Une explosion a eu lieu dans la propriété du gouverneur de Bangkok Sukhumbhand Paribatra jeudi soir. Selon la police, il s'agirait d'une grenade du même type que celle utilisée contre la résidence de l'ancien Premier ministre Abhisit Vejjajiva mardi soir (lire notre article).
Tout porte à croire que les deux attaques soient liées au contexte politique, Abhisit et Sukhumband étant des figures du Parti Démocrate, organisateur des manifestations anti-gouvernementales. Le ministre de l'Intérieur Charupphong Ruangsuwan avait demandé mardi à l'Administration Métropolitaine de Bangkok (BMA) dirigée par Sukhumbhand, de s'expliquer sur des allégations selon lesquelles la BMA aurait facilité l'installation des manifestants anti-gouvernementaux.
Ce genre d'attaque à la bombinette, qui est le plus souvent destinée à intimider qu'à blesser, n'est pas rare en Thaïlande, surtout lors de fortes tensions politiques. Mais il arrive aussi que ces actions soient perpétrées par le propre camp des victimes ou cibles supposées pour accabler le camp adverse. Toujours est-il que le contexte actuel peut laisser craindre la multiplication de ce genre d'actions.
Dans la nuit de réveillon du 31 décembre 2006 au 1er janvier 2007 (lire notre article), huit bombes avaient explosé dans divers endroits de la capitale, faisant trois morts et une quarantaine de blessés. L'attentat était intervenu alors que l'armée avait pris le pouvoir quelques mois plus tôt, renversant le Premier ministre Thaksin Shinawatra. Les coupables n'ont jamais été identifiés, même si la responsabilité "d'hommes en uniformes" avait été largement évoquée à l'époque, alors que les militaires devaient justifier leur maintien au pouvoir (lire notre article).