la pandémie de COVID-19 sur le marché du travail. Le Cambodge a donc été rétrogradé en niveau 3.
Le rapport reconnaît cependant que le gouvernement cambodgien a pris quelques mesures :
Malgré l'absence d'efforts significatifs, le gouvernement a pris quelques mesures pour lutter contre la traite des êtres humains, notamment en continuant d'arrêter, de poursuivre et de condamner les trafiquants, à rechercher et à identifier les victimes de manière proactive, et en aidant au rapatriement des victimes cambodgiennes et des personnes vulnérables à la traite à l’étranger.
La corruption facilite la traite
Le rapport dénonce une corruption endémique qui entrave les efforts visant à aider des milliers de personnes, notamment des enfants victimes de la traite vers des établissements de divertissement, des fours à briques et des opérations d'escroquerie en ligne.
Cependant, la corruption endémique a continué d'entraver les opérations de maintien de l'ordre, la responsabilisation des trafiquants à rendre des comptes et la fourniture de services aux victimes. Les autorités n'ont pas enquêté sur les fonctionnaires impliqués dans la grande majorité des rapports crédibles de complicité, notamment avec des propriétaires d'entreprises sans scrupules qui ont soumis des milliers de personnes à la traite dans tout le pays dans des établissements de divertissement, des fours à briques et des opérations d'escroquerie en ligne.
Le Cambodge dénonce cette relégation
Mme Chou Bun Eng, citée par cambodianess, secrétaire d'État au ministère de l'Intérieur et vice-présidente permanente du Comité national de lutte contre la traite des êtres humains (NCCT), a déclaré que ce classement était "absolument injuste" et a exhorté toute personne ayant connaissance de cas de traite des êtres humains à les signaler aux autorités.
Nous avons beaucoup de partenaires nationaux et internationaux pour faire ce travail, même dans la phase Covid-19. Nous poursuivons la tâche sans relâche. Nous essayons toujours de la prévenir.
Elle a ajouté que la traite était un crime transnational qui nécessitait la coopération des pays étrangers. Depuis le début de l'année, l'ambassade des États-Unis avait promis de collaborer étroitement à la lutte contre la traite des êtres humains, jusqu'à ce que les États-Unis déploient un enquêteur avec un bureau auprès de la Commission nationale de police.
Elle s’est interrogée :
Si les États-Unis ont apporté leur aide en tant que partenaire dans la lutte contre la traite des êtres humains; ne devraient-ils pas partager la responsabilité lorsque le Cambodge tombe en troisième position sur sa liste des trafiquants ?