Plusieurs petites bombes ont explosé, faisant trois blessés, vendredi à Bangkok qui accueille un sommet régional en présence du chef de la diplomatie américaine Mike Pompeo.
Six explosions ont été confirmées dans un premier temps. Trois personnes ont été légèrement blessées dans ces attaques où des bombes "ping pong" (bombes artisanales nommées ainsi parce qu'elles rebondissent comme une balle de ping pong) auraient été utilisées, d'après les autorités.
La Thaïlande, familière des violences politiques et des coups d'Etat, reste profondément divisée après les élections controversées de mars qui ont conduit l'ex-chef de la junte militaire Prayut Chan-O-Cha à la tête d'un gouvernement civil.
Toutefois, les motivations derrière ces attaques ne sont pas connues à ce stade et les autorités ont exhorté à se garder de toute spéculation.
Prayut Chan-O-Cha a été informé des "attentats à la bombe et a ordonné une enquête immédiate", a déclaré la porte-parole du gouvernement thaïlandais Narumon Pinyosinwat, ajoutant que "les mesures de sécurité ont été renforcées".
"Nous devons démontrer notre effort collectif pour lutter contre ceux qui ont l'intention de nuire au pays", a indiqué Prayut Chan-O-Cha sur les réseaux sociaux, exhortant la population à "ne pas paniquer" et à "coopérer" avec les autorités.
Trois explosions ont retenti vendredi dans le centre de la capitale près de la tour Mahanakorn appartenant au groupe King Power, propriétaire du club de football britannique de Leicester City, selon la police. Des spécialistes du déminage ont été déployés aux abords du gratte-ciel.
Trois autres explosions ont touché une zone entourant un complexe gouvernemental, d'après les autorités.
"semer la confusion"
"Nous ne savons pas encore combien de personnes sont impliquées", a déclaré à la presse le vice-Premier ministre Prawit Wongsuwon, ajoutant que ces attaques ont "probablement pour but de semer la confusion".
Ces attentats ont eu lieu alors que la capitale thaïlandaise accueille un sommet des ministres des Affaires étrangères des pays d'Asie du Sud-Est en présence de leurs homologues américain, russe et chinois.
Ils sont survenus quelques minutes avant un discours du chef de la diplomatie américaine Mike Pompeo, présent à Bangkok pour tenter de contrer l'influence chinoise dans la région.
Ils surviennent aussi dans un contexte politique tendu en Thaïlande, quelques semaines après que le chef de la junte militaire soit devenu Premier ministre du gouvernement civil.
Sa victoire était pratiquement acquise car la nouvelle Constitution, adoptée en 2017, octroie à l'armée la nomination des 250 sénateurs.
Et l'opposition a dénoncé de nombreuses fraudes durant ce scrutin, dénonçant la façon dont les dés avaient été pipés par les militaires.
En 2009, le sommet des dirigeants de l'Association des pays d'Asie du Sud-Est (Asean) qui se tenait en Thaïlande avait été annulé après l'intrusion massive de manifestants du mouvement dit des "chemises rouges" dans l'hôtel où se tenait la réunion, dans la station balnéaire de Pattaya.
Un certain nombre de dirigeants avaient dû être évacués par des hélicoptères de l'armée thaïlandaise depuis le toit de l'hôtel tandis que d'autres avaient été contraints de fuir par bateau.
Les explosions de bombes de faible intensité ne sont pas rares dans le royaume, notamment dans les périodes de tensions politiques.