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Escapade sur les « Grands Boulevards » de Berlin

Illuminations de NoelIlluminations de Noel
© LPJ_Berlin - Guillaume Tardé
Écrit par Guillaume Tarde
Publié le 24 novembre 2021

Bercés par le froid qui accompagne les fêtes de fin d’année, les « Grands Boulevards » berlinois offrent leurs décorations, leurs boutiques, leur histoire aux passants émerveillés.

 

Flâner autour de l’Alexanderplatz

L’Alexanderplatz s’étale sur 80 000 mètres carrés en un large parvis de dalles grises. L’horloge universelle, prolongée par un système solaire miniature, affiche sur ses 24 faces autant de fuseaux horaires différents. La Fontaine de l’amitié des peuples accueille sur ses bords quelques visiteurs. Les 17 vasques dressent sur leurs visages des ombres fantomatiques. Au premier étage de l’ancien « Pressecafé », la fresque « Die Presse als Organisator » de Willi Neubert fait planer un parfum de RDA.

 

Les promeneurs flânent, les visiteurs figent dans leurs appareils des souvenirs, les voyageurs pressent le pas pour gagner leurs trains. Chaque jour, 300 000 personnes participent à cette chorégraphie, quand d’autres l’observent depuis la plateforme panoramique de la Tour de la Télévision. L’aiguille de 368 mètres vient percer les nuages qui déversent une pluie fine annonciatrice de l’hiver prochain.

 

La Rathausstraße offre une voie pour s’extirper de l’immensité de la place et rallier les « Grands Boulevards ». La façade de l’hôtel de ville berce la rue de ses reflets ocre. Des horloges enserrées dans les briques rouges du beffroi surveillent l’esplanade sur laquelle le marché de Noël s’est installé le temps des fêtes. Le froid saisit les joues et engourdit les doigts tantôt réchauffés par les gants ou le vin chaud. Les lames affûtées couvrent la patinoire de rayures irrégulières et viennent ajouter leurs frottements à la mélodie des sons qui courent entre les chapiteaux.

 

hôtel de ville berlin
© LPJ_Berlin - Guillaume Tardé

 

Sous les tilleuls vers l’île aux musées

En rejoignant Unter den Linden, les coupoles de cuivre vert du Berliner Dom se découpent dans le ciel déjà assombri. Les pelouses de son esplanade entourent une fontaine et offrent un tapis de verdure à des groupes bercés par le concert improvisé d’un bassiste. La cathédrale, qui ne doit son titre qu’à sa splendeur et non à l’existence d’un évêché en ses murs, marque l’entrée sur l’île aux musées.

 

Le Forum Humboldt, copie de l’ancien château des rois de Prusse, déploie ses façades sur la gauche. Plusieurs expositions, comme Berlin Global, invitent les passants à découvrir le lieu inauguré le 16 décembre 2020. Avant de continuer sous les tilleuls défeuillés par l’automne, un tour au Neues Museum est indispensable : le billet est un passe-droit pour rencontrer Néfertiti. Le buste sculpté de la reine égyptienne trône au centre d’une salle sombre, seuls quelques faisceaux lumineux viennent sublimer les couleurs parfaitement conservées. Le cou gracieux porte un visage aux traits divinement fins dans lequel sont nichés des yeux en amandes hypnotisant.

 

Unter den Linden offre ses larges trottoirs aux passants qui déambulent dans la fraîcheur de ces nuits d’après-midi. L’avenue est bientôt bordée sur la droite par l’université Humboldt, la plus ancienne de Berlin. Fondé en 1809, le bâtiment domine la rue de son style néoclassique. En face, six colonnes corinthiennes soutiennent le fronton de l’Opéra Unter den Linden. Debout au prix de nombreux travaux de restauration, l’endroit a capturé dans les entrailles de ses murs, « les plus belles voix et les meilleurs danseurs » selon Voltaire. Sa face Est borde la Bebelplatz, qu’il faut observer du perchoir offert par l’hôtel de Rome. Sur son toit, des tables entourées de larges fauteuils accueillent les amateurs de belles vues. La terrasse domine la place ouverte sur la rue et devient un observatoire des bâtiments qui dévoilent leurs cimes.

 

Berliner Dom
© LPJ_Berlin - Guillaume Tardé

 

Opéra de Berlin
© LPJ_Berlin - Guillaume Tardé

 

Quelques morceaux de France 

Plus loin, la Friedrichstraße traverse Unter den Linden à la perpendiculaire, offrant l’intersection à un magasin dédié à l’Ampelmann, le plus communiste des objets de l’économie capitaliste. À l’approche de Noël, une pluie de gouttes d’or fait scintiller les façades. Les décorations serpentent le long des murs, traversent d’un trottoir à l’autre, illuminent les visages et les yeux des promeneurs figés devant les vitrines.

 

Les galeries Lafayette participent de cette atmosphère de Noël exposant sacs, montres et vêtements derrière des murs de verre. L’escalator qui mène au sous-sol est indiqué par un panneau « Metropolitain » à la typologie parisienne. Les bouteilles de vin sont alignées aux côtés d’un étalage de fromages ou de boîtes de foie gras. La colonne transparente, qui traverse tous les étages par leur centre, est ici bordée de tables de bistrot parisien. Le café/croissant se déguste dans cette reconstitution de France, un livre à la main, acheté à la librairie française voisine.

 

Quelques enjambées en dehors du tracé de la Friedrichstraße mènent ensuite au Gendarmenmarkt. Les colonnades du Konzerthaus au style néoclassique sont gardées par deux églises, une allemande et une française, que seuls les détails différencient. Coupoles, colonnes, frontons. Les deux églises semblent tout partager à l’identique à l’exception des hauts-reliefs et de certaines statues. Des parasols pourpres ont envahi l’esplanade, couvrant les allées parfumées du marché de Noël.

 

Les fêtes se rapprochent, les marchés se multiplient et des boutiques exposent sur leurs promontoires des objets au charme hivernal. Des ours en peluche côtoient des tasses que l’on imagine déjà fumantes quand la vitrine suivante met en scène des pantins de bois colorés.

 

Galeries Lafayette
© LPJ_Berlin - Guillaume Tardé

 

boutique de peluche
© LPJ_Berlin - Guillaume Tardé

 

La porte de Brandebourg, rideau de pierre pour refermer la journée

En retournant vers Unter den Linden, le Westin Grand Hôtel déroule sa façade sur tout un pan de rue. De larges banquettes invitent visiteurs et résidents à prendre un verre. Sur une estrade, un piano à queue est entouré de quelques tables. Le large escalier se perd dans les étages. Le plafond est ouvert jusqu’au toit, large fleur géométrique de verre violet, rose et bleu.

 

La porte de Brandebourg se dessine dans les lueurs flamboyantes des fins de journée à mesure que l’on avance. Le rectangle massif de l’ambassade de Russie passe sur la gauche et la Parizerplatz se dévoile, offrant le quadrige comme cadeau de bienvenue. Derrière, au loin, l’ange de la colonne de la victoire s’embrase au cœur du Tiergarten.

 

porte de brandebourg
© LPJ_Berlin - Guillaume Tardé

 

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